Mois de Novembre / sommaire des chroniques / sommaire de Camilist

Chroniques du 4 Novembre

Sommaire

1576

Sac et pillage de la ville d’Anvers par la soldatesque espagnole.

Le XVI° siècle a fait la prospérité de la ville. Le développement du commerce international favorise le port sur l’Escaut. Les villes Hanséatiques de la Baltique et du Nord avaient déjà permis de hisser le port à un niveau européen et de supplanter le port de Bruges voisin de moins de 100 Kms, malheureusement "ensablé". L’installation d’un comptoir commercial Portugais d’épices et d’objets précieux en provenance des Amériques et des Indes propulse le port au niveau mondial. La 1ère Bourse de commerce y est même créée en 1515. Les Banques s’y développent et offrent tous les services. Plus de 1000 établissements étrangers y sont représentés. L’imprimerie et les Arts s’y développent. Anvers ne le cède qu’à Paris. La Grande Place (Markt) et les nombreux musées en témoignent encore aujourd’hui.

Mais les Guerres de Religion (Protestants, Calvinistes, Catholiques) vont lui être fatale. L’Inquisition Espagnole (fanatisme religieux) et l’intransigeance du Souverain (le Roi d’Espagne, Philippe II) entraînent des luttes et des rebellions. Philippe II nomme un gouverneur féroce, le Duc d’Albe qui lance des troupes contre les protestants et les calvinistes. Des villes sont pillées par la soldatesque mal payée et qui se " sert " sur la population. Anvers qui abrite de nombreux calvinistes (attirés par la tolérance due au développement commercial) subit les foudres du Duc d’Albe et c’est " la furie espagnole " qui met la ville à feu et à sang.

Si Anvers se relèvera de ses ruines, le port étouffé en 1648 par la fermeture de l’Escaut (Traité de Munster en 1648) ne reprendra plus sa première place européenne.

1950

Signature à Rome de la Convention Européenne de sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales.

Élaborée au sein du Conseil de l’Europe, elle a pour objet de définir un certain nombre de droits fondamentaux et d’instituer un mécanisme de contrôle et de sanction propre à assurer le respect de ces droits par les États signataires. Les droits garantis sont définis par la Convention elle-même, complétée par des protocoles additionnels. L’ensemble combine des droits proprement dits et des libertés pour les individus, et des interdictions et des obligations pour les États signataires :

– Droit à la vie, à la liberté, à la sûreté ; droit à une bonne administration de la justice ; droit au respect de la vie privée et familiale, du domicile et de la correspondance.
– Liberté de pensée, de conscience et de religion ; liberté d’expression et d’opinion, comprenant le droit de recevoir et de communiquer des informations ; liberté de réunion pacifique et d’association.
– Droit de se marier et de fonder une famille.
– Interdiction de la torture, des peines ou traitements inhumains ou dégradants, de l’esclavage, de la servitude, du travail forcé et obligatoire.
– Interdiction de la rétroactivité des lois pénales.
– Interdiction de la discrimination dans la jouissance des droits et libertés garantis.
– Droit au respect des biens ; droit à l’instruction ; obligation faite aux États d’organiser, à intervalles raisonnables, des élections libres au scrutin secret.
– Droit de circuler librement et de choisir sa résidence ; droit de quitter un pays.
– Interdiction de mesures privatives de liberté pour manquement à une obligation contractuelle ; interdiction de mesures individuelles ou collectives d’expulsion dirigées par un État contre ses propres ressortissants, comme des expulsions collectives d’étrangers ; droit pour les étrangers expulsés à des garanties procédurales ; droit d’un condamné au recours devant une juridiction supérieure ; droit à ne pas être poursuivi en raison d’une infraction pour laquelle on a déjà été jugé ; égalité des droits et des responsabilités des époux dans le mariage.

Le contrôle de l’application de la Convention est confié à trois organes : la Commission européenne des droits de l’homme, la Cour européenne des droits de l’homme, le Comité des ministres du Conseil de l’Europe. La Commission est composée de personnes (un membre par État) siégeant à titre personnel et élues pour six ans par le Comité des ministres sur une liste dressée par le bureau de l’assemblée consultative. Elle peut être saisie soit par un État " de tout manquement aux dispositions de la présente Convention qu’il croira pouvoir être imputé à une autre partie contractante " (art. 24), soit, si l’État incriminé a fait une déclaration en ce sens, par la requête d’un particulier, d’un groupe de particuliers ou d’une organisation non gouvernementale (art. 25). Une procédure à l’amiable est engagé entre les plaignants et l’État incriminé. En l’absence de règlement amiable, la Commission rédige à l’attention du Comité un rapport exposant les faits et exprimant son avis sur le point de savoir s’il y a ou non violation de la Convention.

23 ans plus tard, la France a ratifié la Convention (décembre 1973). Les motifs invoqués : le droit à la liberté de l’instruction, les circonstances de la guerre d’Algérie, le monopole de l’O.R.T.F., la durée de la garde à vue, l’incompatibilité entre certains articles (16 de la Constitution française et 15 de la Convention). Soumis à une forte pression aussi bien internationale que nationale, le gouvernement français a fini par proposer une ratification assortie de multiples réserves, notamment en refusant aux particuliers le droit de saisir la Cour.

1956

Intervention des troupes soviétiques pour étouffer, brutalement cette fois, la contre-révolution démocratique qui s’y développait depuis quelques mois. Les chars écrasent les résistants. La résistance armée sera brisée en une semaine, les conseils ouvriers et les comités révolutionnaires démantelés en un mois et demi, et les arrestations massives commenceront à la fin de novembre avec la déportation (d’abord vers la Roumanie, puis vers l’U.R.S.S) d’Imre Nagy.. Janos Kadar, 1er secrétaire du parti communiste prend la tête d’un gouvernement ouvrier et paysan. La répression est terrible.

La défaite de la révolution hongroise de 1956, qui était sans doute inscrite dans le rapport des forces, n’enlève rien à la signification de cet événement. Le message de la Hongrie révoltée a été immédiatement reçu à travers le monde, peuple et gouvernement soviétiques compris. Première tentative d’une nation entière visant à se débarrasser du communisme – que les autres tentatives analogues, en Tchécoslovaquie, en Pologne et en Afghanistan devaient suivre douze ou vingt-quatre ans plus tard –, l’événement est resté gravé dans la mémoire collective non seulement comme un acte de bravoure et d’héroïsme mais aussi comme une page de l’histoire universelle de la liberté. Lisez aussi à ce sujet la chronique du 30 Octobre.

1979

Occupation de l’ambassade des E.U. à Téhéran, par des étudiants islamiques : 60 membres de l’Ambassade sont pris en otages par les étudiants " gardiens de la Révolution " et fanatisés par la diabolisation de l’Amérique (de Jimmy Carter) à travers les discours agressifs des pouvoirs religieux en Iran.

En septembre 79, à Téhéran, l’ayatollah Taleghani, réputé modéré, meurt subitement. Khomeyni a donc les mains libres pour développer sa campagne antiaméricaine. Non seulement les Américains soutiennent les Kurdes rebelles, mais le Shah se fait soigner à New-York. Le 4 Novembre, c’est la prise d’otages.

En avril 80, les E.U. tenteront bien de les délivrer. Jimmy Carter donnera l’ordre de lancer le raid ‘Désert one ". Mais c’est un tragique fiasco qui renforce la position des fanatiques islamiques.

Paradoxalement, c’est Saddam Hussein qui va indirectement faire libérer ses otages. En envahissant l’Iran, en vue de reconquérir des territoires perdus lors de la dernière guerre (en 1975), il place l’état iranien dans une certain isolement (l’Arabie désire aussi la chute d’un régime qui tend à déréguler le prix du pétrole et qui sème la discorde au sein des fidèles, schisme sunnite chiite). Les Algériens obtiendront la libération de ces otages après des mois de pourparlers, le 20 Janvier 1981, après 441 jours de captivité. Ce 20 Janvier est le 1er jour de la Présidence de Ronald Reagan.

1984

Début des émissions de Canal Plus.

À côté du secteur public de l'audiovisuel cohabite un secteur privé, devenu très important depuis 16 ans. Il existe quatre types de services audiovisuels dans lesquels interviennent les entreprises privées : les télévisions locales hertziennes, les radiotélévisions par câble, les télévisions hertziennes à vocation nationale (Canal +, TF1) et les radios locales hertziennes.

La loi de 1982 permet la création de télévisions privées par voie hertzienne, par le biais de contrats de concession de service public, conclus par l'État avec des personnes morales de droit privé ou public. Ainsi, l'État a conclu avec Canal +, la Cinq (aujourd'hui disparue) et M6 ce type de contrat, qui lui permet de soumettre l'opérateur privé à certaines conditions, d'ordre économique ou culturel.

Cam.

Mois de Novembre / sommaire des chroniques / sommaire de Camilist


Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 11/11/98, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !