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Chroniques du 14 Novembre.

Sommaire

1888

L’Académie des sciences ayant approuvé le vœu de Pasteur de créer à Paris " un établissement vaccinal contre la rage " (1er mars 1886), une souscription internationale est ouverte ET L4Institut Pasteur est inauguré le 14 Nov. 1988. Comme à l’origine, l’Institut Pasteur est une fondation scientifique de droit privé, reconnue comme établissement d’utilité publique. Ses statuts déclarent qu’il a pour objet : l’étude des maladies infectieuses et parasitaires et des moyens propres à les prévenir et à les combattre, ainsi que l’étude des maladies immunitaires ; la poursuite et le développement des travaux de recherche sur les micro-organismes, sur leur rôle dans les processus naturels, normaux ou pathologiques, et sur les réactions qu’ils provoquent ; l’étude et l’enseignement de la microbiologie dans toutes ses branches, ainsi que la formation de personnel scientifique ou technique en vue de la promotion de la recherche en microbiologie fondamentale et appliquée ; l’étude de tous les problèmes théoriques ou pratiques liés à la microbiologie, à l’immunologie ou, d’une manière générale, à la biologie fondamentale ou appliquée.

Sa structure administrative n’a guère varié : un conseil d’administration de dix-huit personnalités, une assemblée (qui élisent les membres du conseil d’administration), un conseil scientifique, et une direction. Le premier directeur est Pasteur lui-même. Jacques Monod un des derniers.

L’Institut Pasteur est considéré, avant tout, comme un institut de microbiologie. Mais, en fait, ses activités sont fort diverses, puisqu’elles s’étendent de la recherche fondamentale et appliquée à l’enseignement et à la production de produits biologiques. Il dispose, en outre, d’un outil clinique que constitue l’hôpital inclus dans l’Institut proprement dit, à Paris.

On peut citer aussi quelques départements typiquement " pasteuriens " : bactériologie et épidémiologie des infections bactériennes ; virologie et épidémiologie des infections virales ; écologie des agents pathogènes et de leurs vecteurs ; physiopathologie expérimentale ; immunologie générale et médicale. Biologie moléculaire, biochimie et génétique moléculaires y ont été adjointes ensuite. Oncologie virale et rétrovirologie sont de création relativement récente.

Tous les enseignements donnés au centre d’enseignement sont du niveau postuniversitaire. Ils sont destinés aux diplômés des facultés ainsi qu’aux anciens élèves des écoles vétérinaires ou agronomiques. On distingue des enseignements généraux, des enseignements spécialisés, des enseignements de techniques.

Le centre de fabrication et de distribution de produits biologiques comporte un vaste ensemble de services de fabrication, de conditionnement et de commercialisation de produits biologiques divers : vaccins et sérums à usage humain et vétérinaire, milieux de cultures, produits divers pour diagnostic, extraits allergéniques.

Depuis le 23 mars 1972, la gestion industrielle et commerciale de ce centre se trouve prise en charge par une société commerciale dénommée Institut-Pasteur Production. L’usine de fabrication, qui est entrée en service en 1973, s’élève dans la zone industrielle de Louviers-Incarville, au sud du Vaudreuil.

Établissement indépendant de l’État, l’Institut Pasteur a dû, dès sa création, tirer l’essentiel de ses ressources du revenu de ses fonds de dotation et du produit de son centre de fabrication. La totalité des bénéfices de l’activité du centre de fabrication est destinée au centre de recherche. Le financement de ce dernier est complété par des fonds de dotation et de réserve, des dons, des legs et, depuis 1965, une subvention des pouvoirs publics destinée à reconnaître et à couvrir partiellement la prestation qu’apporte l’Institut Pasteur dans le domaine de la recherche biomédicale.

Le prestige de l’Institut Pasteur demeure considérable, en France (où, par exemple, l’" appel Pasteur " lancé en mai 1973 a permis de recueillir 25 millions de francs) et dans le monde : plusieurs prix Nobel ont été attribués à des pastoriens. Grâce aux grandes découvertes dont il a été le berceau (B.C.G., anatoxines antidiphtérique et antitétanique, découverte des sulfamides, etc.), l’Institut Pasteur a été l’un des principaux artisans de la révolution de la prophylaxie et de la thérapeutique en médecine humaine et animale.

1935

Naissance à Amman, du Roi Husayn de Jordanie. Un destin arabe très perturbé.

Alors que Hussein lutte contre la maladie, une maladie " incurable, dans un hôpital américain, il est bon de préparer sa biographie.

Fils du roi Talal, le jeune prince Husayn étudie à Harrow puis à l’académie militaire de Sandhurst, en Angleterre. Proclamé roi avant sa majorité, le 11 août 1952, Husayn est couronné, après une brève régence, le 2 mai 1953 et succède ainsi à son père, déposé pour des raisons majeures de santé. Les plus grandes difficultés l’attendent : sa vie, son trône et son pays seront menacés tour à tour par ses sujets palestiniens, ses voisins syriens ou égyptiens, certains peut-être encouragés par les pays communistes ; son appui traditionnel sera la Grande-Bretagne, renforcé bientôt par celui des États-Unis (aide financière et conseillers militaires).

Défenseur d’un vrai nationalisme arabe, c’est-à-dire impliquant une complète égalité entre les pays qui se réclament de lui, il s’en fait l’avocat, notamment à l’O.N.U., où il déclare ce nationalisme arabe incompatible avec le communisme. L’hostilité de l’Égypte à l’égard de la Grande-Bretagne, signataire non seulement du pacte de Bagdad (1955), mais aussi d’un traité avec la Jordanie, dont le général Glubb commande alors l’armée, rejaillit sur Husayn. Pour rendre son pays pleinement souverain et faire taire les critiques de la Ligue arabe et celles de certains officiers jordaniens, il impose le départ de Glubb Pacha et celui des troupes britanniques.

En 1958, Husayn projette, pour assurer la position de son régime dans le Proche-Orient, de former avec l’Irak une Union arabe. L’assassinat du roi Faysal brise ce projet. La même année, les Syriens tentent en vain d’intercepter son avion. Husayn protège son régime et sa personne en s’entourant de ses troupes de Bédouins.

En septembre 1960, le petit roi alerte les Nations unies sur le renouveau de la tension dû à l’U.R.S.S. Entre la R.A.U. et la Jordanie ; cette tension s’aggravera avec le refus qu’il oppose aux prétentions de l’O.L.P., dont il sera amené à liquider les commandos à ’Amman, en 1968.

Aux campagnes acharnées de dénigrement de Damas et du Caire s’ajoutent les ripostes des Israéliens, qui s’emparent de la Cisjordanie (juin 1967). S’il estime qu’Israël doit " choisir entre l’occupation des territoires et une paix véritable ", il ne remet pas en cause l’existence de cet État. En mars 1972, son projet d’un Royaume arabe uni, formé de deux provinces : Jordanie (capitale ‘Amman) et Palestine (essentiellement la Cisjordanie, capitale Jérusalem), suscite une levée générale de boucliers et une nouvelle rupture avec Le Caire. En novembre, il fait avorter un coup d’État préparé par les Palestiniens ; pour réduire les tensions internes, il en grâciera quelques mois plus tard les auteurs, en attendant de les amnistier.

En septembre 1973, il se réconcilie avec le président Sadate, mais se refuse à tout compromis et maintient son projet de Royaume arabe uni. Les hostilités ouvertes contre Israël, au début d’octobre 1973, par l’Égypte et la Syrie n’incitent pas Husayn à ouvrir un troisième front ; après une lente mobilisation des troupes, il se contente d’une participation symbolique de son armée aux combats du Golan.

Prudence justifiée par le titre de ses " Mémoires ", publiés en 1962, (Il est difficile d’être roi ). Dans les années suivantes, le roi Husayn renforce son pouvoir à l’intérieur en remplaçant la Chambre des députés — amputée de la représentation cisjordanienne, laquelle est assurée par l’O.L.P. — par une assemblée purement consultative (1978). La paix intérieure accompagne un développement économique largement financé par l’étranger. À l’extérieur, Husayn refuse de s’associer au processus de Camp David (1978) et à la paix séparée égypto-israélienne ; il rompt avec Le Caire en mars 1979.

Lors de la guerre entre l’Irak et l’Iran en 1980, à l’inverse de la Syrie, il prend parti pour l’Irak dès le début et envoie même un contingent jordanien en janvier 1982. Les relations avec l’O.L.P. s’améliorent et, après le sommet arabe (sept. 1982), Husayn envisage la création d’une confédération jordano-palestinienne, le Royaume arabe uni, à laquelle Yasser Arafat ne semble pas hostile. Les négociations se poursuivent pendant plusieurs années, ponctuées d’espoirs de succès et de déceptions.

A l’intérieur, pour la 1ère fois depuis dix ans, le roi Husayn convoque le Parlement en janvier 1984, la Chambre des députés étant composée pour moitié de Palestiniens. Il parvient également à renouer le dialogue avec Yasser Arafat. Mais l’accord du 11 février 1985 sur une délégation commune jordano-palestinienne qui participerait à d’éventuelles négociations de paix est rompu un an plus tard. En 1988, alors que l’intifada se déchaîne dans les territoires occupés par les Israéliens, il rompt les " liens légaux et administratifs " avec la Cisjordanie.

A défaut d’une médiation avec l’Irak, il se range du côté de Saddam Hussein lors de l’invasion du Koweït le 2 août 1990. Après le succès des alliés, isolé sur le plan international, le roi Husayn cherche à régler la question palestinienne (relance du processus de paix à la Conférence de Madrid à la fin de 1991).

Après la signature par l’O.L.P. et Israël d’une Déclaration de principes sur l’avenir de la Cisjordanie et de Gaza, le 13 septembre 1993, le souverain hachémite prend part au processus de paix au Proche-Orient  : déclaration de coopération avec l’O.L.P. le 7 janvier 1994, déclaration de Washington mettant fin à l’état de guerre avec Israël le 25 juillet. La maladie dont il souffre depuis août 1992 pose la question de sa succession.

1946

Mort du compositeur père de " L’Amour Sorcier ", Manuel de Falla.

Contemporain et successeur du compositeur et pianiste Isaac Albéniz, Manuel de Falla développa et dépassa les découvertes de son compatriote. Mais son œuvre est le fruit d’une longue et difficile patience alimentée par un caractère tourmenté.

Depuis l’âge de trente ans, sinon depuis l’adolescence, sa vie fut une lutte constante entre la sensualité souveraine qui s’est épanchée dans L’Amour sorcier  et l’austérité âpre et décharnée du Concerto pour clavecin .

Une maladie vénérienne contractée à l’âge de trente-six ans provoqua en lui un combat qui devait le mener vers une forme d’ascétisme pétrifié, bienveillant pour autrui, trop sévère pour lui-même ; il vécut sa maladie comme un châtiment divin.

Néanmoins, la musique d’Espagne se libéra, grâce à lui, des excès d’un folklorisme banal où elle était tombée pour atteindre le niveau déjà exceptionnel des dernières pièces d’Albéniz, puis se hausser jusqu’à celui où le XVIe siècle l’avait placée.

Dans le langage universel de Falla, l’élément traditionnel ou national, tout présent qu’il soit, n’est jamais déterminant mais déterminé.

1969

Un moment important de la Conquête de l’espace, le lancement d’Apollo 12.

Apollo-12 se diférencie nettement d’Apollo 11. Parti du Kennedy Space Center le vendredi 14 nov. 1969 (Apollo-11 le 16 juillet, vous pouvez lire la Chronique à ce sujet). Il emportait à son bord les astronautes Alan Bean, Charles Conrad et Richard Gordon, Apollo-12 suivit une trajectoire qui avait un périgée plus élevé que celui d’Apollo-11, ce qui permet une économie de combustible sensible ce qui permettra, à l’avenir, de modifier le plan de l’orbite circumlunaire et, ainsi, de débarquer en des endroits éloignés de l’équateur lunaire.

Le voyage, la mise en orbite lunaire et la séparation du L.M. se passèrent comme prévu. Le L.M., avec C. Conrad et A. Bean à bord, se posa, le mercredi 19 nov. , à qqu. mètres seulement de l’endroit prévu près du cratère au bord duquel Surveyor-3 avait atterri deux ans et demi plus tôt.

Après avoir revêtu leur scaphandre, Conrad puis Bean descendirent une première fois sur la Lune pdt plus de 3H., installant des appareils scientifiques à une centaine de mètres du L.M. et ramassant avec beaucoup de soin des échantillons de sol lunaire. Une caméra de télévision tomba en panne, ce qui priva les téléspectateurs de la retransmission des images de leur randonnée. Le lendemain, jeudi 20 nov., 2ème sortie qui dura 3 h50 mn. Ils continuèrent à prélever roches et poussière, et atteignirent Surveyor-3, après une descente prudente le long des pentes du cratère. Ils prélevèrent certains équipements dont l’étude permettra de connaître l’action prolongée de l’environnement lunaire sur divers matériaux et composants électroniques. Ils rentrèrent à bord du L.M., ayant parcouru, pendant les deux sorties, 1,8 km.

Le départ de la Lune et l’amarrage avec le module de commande resté en orbite s’effectuèrent le jeudi 20. Après séparation, le L.M., remis à feu, alla s’écraser dans l’océan des Tempêtes, à 75 km des installations scientifiques laissées au sol. Le vendredi fut passé à photographier la Lune et, plus particulièrement, les sites retenus pour les futurs débarquements du programme Apollo. Puis la cabine Apollo s’arracha à l’attraction lunaire et revint vers la Terre où l’amerrissage et la récupération dans le Pacifique eurent lieu le lundi 24 nov..

Apollo-12 confirma la valeur du matériel et apporta quelques nouveautés. Tout d’abord, l’équipement scientifique installé à la surface de la Lune : l’ALSEP (Apollo Lunar Surface Experiments Package) comportait, contrairement à celui laissé par Apollo-11 (muni de cellules solaires), une source d’énergie autonome constituée par un générateur nucléaire d’une puissance de 63 watts, contenant 4 kg de combustible radioactif afin de fournir des données pendant le jour et la nuit lunaires. L’ALSEP comprenait des détecteurs de vent solaire, d’atmosphère et de poussière (pour l’étude de l’environnement) ; un sismographe et un magnétomètre (pour l’étude de la structure interne de la Lune). Les données transmises laissèrent les savants perplexes. Le détecteur d’atmosphère indiquait, en effet, une densité de un millionième de celle de la Terre, 10000 fois moins que prévu ! D’autre part, la chute provoquée du L.M. à la surface de la Lune provoqua des ondes très longues, ayant une faible vitesse de propagation et qui durèrent trente minutes ; ce qu’étudièrent avec curiosité les pécialistes .

Une autre innovation d’Apollo-12 fut les conditions de choix et de prélèvement des échantillons de sol lunaire. En contact avec des géologues de Houston, les astronautes décrivirent les spécimens recueillis et photographièrent leur environnement. La couche de poussière près du L.M. était beaucoup plus épaisse que lors du débarquement dans la mer de la Tranquillité. Cela n’empêcha pas les astronautes de mener leur mission avec beaucoup de simplicité et de bonne humeur. Ils confirmèrent la grande facilité de déplacement et Conrad, après une chute, put même se relever seul.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 30/11/98, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !