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Chroniques du 15 Novembre.

Sommaire.

15 Novembre

Fête de Sainte Gertrude. Une sainte " poète "..

À cinq ans, vers 1261, Gertrude fut placée à l’abbaye de Helfta, près d’Eisleben en Saxe. Elle y mourut le 17 novembre 1302. Gertrude, simple nonne, sans charge aucune, est l’une des plus grandes mystiques de l’Église catholique. Son œuvre écrite comprendrait sept Exercices ou méditations sur les grandes heures de la vie chrétienne et monastique, et un recueil en cinq livres, " Le Héraut de l’amour divin ", des récits et des effusions sur la vie intérieure. En réalité, seul le 2° livre est de Gertrude ; les autres ont été composés dans son monastère. Il se distingue par sa qualité, échappe à la mièvrerie et au mauvais goût. Instruite, sensible, lyrique, Gertrude exploite des thèmes poétiques : la nature, l’amour, la mort. Mais, pour Gertrude l’aimé est Dieu ; d’où un renversement des valeurs habituelles : la mort devient aimable, qui introduit à l’aimé ; et la nature est insipide si elle ne contient pas l’aimé. La tristesse de mourir devient tristesse de ne pas mourir assez vite. La nostalgie de l’extase en l’aimé est chantée avec une sensibilité moderne. Nourrie de l’Écriture et de la liturgie, Gertrude a une spiritualité simple, une piété qui la porte de préférence vers l’Incarnation et l’humanité du Christ.

Les écrits de Gertrude, tombés dans l’oubli à la fin du Moyen Âge, connurent un regain de faveur aux XVIe et XIXe siècles ; la profondeur mystique alliée à la simplicité de l’expression est fort goûtée de nos jours.

Introduite au calendrier romain en 1738, la fête de sainte Gertrude fut placée au 17, puis au 15 novembre ; elle est désormais fixée au 16, celle de sainte Élisabeth de Hongrie tombant le 17.

Une œuvre merveilleuse de la fin du 13° s. figure à Nivelles, (Belgique) en la Collégiale Ste-Gertrude, sa châsse " ; elle contient ses reliques. C’est l’une des " 7 merveilles " de la Belgique ! Si, si ! Ne riez pas !

1280

Mort à Cologne de Albert-Le-Grand, honoré pendant 6 siècles comme " bienheureux ", puis sanctifié tardivement en 1931 et proclamé en 1931 patron des " savants chrétiens ".

Dominicain, maître de l’université de Paris (d’où son nom de " Maître Albert "), évêque, savant, philosophe et théologien célèbre du XIIIe siècle, Albert a, de son vivant, joui du titre de " Grand " et, par la suite, de celui de " Docteur universel ". La légende lui a beaucoup prêté. Encombrée d’apocryphes, son œuvre multiforme (elle a acclimaté dans l’Occident latin les savoirs et les philosophies des Arabes et des Grecs) est aujourd’hui mieux connue et fait l’objet d’une édition critique, encore en chantier, à Cologne. Elle a subi une éclipse partielle du fait de l’œuvre, encore plus fameuse, du disciple d’Albert, Thomas d’Aquin. Étudiée pour elle-même, elle manifeste un esprit d’une vigueur et d’une ampleur exceptionnelles.

Albert, né à Lauingen (Souabe) à la fin du XIe siècle (en 1193, assure une tradition probable) d’une famille de militaires (le titre nobiliaire " de Bollstädt " est légende) au service de l’Empire, séjourne plusieurs années en Italie du Nord (Venise, Padoue) pour y étudier (les lettres et probablement la médecine).

En 1223, à Padoue, il entre dans le nouvel ordre des Prêcheurs puis étudie la théologie à Cologne. En 1228, il enseigne cette discipline, professe ensuite à Hildesheim, à Freiberg (Saxe), à Strasbourg et, vers 1240, à Paris, où il découvre les ouvrages grecs et arabes nouvellement traduits. En 1245, promu maître de l’université de Paris, il en dirige une des 2 écoles de Prêcheurs. Ila même Thomas d’Aquin comme disciple.

En 1248, à Cologne, il fonde l’École supérieure de théologie (Studium generale ). En 1252, arbitre dans le conflit qui oppose la ville de Cologne et son archevêque, il inaugure cette tâche de conciliateur qu’à la demande des municipalités, des notables ou du pape il fera sienne souvent et dont il s’acquittera toujours avec succès. Déchargé en 1257 de ses fonctions de provincial, il reprend l’enseignement à Cologne. En 1259, au chapitre général de l’ordre à Valenciennes, il organise, avec Thomas d’Aquin entre autres, les études des Prêcheurs en les ouvrant aux philosophies nouvelles.

En 1260, le pape Alexandre IV le charge du diocèse de Regensbourg, (Ratisbonne). Dédaigneux du faste et poursuivant ses études, il y est mal accueilli. Démission en 1262. Urbain IV le délègue en Allemagne pour relancer la croisade. Enfin l’enseignement, à Würzbourg, à Strasbourg et à Cologne, de 1264 à 1270.

En 1274, Concile œcuménique de Lyon. Vers 1276-1277, un ultime voyage à Paris en vue d’apaiser l’hostilité des théologiens de l’université à l’endroit des philosophies grecques et arabes. Les infirmités (perte de la vue, de la mémoire) assombrissent ses dernières années. Il meurt à Cologne le 15 novembre 1280.

1832

Une démission mémorable dans la police parisienne qui nous vaut un romancier célèbre (Vidocq J.F.) et la création de personnages " mythiques " qui inspireront Balzac (Vautrin) et Hugo lui-même (Jean Valjean).

Fils d’un boulanger d’Arras, Eugène François Vidocq, né en 1775, commet son premier vol à seize ans, s’engage, déserte, est condamné en 1796 pour un faux qu’il n’aurait pas commis, s’évade du bagne de Brest, est repris, s’échappe à nouveau. Mais il connaît l’"angoisse de la chaîne" et décide de trahir le "milieu" en échange d’une amnistie. Dubois, préfet de police de Napoléon, se laisse convaincre par son chef de division Henry, un spécialiste du crime. Vidocq entre au service de la police. N’en soyons pas surpris. Ses principaux chefs sont alors des déclassés. Parmi les agents secrets, on trouve le comte de Montgaillard et un écrivain de talent, Fiévée.

Les débuts de Vidocq sont si éclatants qu’une brigade spéciale formée d’anciens bagnards lui est confiée en 1811. Pasquier, qui succède à Dubois, reconnaît dans ses Mémoires  : "Cette confiance accordée avec autant d’abandon à un homme condamné a été d’un très mauvais effet et elle a beaucoup contribué à déconsidérer la police." À la suite d’un scandale, Vidocq est invité à se retirer en 1827. Il possède à cette date une solide fortune acquise de façon douteuse, si l’on en croit les souvenirs de l’un de ses successeurs, Canler. Rappelé à la tête de la Sûreté le 31 mars 1832, mais rendu responsable de la répression antirépublicaine de juin 1832, il donne sa démission le 15 novembre. Il fonde alors une police privée.

Le succès de ses " Mémoires "  en 1828 avait été considérable ; aussi publie-t-il, en 1836, " Les Voleurs "  et, en 1844, " Les Vrais Mystères de Paris " . Son prestige est énorme auprès des grands écrivains du temps : Balzac, Hugo, Lamartine, Dumas, Janin, Soulié et Sue. Ses nouvelles arrestations, en 1837 et en 1843, à la suite d’obscures manœuvres de la police, lui valent un regain de popularité. Il meurt sous le Second Empire.

1940

Raid de la Luftwaffe sur la ville industrielle de Coventry.

Si le nombre de victimes n’est pas très élevé ( quand même plus de 1200 victimes dans la population civile) la ville est presque complètement rasée. Plus de 80 % des bâtiments sont détruits. Au point que un mot nouveau se crée : " coventriser ", détruire totalement …

Hitler voulait ainsi impressionner les Anglais et les pousser à la reddition.

Au contraire, ce sera un coup de fouet pour l’orgueil britannique, qui se mobilisera totalement.

Coventry, ville du Royaume-Uni, en Angleterre, dans le comté des West Midlands, au sud-est de Birmingham, est un centre industriel réputé pour ses constructions automobiles (chaînes Peugeot), aéronautiques (Spitfire) et ses textiles artificiels.

La ville abrite le Lady Godiva Park, dédié à la femme légendaire qui aurait traversé la ville, nue sur son cheval, pour que son mari diminue les impôts qui accablaient la population.

Monastère bénédictin fondé au XIe siècle, Coventry devint célèbre au XIVe siècle pour ses textiles (laines et draps), puis pour ses teintures. En 1896, les premières automobiles de Grande-Bretagne sortirent des usines de la ville. En 1905, ce fut le début de la fabrication à grande échelle de fibres synthétiques.

Pendant la bataille d'Angleterre, lors de la Seconde Guerre mondiale, Coventry fut la cible de l'aviation allemande, qui détruisit la ville dans la nuit du 14 au 15 novembre 1940. La nouvelle cathédrale Saint-Michel fut reconstruite de 1954 à 1962, à l'emplacement de l'ancienne, datant du XIVe siècle, détruite lors des bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Les ruines ont été conservées en témoignage. L'autel est construit avec les pierres noircies, couronné des poutres brûlées, disposées en croix.

La population était estimée en 1993 à 300000 âmes.

1970

77 ans après la Nouvelle Zélande, 50 ans après la Suède et la Hollande, 22 ans après divers pays européens dont la Belgique (1948), le canton de Zurich, en Suisse, se prononce par referendum en faveur du droit de vote et de l’éligibilité des femmes. Lenteur congénitale ou misogynie atavique ? Il faut en effet noter que les premières luttes pour le vote des femmes remonte à plus d’un siècle, en 1867. Elles sont menées par Millicent Fawcett et ensuite par les suffragettes ou " dolle minna " ailleurs.

Par curiosité, il faut savoir que dans beaucoup de pays, l’opposition " forcenée " de certains partis (pourtant dits " sociaux ") au vote des femmes étaient simplement due au fait qu’ils craignaient, sans toujours oser l’avouer, que les femmes " au foyer " ne bouleverse le paysage politique à leur détriment. Les libéraux anglais craignaient les " socialistes ", les socialistes belges les " femmes au foyer chrétiennes " et ainsi de suite.

Cam.

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Dernière modification le 30/11/98, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !