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Chroniques du 17 Octobre.

Sommaire

732

Bataille de Poitiers. Victoire de l’Occident sur l’orient. Victoire des Chrétiens sur les Musulmans. Victoire des Francs. Victoire de la famille des Pépins. L’empire Carolingien se profile à l’horizon.

Cette bataille s'inscrit dans le contexte de l'expansion musulmane menée en Occident par l'émir Abd al-Rahman de Cordoue ; il se dirigeait vers le royaume franc, en direction de Tours. Son avancée fut stoppée, près de Poitiers, par l'armée de Charles Martel, maire du palais de la Gaule mérovingienne, qui était venu porter son appui au duc d'Aquitaine. L'affrontement dura quelques jours et se solda par la victoire des Francs. Cette bataille décisive symbolisa la fin de l'offensive musulmane en Occident.

Charles Martel, né en 688, était le Maire du Palais d’Austrasie, le père de Pépin le Bref, lui-même père de Charlemagne (Carolus Magnus).

Fils naturel de Pépin de Herstal, maire du palais d'Austrasie, Charles Martel s'assura le pouvoir au détriment des petits-fils légitimes de Pépin, après la mort de ce dernier en 714.

À la tête des armées austrasiennes, Charles remporta les victoires d'Amblève, de Vincy et de Néry sur la Neustrie. À partir de 720, il dirigea ainsi tout le royaume franc sous l'autorité théorique du roi Thierry IV.

Charles allait alors mener une politique de conquête et d'unification du royaume mérovingien, avec une détermination qui lui valut le surnom de Martel (marteau). Durant les dix années suivantes, il dirigea ainsi une série de campagnes militaires contre les Frisons, les Saxons, les Alamans et les Bavarois. Les succès de ce grand guerrier permirent l'intégration d'une partie de la Germanie au royaume des Francs.

Les Maures, cependant, occupaient l'Espagne et la Provence. En 732, ils lançaient une expédition vers Bordeaux et Poitiers sous le commandement d'Abd al-Rahman. Appelé par le prince Eudes d'Aquitaine, Charles battit les musulmans à Moussais, près de Poitiers, le 25 octobre 732, arrêtant ainsi l'invasion arabe en Europe. L'événement fit de Charles le champion de la chrétienté.

Il en profita pour poursuivre l'expansion du royaume franc. De 733 à 739, il conquit la Bourgogne, la Provence et l'Aquitaine. À la mort du roi Thierry IV en 737, il ne lui reconnut aucun successeur, demeurant seul au pouvoir. Charles mourut en 741, après avoir partagé son royaume entre ses fils Carloman et Pépin le Bref.

1797

Paix de Campoformio. La 1ère campagne d’Italie de Bonaparte s’achève par la paix de Campoformio. La paix avec l’Autriche aurait tout aussi bien pu être dictée par Hoche, vainqueur des Autrichiens à Neuwied, près de Coblence, le 18 avril 1797. Bonaparte prend de vitesse ses collègues et Vienne préfère traiter avec ce général, car elle espère des compensations en Italie qu’elle ne pense pas obtenir sur le Rhin.

Le Directoire avec Reubell souhaite donner à la France, pour frontière orientale, le cours du Rhin et ne se servir des conquêtes italiennes que comme monnaie d’échange. L’armistice de Leoben en Styrie, le 18 avril 1797, abandonne à la France la Belgique et la Lombardie, mais laisse à l’Autriche Mantoue et Venise.

Reubell, qui, au sein du Directoire, s’était opposé à cet accord, doit s’incliner, car les directeurs ont besoin de l’armée d’Italie pour le coup d’État de Fructidor. L’accord final est conclu à Campoformio, le 17 octobre 1797.

Vienne reconnaît les républiques cisalpine (Milan et la moitié occidentale de la république de Venise) et ligurienne (Gênes). Par une clause secrète, l’empereur reconnaît à la France la rive gauche du Rhin, de l’Alsace à Coblence. En revanche, Vienne reçoit quelques compensations : l’archevêché de Salzbourg en Allemagne, la moitié orientale de la république de Venise.

Toutefois, comme l’a bien souligné l’historien Benoist-Méchin, Bonaparte garde Corfou, Zante et Céphalonie : prélude au "rêve oriental". Le partage de la rive gauche du Rhin doit être réglé au Congrès de Rastadt dans le pays de Bade. La paix de Campoformio consacre la victoire, dans la politique étrangère du Directoire, des "Italiens" (Bonaparte) sur les "Rhénans", dont les positions sont encore affaiblies par la mort de Hoche au moment où ce dernier constituait une république cisrhénane. Contrairement au vœu du Directoire qui souhaitait consolider les positions françaises sur le Rhin, la politique personnelle de Bonaparte engage la France, comme au XVIe siècle, dans une nouvelle aventure italienne qui se prolongera jusque sous le second Empire.

1849

La mort de Frédéric Chopin.

Né le 4 mars 1810, à Zelazowa-Wola, près de Varsovie, de père français et de mère polonaise, Chopin commença très jeune à étudier le piano. Tout en poursuivant ses études au lycée de Varsovie, il continua à travailler le piano. En 1825, il donna deux concerts devant le tsar et publia sa première œuvre, le premier Rondo en ut mineur.

Par la suite, il entra au Conservatoire de Varsovie où il étudia le contrepoint et l'harmonie. Il composa à cette époque ses premiers chef-d’œuvres : Valses en la bémol majeur et en si bémol majeur, Polonaise en ré mineur, Mazurka en la mineur, Nocturne en mi mineur, Variations sur un thème de "Don Juan" de Mozart et ses deux Concertos pour piano en mi mineur et en fa mineur (1830).

En 1828 et 1829, il effectua ses deux premiers voyages hors de Pologne, à Berlin puis à Vienne, Prague et Dresde. De retour à Varsovie, il donna en mars 1830 son premier grand concert public où il remporta un grand succès. Il décida alors d'effectuer un long voyage d'étude et de perfectionnement à l'étranger.

Le 2 novembre 1830, Chopin quitta Varsovie pour Vienne. Le même mois se déclencha l'insurrection polonaise. C'est lors de son voyage pour Paris, en juillet 1831, qu'il apprit l'écrasement de l'insurrection, la chute et le sac de Varsovie par les troupes russes. Arrivé à Paris en septembre 1831, Chopin rencontra beaucoup de sympathie pour la révolution polonaise. Il resta dès lors fixé à Paris, sauf pour quelques voyages, jusqu'à sa mort dix-huit ans plus tard. Il y connut un rapide succès auprès de l'aristocratie, parmi laquelle il rencontra l'élite cultivée à qui il donna des cours de piano. Lors de son premier concert à la salle Pleyel, en février 1832, il interpréta ses Variations sur un thème de Don Juan qui eut un grand succès. Dès lors, Chopin s'attacha particulièrement à composer.

Le piano représentait pour Chopin le moyen d'expression musical par excellence. Ses Études, pourtant œuvres de jeunesse, sont la consécration de la révolution pianistique ébauchée par Beethoven et qu'acheva Chopin. Il s'attacha à donner une autonomie à chacun de ses doigts afin que chaque son conserve sa pleine indépendance.

En 1837, il fit la connaissance de George Sand avec qui il noua en 1838 une liaison qui durera neuf ans avant de s'achever, après plusieurs crises, en 1847. Pour tenter de rétablir sa santé défaillante, ils partirent à Majorque, aux îles Baléares, en hiver 1838, séjour durant lequel Chopin acheva ses vingt-quatre Préludes. De retour en France dès février 1839, Chopin et George Sand alternèrent les séjours à Paris l'hiver et à Nohant, chez George Sand, l'été. Pendant toute cette période, Chopin composa beaucoup, Nocturnes, Ballades, Polonaises, etc. Il effectua son dernier voyage à Londres, en février 1848, et est finalement emporté par la tuberculose le 17 octobre 1849, à Paris.

Presque toutes les compositions de Chopin sont destinées au piano. Ses Mazurkas reflètent les rythmes et traits mélodiques de la musique folklorique polonaise, et ses Polonaises sont marquées par l'esprit héroïque. Sa musique de nature romantique et lyrique est caractérisée par une mélodie délicate et de grande originalité, une harmonie raffinée souvent audacieuse, un rythme subtil et une beauté poétique.

1905

Les Octobristes. Ce groupement politique libéral russe s’est formé le 30 (17) octobre 1905 (cfr Réforme du Calendrier Grégorien dans les Chroniques du 5 Octobre !). Il est devenu parti politique en automne 1906. Le manifeste impérial du 17 octobre 1905, octroyant aux sujets du tsar certaines libertés civiques, instituant un régime pseudo constitutionnel et convoquant une douma (assemblée de représentants du peuple), rallia à la politique d’ouverture de Nicolas II certains membres des classes moyennes urbaines et rurales (membres du Zemstvo, propriétaires terriens) et de nombreux paysans.

Dans leur manifeste du 17 octobre, les leaders libéraux préconisent une évolution de l’autocratie tsariste vers une monarchie constitutionnelle et proposent des élections démocratiques ainsi qu’une politique plus libérale envers les nationalités non russes. Ils soutiennent la politique agraire de Stolypine.

Le parti des octobristes compte 17 membres dans la première douma (la "douma des espérances populaires", de mai 1906 au début de 1907) et 42 dans la deuxième (mars-juin 1907). Les octobristes font bloc, en règle générale, avec les constitutionnels-démocrates. Ils sont 120 dans la troisième douma (1907-1912), "la douma des seigneurs" et 153 députés sur 442 se regroupèrent même sur la base d’un accord avec le manifeste et formèrent un groupe parlementaire. Celui-ci soutint l’action du gouvernement et joua un rôle de premier plan au sein de la douma notamment aux Finances, à l’Enseignement, aux Transports et à la Guerre.

Combattus par la droite et la gauche, les octobristes subirent un lourd échec lors du renouvellement de la douma (1912), ne regroupant que 98 députés, et perdirent l’essentiel de leur influence.

Cam.

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Dernière modification le 26/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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