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Chroniques du 23 Octobre

Sommaire

4004 a.c.n.

La naissance du monde ? ? ?

Depuis quelques décennies, la connaissance du monde et de ses origines a beaucoup progressé. Désormais les temps géologiques possèdent un calendrier absolu dont l’unité de temps est le million d’années. Ce qui constitue la troisième révolution culturelle, qui replace l’homme dans le temps, après qu’il l’eut été dans l’Univers et dans le monde vivant.

On a oublié les extravagantes chronologies énoncées par des fantaisistes qui interprétaient à la lettre la Bible et dont on a peine à croire qu’elles ont pu exister : selon Lightfoot (1642), le monde avait été créé le 17 septembre 3928 avant J.-C., à 9 heures du matin ; tandis que James Ussher, ou Usserius, archevêque d’Armagh, en Irlande, préférait, en 1650, dans sa Chronologie sacrée , le 23 octobre 4004 avant J.-C., à 9 heures du soir !

Toutes chronologies (?) qui, depuis le Moyen Âge, donnaient au monde environ 6000 ans d’âge ; et Shakespeare écrivait : " The poor world is almost six thousand years old " (dans As you like it ). Au XVIIIe siècle, Buffon dut se rétracter devant l’Église d’avoir proposé que les six jours de la Création soient en fait six périodes. Et, à la fin du XIXe siècle, lord Kelvin " interdisait ", au nom de la physique, un âge du monde supérieur à 100 millions d’années...

Que de changements depuis lors !

787

La querelle des Images avaient opposé, en Orient partisan et défenseur des Icônes. Comme dans l’Islam, certains catholiques Orientaux estimaient " blasphématoire " la reproduction du " visage " du Christ et de Dieu tout puissant. Une véritable guerre civile s’en était suivie. Le Concile de Nicée, réuni par l’Impératrice Irène (Empire Byzantin) d’Orient, devait faire le point sur ce thème et amener à la raison les " Iconoclastes ". En 8 sessions (du 23 Septembre au 23 Octobre) ils définirent la légitimité de la vénération des Images.

1714

Mort d’un des plus grands graveurs, Sébastien Leclerc.

Sébastien Leclerc est certainement le graveur le plus représentatif du règne de Louis XIV dont il est le contemporain presque exact et dont il transcrit avec rigueur et élégance les manifestations essentielles. Sa carrière, longue et laborieuse, est cependant exempte des noirceurs du siècle, et son art échappe à toute brutalité.

Fils d’un orfèvre de Metz, Sébastien Leclerc est baptisé le 26 septembre 1637. Il montre une grande précocité pour le dessin, produit ses premières gravures à l’âge de dix-sept ans et son premier chef-d’œuvre, la suite de la Vie de saint Benoît , en 1658-1659.

Mais il est également doué pour les mathématiques, la géométrie et la perspective. Ingénieur du maréchal de La Ferté-Senneterre en 1660, il quitte en 1664 la province pour Paris. Présenté au Premier peintre Charles Le Brun, celui-ci l’encourage et le fait travailler. Logé aux Gobelins, il grave dès 1668 pour le roi. Son interprétation de la pompe funèbre du chancelier Séguier mise en scène par Le Brun lui ouvre en 1672 les portes de l’Académie de peinture et sculpture.

En 1673, il se marie avec la fille d’un teinturier des Gobelins, qui lui donnera dix-huit enfants, dont le plus célèbre est Sébastien II, qui sera peintre et académicien. Leclerc enseigne le dessin et les mathématiques au marquis de Blainville, fils de Colbert, puis au duc de Bourgogne. Il enseigne également la géométrie et la perspective à l’Académie royale (1680-1689) puis à l’Académie des Gobelins à partir de 1691. Il obtient en 1693 le brevet de graveur ordinaire du roi et en 1706 est fait chevalier romain par le pape.

Lorsqu’il meurt, le 23 octobre 1714, il laisse une œuvre colossale de plus de trois mille pièces, la plupart de petit format, il est vrai, dont plus de la moitié illustrent des livres et dont il a presque toujours inventé les compositions. Mais il n’est pas moins habile dans ses interprétations d’autrui  : ses réductions des gigantesques Batailles d’Alexandre  de Le Brun sont un chef-d’œuvre de la gravure en petit. D’une exemplaire correction de dessin, d’une netteté sans égale dans la gravure, toujours à l’eau-forte pure ou rehaussée de burin, d’une imagination fertile et d’une impressionnante facilité d’exécution, sa production, d’une grande cohérence, ne connaît quasiment pas de faiblesse.

Aussi serait-il difficile d’énumérer ses chefs-d’œuvre. Parmi ses estampes volantes, la plus spectaculaire est probablement celle où l’on voit l’installation des énormes pierres destinées à former le fronton du Louvre (1677) ; la représentation en serait si exacte que, selon certains, on aurait pu grâce à la gravure de Leclerc reconstituer les machines qui servirent à cet exploit technique. Sa pièce la plus célèbre est néanmoins l’Académie des sciences et des beaux-arts  (1698) : non content d’y installer une foule de personnages, de machines et instruments divers, Leclerc y inscrit des éléments retraçant sa propre carrière ; ainsi, non seulement elle est un hommage au progrès accompli pendant le règne de Louis XIV, mais elle montre à quel point Leclerc est impliqué dans ce progrès. Il est vrai qu’il était le graveur attitré de l’Académie des sciences, dont il a abondamment et rigoureusement illustré les publications.

Dans sa dernière gravure inachevée, lui-même s’est complaisamment mis en scène à l’intérieur d’un atelier idéal empli de maquettes dont il faisait collection, en train de faire une démonstration de physique à des savants venus le visiter. Car Sébastien Leclerc était aussi foncièrement pédagogue et les cours de géométrie pratique qu’il publia (1669, 1682), accompagnés de vignettes intelligentes et alertes, largement dignes de Callot, son inspirateur lointain, comptent parmi les plus grandes réussites de cet esprit quasi universel.

1836

Honoré de Balzac laisse paraître son roman, " La Vieille Fille " sous forme de feuilleton dans le Journal " La Presse ". Ce qui est d’ailleurs la première du genre !

Au fil des 19 épisodes, de nombreux lecteurs particulièrement choqués, écriront leur mécontentement. Les autorités sont alertées, mais la plainte pour " outrage " aux mœurs n’est pas prise en considération. Ce qui indignera certains lecteurs, mais contribuera à augmenter sensiblement le " tirage " de la Gazette. Le feuilleton connut un énorme succès.

L’héroïne, une " vieille fille ", Melle Cormon, était doté par l’auteur d’une poitrine phénoménale, ce qui lui valait des déboires. Il faut dire que l’auteur de " La Comédie humaine " était précédé d’une solide réputation dans le domaine de l’érotisme, car Balzac fit paraître à cette époque le premier recueil des Contes drolatiques, des histoires savoureuses et érotiques écrites dans un style qui pastiche la langue du XVIe siècle.

1952

Le Maréchal Montgoméry reprend l’offensive et bouscule les forces allemandes menées par le " Renard du désert ", le Maréchal Erwin Rommel.

Bernard Law Montgomery of Alamein, est né en 1887 à Londres. Breveté de l’Ecole Militaire de Sandhurst, il sert pendant la Première Guerre mondiale en qualité de capitaine. En 1942, nommé commandant de la VIIIe armée britannique en Afrique, il lance une offensive à El-Alamein, en Égypte, qui permit d'expulser d'Égypte, puis de Cyrénaïque et de Tripolitaine, les forces armées germano-italiennes commandées par Rommel.

En 1943, il remporta une autre victoire sur Rommel lors de la bataille de Mareth, dans le sud de la Tunisie. Commandant en chef des armées britanniques sur le front occidental, il servit sous les ordres d'Eisenhower, de décembre 1943 à août 1944, et participa aux débarquements alliés en Sicile, en Italie et en Normandie. À la tête du 21e groupe d'armées, il progressa vers l'Allemagne et reçut la capitulation des armées allemandes du Danemark et de Hollande. Nommé maréchal, il fut anobli (vicomte) en 1946 et se vit confier le commandement de chef de l'état-major impérial, puis fut commandant adjoint des forces atlantiques en Europe de 1951 à 1958.

1954

Création à Alger du Front de Libération Nationale ainsi que don " bras armé ", l’Armée de Libération Nationale. Le F.L.N. – A.L.N. Ce parti nationaliste algérien est né de la fusion de divers mouvements nationalistes à la veille de la guerre d’indépendance d'Algérie contre la France. Le FLN fut créé en novembre 1954, au Caire, par Ahmed Ben Bella (appelé à devenir le 1er président de la République algérienne) et huit autres jeunes nationalistes radicaux, qui souhaitaient prendre leurs distances avec le mouvement "Messali Hadj", trop lié à leurs yeux à la gauche marxiste métropolitaine, ainsi qu'avec les projets modérés de Ferhat Abbas.

Le FLN rassembla sous sa bannière la majorité des mouvements nationalistes afin de coordonner l'action armée sur le territoire algérien et d'obtenir "!l'indépendance nationale par la restauration de l'État algérien ". Il se dota d'un pouvoir exécutif, le GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne), et d'une armée, l'ALN (Armée de libération nationale). Les neuf fondateurs (les "chefs historiques") jouèrent un rôle essentiel pendant toute la guerre d'indépendance, et bon nombre de vétérans du FLN ont continué à exercer leur influence politique dans les gouvernements de l'Algérie indépendante.

Il perdit ensuite de son importance face à la montée du FIS (Front islamique du salut) dans le pays.

1956

Une insurrection à Budapest éclate à partir de la Radio devenue libre. Imre Nagy, qui avait d’abord été écarté par les Soviétiques, revient au pouvoir, dénonce le Pacte de Varsovie, déclare la neutralité diplomatique de la Hongrie  et proclame la nécessité d’élections libres. La Constitution Hongroise est révisée pour proclamer la République Hongroise qui cesse d’être " Populaire ". Mais les espoirs ne dureront guère. Les Soviétiques interviendront avec leurs forces armées dès le 3 Novembre.

Imre Nagy est né en 1896. Blessé pendant la Première Guerre mondiale et capturé par les troupes tsaristes, Nagy fut déporté en Sibérie au début de la Révolution bolchévique. Il acquit la citoyenneté soviétique et rejoignit les rangs de l'Armée rouge. De retour en Hongrie, il fit partie du gouvernement de Béla Kun (mars-août 1919). Opposant au régime de l'amiral Horty, Nagy fut arrêté en 1927 et s'enfuit à Moscou, où il resta exilé jusqu'à l'entrée des troupes soviétiques à Budapest, en 1944.

Ministre de l'Agriculture (1944-1945), puis ministre de l'Intérieur (1945-1946), il organisa la collectivisation des fermes hongroises. Staline lui reprocha ses "opinions inconvenantes" et il fut limogé. Il retrouva son portefeuille en 1950 et devint président du Conseil (1953). Ses sentiments nationalistes et sa politique de libéralisation l'opposèrent à Moscou. Contraint à la démission en avril 1955, exclu du Parti, en octobre 1956, au paroxysme de la révolte hongroise, Nagy fut réintégré par le Parti, qui espérait ainsi endiguer le mouvement antisoviétique.

De retour à son poste, il constitua un authentique gouvernement de coalition, ouvert aux non-communistes, ce qui provoqua l'intervention militaire soviétique. Arrêté par les troupes de l'URSS, il fut déporté en Roumanie, puis ramené à Budapest, où il fut condamné à mort pour haute trahison à l'issue d'un simulacre de procès. Il fut exécuté le 29 janvier 1958, mais sa mort ne fut officiellement annoncée que le 17 juin 1958. Sa mémoire fut réhabilitée en Hongrie en 1989.

Cam.

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Dernière modification le 26/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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