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Chroniques du 17 Novembre.

Sommaire

594

Mort de Georges Florent, Saint Grégoire de Tours, évêque et historien..

Grégoire de Tours, saint (538-594), historien et évêque franc. Né à Augustonemetum (aujourd'hui Clermont-Ferrand), Georgius Florentius était issu d'une famille sénatoriale. Il fut ordonné diacre en 563. En 573, il devint évêque de Tours. Il fut un évêque influent, qui œuvra pour la défense des droits de l'Église et du droit d'asile, et qui prit part à la négociation du traité d'Andelot, en 587. Il parvint à faire diminuer les taxes dans son diocèse et commanda la restauration de l'église Saint-Martin à Tours.

Grégoire de Tours est l'auteur de Sept Livres de miracles, " de Vitae patrum ", " de De gloria confessorum ". Son ouvrage le plus important, qu'il composa à partir de 575, est " l'Historia Francorum ", une monumentale histoire du peuple franc, des origines à 591. Les six derniers volumes constituent la source la plus intéressante d'informations historiques sur l'époque mérovingienne et font de saint Grégoire de Tours le père de l'histoire de France. Dans l'Église catholique, on le fête le 17 novembre.

1231

Mort à 24 ans de Sainte-Elisabeth de Hongrie, fille de roi.

Née en 1207, à Bratislava en Slovaquie actuelle, fille du roi de Hongrie, André II, Élisabeth fut, à l’âge de quatre ans, fiancée au fils du landgrave de Thuringe, Louis, qui en avait onze, et conduite au château de la Wartburg. Landgrave en 1217, Louis épousa Élisabeth en 1221 ; elle avait quatorze ans. Les deux époux eurent trois enfants : en 1222, Hermann, le futur landgrave ; en 1224, Sophie, qui épousa le duc de Brabant ; en 1227, Gertrude, qui devint abbesse d’Altenburg. Cette dernière était née quelques jours après la mort de son père, survenue à Brindisi le 11 septembre 1227, alors qu’il partait pour la croisade.

Élisabeth quitta le château de la Wartburg dans des circonstances qu’on a exagérément dramatisées, mais qui furent certainement pénibles. À la mort de son époux, Louis IV — elle avait alors vingt ans — elle fut chassée de Thuringe par son beau-frère, qui prétendit qu'elle ruinait le pays avec ses aumônes. Elle trouva refuge avec ses trois enfants chez son oncle maternel, l'évêque de Bamberg.

La régence de Thuringe lui ayant été restituée, elle en accepta l'héritage pour son fils, mais abandonna le pouvoir de régente. Elle quitta ses enfants et se consacra alors au soin des malades. Elle se retira à Eisenach auprès des Frères mineurs. En 1228, quand elle fut entrée en possession de son douaire, elle fit construire à Marburg un hôpital où, revêtue de l’habit du tiers ordre franciscain, elle se dévoua au service des pauvres et s’adonna assidûment à l’oraison. Elle mourut trois ans plus tard, à vingt-quatre ans, dans la nuit du 16 au 17 novembre 1231. Elle laissait une telle réputation de sainteté qu’elle fut canonisée dès 1235. Sa fête, introduite au calendrier romain en 1670, à la date du 19 novembre, anniversaire de son enterrement, a été ramenée, en 1969, au 17 novembre, anniversaire de sa mort.

1869

Inauguration solennelle du Canal de Suez, l’œuvre d’un Français : Ferdinand de Lesseps.

Né en 1805, diplomate, Ferdinand de Lesseps occupa des postes successifs en Égypte, où il devint l’ami du prince héritier Saïd. Ministre à Madrid, puis à Rome en 1849, au moment de l’intervention des troupes françaises, il y signa un accord qui dépassait ses pouvoirs et fut désavoué. Il quitta alors la diplomatie. Après l’accession au trône de son ami Saïd pacha (1845), il conçut le projet d’un percement de l’isthme de Suez ; l’idée provenait des saint-simoniens au nombre desquels était Lesseps.

Il obtint un acte de concession et fonda la Compagnie du canal de Suez. Bénéficiant de l’appui de Napoléon III, il sut mener à bien l’achèvement du canal qui fut inauguré par l’impératrice Eugénie le 17 novembre 1869. L’admiration qu’il inspirait aux Français résista même au scandale de Panamá qui mit fin, en février 1889, à la Compagnie du canal interocéanique de Panamá qu’il avait fondée en mars 1881 et qui engloutit dans sa faillite l’épargne de bon nombre de Français. Ferdinand de Lesseps et son fils Charles furent condamnés à cinq ans de prison après une interminable instruction. Mais la raison du grand homme avait sombré avec la faillite de son œuvre et il mourut en ignorant sans doute ce suprême opprobre. Il avait été élu à l’Académie des sciences en 1873 et à l’Académie française en 1884.

La Compagnie universelle de Suez, chargée principalement de construire et d’exploiter le canal, était une entreprise internationale, au capital de 200 millions de francs, dont les actions furent offertes dans tous les grands pays. Les Français furent les seuls à montrer de l’intérêt pour l’affaire, en souscrivant plus de la moitié du capital. Le vice-roi d’Égypte prit à sa charge les actions non levées, soit 21 p. 100 du capital. La part égyptienne fut rachetée en 1875 par l’Angleterre, qui se trouva posséder près de la moitié des actions.

Le caractère international du canal était ainsi financièrement établi ; il le fut politiquement par une série d’accords ayant pour objet sa neutralité et la sécurité de sa navigation. Signée après l’occupation de l’Égypte par les Britanniques, la convention de Constantinople, du 29 octobre 1888, fut la plus importante, stipulant que le canal serait " libre et ouvert, en temps de guerre comme en temps de paix, à tout navire de commerce ou de guerre, sans distinction de pavillon [...] qu’il ne serait jamais assujetti à l’exercice du droit de blocus [...] qu’aucun acte ayant pour but d’entraver la libre navigation ne pourrait être exercé dans le canal et ses ports d’accès ".

Cam.

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Dernière modification le 30/11/98, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !