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Chroniques du 7 Novembre.Sommaire
Lon connaît peu les compétitions qui opposèrent sans doute les possesseurs des premières draisiennes , faites de poutres joignant deux roues de charrette et conçues par un ingénieur des forêts du grand-duché de Bade, Karl Friedrich Drais von Sauerbronn en 1817. Et lon na pas encore authentifié les courses qui mirent aux prises les propriétaires des vélocipèdes réalisés, dès mars 1861, à linitiative du serrurier-charron Pierre Michaux. Il avait placé un axe et des pédales de part et dautre du moyeu de la roue avant dune antique draisienne quon lui avait amenée en réparation.
On peut dater de 1868 lannée où les journaux donnent de premiers résultats. Le 7 novembre, James Moore, Anglais résidant à Maisons-Laffitte, remporte une épreuve étonnante : Paris-Rouen. Lorganisation de la course est déjà soutenue par la presse, en loccurrence " Le Vélocipède illustré ".
En France puis en Angleterre se développent déjà, en même temps quune industrie spécialisée, des programmes de courses sur route et sur piste. Pendant une quinzaine dannées, le grand bi permet lamélioration des vitesses. Puis la bicyclette simpose, avec ses roues égales de modeste diamètre, et la traction par chaîne. Lannée 1891 sera marquée en France par un double événement : le Bordeaux-Paris des 23 et 24 mai, soit 572 kilomètres parcourus en 26 heures 34 minutes 57 secondes par lAnglais George Pilkington Mills, et, du 6 au 9 septembre, le Paris-Brest-Paris, épreuve nationale remportée par Charles Terront à 16,140 km de moyenne, sur une bicyclette de 21,5 kg, dotée des premiers " pneumatiques démontables ".
Désormais, le sport cycliste allait se développer dans deux univers différents. (Chroniques du 24 Mai).
1910 La mort, loin des siens, de lécrivain russe, Léon Tolstoï.Lev (en français, Léon) Tolstoï est né en 1828 à Isnaïa Poliana, province de Toula, au sud de Moscou, dans une famille de riches propriétaires terriens. Il est élevé par une gouvernante. Ses parents meurent dans un accident alors quil na que 9 ans. Il est élevé par une tante qui lui procure les meilleurs précepteurs (professeurs particuliers) en français principalement. Il étudie les langues vivantes puis le Droit à luniversité de Kazan, mais il nest guère tenté. Il lit Rousseau qui linfluencera beaucoup. Il quitte lUniv. et vit en bohême dans la haute société moscovite.
A 21 ans, il prend possession de son héritage et rentre dans sa propriété où il tente daméliorer, sans succès, la condition des serfs qui travaillaient la terre.
A 23 ans, il entre à larmée et, en garnison, fréquente les Cosaques quil dépeindra dans " les Cosaques ". Il se battra dailleurs avec courage pendant la Guerre de Crimée à Sébastopol .
En 1856, il voyage ensuite en Europe, surtout en France, où il est choqué par le capitalisme bourgeois.
De retour dans ses terres en 1858, il crée une école dans sa propriété, quil dirige et anime en pédagogue éclairé.
Il se marie en 1862, pour se " ranger " et vit dès lors au calme à écrire et éduquer ses treize enfants.
Mais saisi par langoisse de la mort, il se convertit et vit un certain mysticisme.
Mais son radicalisme loppose à la hiérarchie religieuse, il sera excommunié en 1901, cependant que sa vie privée nest guère conforme à la pauvreté et à la chasteté quil prône. Déchiré par la dichotomie entre sa vie privée et ses concepts moraux, il se réfugie dans lécriture.
En Novembre 1910, lauteur de " Guerre et Paix " et d " Anna Karénine ", torturé par les incessantes querelles conjugales, quitte la maison avec sa fille et son médecin. Trois jours plus tard, il tombe malade. Atteint dune pneumonie, il meurt dans une petite gare où il avait dû sarrêter.
Son uvre dépeint la société et lâme russe comme étonnamment riche et diverse. Mais à travers cette peinture, cest aussi une analyse de soi-même, une définition dune ascèse personnelle, à la lumière délans mystiques et de refus contestataires qui firent de lui lidole de la jeunesse russe.
Il faut citer également à travers une uvre riche et multiple, deux autres chefs doeuvre : " Sonate à Kreutzer " et " Résurrection ".
1913 Naissance à Mondovi dans le Constantinois (Algérie), de lécrivain Albert Camus (La Peste).Orphelin de père, Albert Camus commença des études de philosophie (découverte de Nietzsche) quil dut interrompre pour raison de santé (tuberculose). Animateur de théâtres populaires, dont le Théâtre de lÉquipe, il publia sa première uvre, " lEnvers et lEndroit " (1937), une série dessais littéraires variés où apparaissent déjà les grands thèmes de sa maturité : la mort, le soleil, la Méditerranée, lisolement, le destin de lhomme, le rapprochement entre désespoir et bonheur, etc.
Dés 1938, Camus exerça une activité de journaliste, dabord à Alger (Alger républicain, Soir républicain) puis à Paris (Paris-Soir), où il sinstalla définitivement en 1942. Cest là que parurent simultanément et dans la clandestinité le roman " lÉtranger " et lessai " le Mythe de Sisyphe " (1942), deux uvres remarquées qui exposaient la philosophie de Camus et qui sinscrivaient dans ce que lui-même appela le " cycle de labsurde " . Très actif dans la Résistance, à la Libération, il devint le rédacteur en chef du journal " Combat ", et se mit au service des grandes causes humanitaires internationales.
Il publie " la Peste " (1947) qui inaugurait le cycle de la révolte et de la solidarité, où sinscrivent " lÉtat de siège " (1948) et " les Justes " (1949) mais surtout lessai " lHomme révolté " (1951). Ce dernier ouvrage fut à lorigine de la rupture définitive entre Camus et Jean-Paul Sartre, car elle soulignait clairement les divergences entre la pensée du premier et lexistentialisme du second.
En 1952, Albert Camus démissionna de son poste à lUnesco pour manifester sa réprobation devant la passivité de cette institution à légard de lEspagne franquiste. Par la suite, en 1956, il sengagea de nouveau en tentant dintervenir en faveur dune trêve dans la guerre dAlgérie.
Ensuite " la Chute " (1956), exprime sa rupture avec lexistentialisme, puis un recueil de nouvelles, " lExil et le royaume " (1957). La même année, il reçut le prix Nobel de littérature pour " avoir mis en lumière les problèmes se posant de nos jours à la conscience des hommes ". Le 4 janvier 1960, en pleine gloire, alors quil travaillait à un autre roman, " le Premier Homme " (posthume, 1994), il se tua dans un accident de voiture.
LÉtranger (1942), se caractérise avant tout par un style extrêmement neutre. Le héros et narrateur, Meursault, un employé de bureau, y semble "étranger" à lui-même ! Dépourvu de sentiments vis-à-vis des êtres et des situations, il agit comme de manière machinale. La lumière, le soleil, la chaleur semblent être la cause dune soudaine précipitation des événements : sur une plage, à la suite dune bagarre, il tue un homme de cinq coups de revolver sans pouvoir fournir lui-même de véritable raison à son acte. Cest précisément dans ce décalage entre lindividu et le monde que se situe la dimension absurde de la condition humaine.
Labsurde, réalité inhérente à la condition humaine est le thème central de la philosophie de Camus développa dans un premier temps. Le Mythe de Sisyphe, essai sur labsurde, aborde cette même idée dun point de vue théorique : comme Sisyphe, condamné à pousser éternellement son rocher, lHomme est voué à subir un enchaînement automatique dexpériences absurdes. Mais cest paradoxalement dans la prise de conscience de cette situation quil est libéré car, délivré de toute illusion, il peut alors chercher le bonheur en goûtant le présent. Ainsi, à la fin de lÉtranger, alors quil se trouve dans sa prison la nuit qui précède son exécution, Meursault, devenu conscient et libre, profite intensément des derniers instants de sa vie.
Même si le monde na pas de sens, lHomme ne saurait se passer dune éthique ni renoncer à laction. Cest donc lengagement que Camus a exploré dans un second temps, en particulier dans son roman la Peste (1947). À Oran, dans les années 1940, des rats porteurs de la peste sont découverts et, dès la mort des premières victimes, les habitants placés en quarantaine et confrontés à leur sort présentent différentes formes de réaction : panique, indifférence, mysticisme ou résignation. Le docteur Rieux, bientôt rejoint par dautres volontaires, décide de résister. Son petit groupe sorganise alors pour soulager la souffrance et combattre le fléau. Dans ce récit symbolique, la peste est naturellement un emblème du mal sous toutes ses formes. Mais elle agit aussi comme un révélateur qui met lHomme face à lui-même, lincitant au renoncement ou à la révolte.
La réflexion sur le thème de la révolte, commencée dans la Peste, est développée dans lessai lHomme révolté (1951). Camus y explique que la révolte naît spontanément dès que quelque chose dhumain est nié, opprimé. Elle sélève par exemple contre la tyrannie et la servitude. Parce que la révolte nest pas un principe abstrait mais laction nécessairement limitée dun individu, elle représente, pour Camus, la seule "valeur médiatrice" grâce à laquelle labsurde peut être provisoirement dépassé
1918 La fin de la guerre est décidée, mais lAllemagne ne se résout pas à capituler, malgré les pressions exercées. La Monarchie Bavaroise qui a soutenu le Kaiser, seffondre. Louis III senfuit. Kurt Eisner, homme politique socialiste influent, crée une sécession et proclame la République de Bavière. Mais il sera assassiné en 1919 et la Bavière rejoindra la Nouvelle République de Weimar, constituée sur les ruines du II° Reich. 1992 Les îles de Quémoy et Matsu reviennent à ladministration de Taï-Wan.Quemoy et Matsu sont les deux principales des petites îles côtières situées à proximité du continent chinois, mais contrôlées par Taiwan située à environ 200 kilomètres. Revendiquées par la Chine communiste et par la Chine nationaliste, elles ont, depuis 1949, servi de symbole à laffrontement entre les deux régimes.
Quemoy, située dans la baie dAmoy, dont elle contrôle le trafic, nest quà 2 kilomètres du continent. Appelée Jinmen en chinois (Portes dor), elle ne couvre quune surface de 131,7 km2 (175,3 avec les îlots avoisinants). Longue de 18 kilomètres et large de 15, elle comptait 43000 habitants en 1990, auxquels il faut ajouter une garnison. Matsu (Mazu), située à 250 kilomètres plus au nord, au large du port de Fuzhou dont 10 kilomètres la séparent, est plus petite (10,4 km2 ; 27,1 km2 avec les îlots). Moins peuplée (3150 habitants, plus les militaires), elle est plus aride que Quemoy. Assez rocheuses lune et lautre, elles arrivent cependant, depuis la réforme agraire des années 1950, à assurer une production agricole suffisante. Lautre partie des ressources vient de la pêche, surtout à Matsu.
Lintérêt de ces îles vient de ce quelles représentent au point de vue stratégique et surtout politique. Lorsque les partisans du général Tchiang Kai-chek se réfugièrent dans lîle de Taiwan en 1949, abandonnant le continent, ils gardèrent le contrôle de Quemoy et Matsu et de quelques autres îles. Les troupes communistes prirent pied à Quemoy en octobre 1949, mais furent repoussées. On pouvait cependant imaginer que la résistance des nationalistes dans ces îles ne durerait guère.
Mais, lorsque éclate la guerre de Corée en juin 1950, les États-Unis envoient la VIIe flotte dans le détroit de Taiwan, en vue dempêcher le gouvernement communiste dattaquer Taiwan, mais aussi pour dissuader le général Tchiang Kai-chek de prendre sa revanche et de débarquer sur le continent.
Après de nombreuses passes darmes avec la Chine communiste, les Américains semblent reconnaître les droits de la Chine sur ces îles. Mais leurs tentatives pour pousser les nationalistes à les évacuer ou à diminuer leurs garnisons ne furent jamais suivies deffet. Le changement de politique intervenu depuis le voyage à Pékin du président Nixon en février 1972 incite cependant à poser la question de lavenir de Quemoy et Matsu. Or Nixon a reconnu que Taiwan fait partie de la Chine. Que Taiwan devienne une province plus ou moins autonome de la Chine populaire, ou quelle soit indépendante, la question des îles côtières se posera.
Juridiquement, il semble en effet quelles reviennent à la Chine continentale, qui les a gardées lorsquelle a cédé Taiwan au Japon en 1895. En outre, la Chine populaire a décidé en 1958 détendre à 12 miles ses eaux territoriales : Quemoy et Matsu se trouvent de ce fait dans les eaux intérieures chinoises. Une réforme constitutionnelle du 7 novembre 1992 a rendu ladministration de Quemoy et Matsu aux autorités civiles taiwanaises (elles étaient auparavant sous juridiction militaire).
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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 11/11/98,
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