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Chroniques du 19 Novembre.

Sommaire

1786

Naissance d’un grand compositeur, Carl Maria von Weber.

Weber, compositeur, pianiste et chef d'orchestre allemand, contribua à l'épanouissement du romantisme dans la musique et l'opéra allemands. Weber est né le 18 novembre 1786, à Eutin, près de Lübeck. Il eut le compositeur allemand Michael Haydn, frère de Joseph Haydn, comme professeur. À 13 ans, Weber fit ses débuts comme pianiste et écrivit son premier opéra. À 18 ans, chef d'orchestre de l'opéra de Breslau, il travailla ensuite pour la noblesse allemande et fut nommé directeur musical de l'opéra de Prague (1813), puis maître de chapelle (1816) et enfin directeur de l'opéra de Dresde, qu'il réorganisa pour mettre fin au règne de l'opéra italien. Conjointement, il effectua de nombreuses tournées en tant que pianiste virtuose.

La réputation de Weber se fonde surtout sur 3 opéras, " Der Freischütz " (1821), " Euryanthe " (1823) et  " Oberon " (1826). Avec Der Freischütz, inspiré d'un ancien récit germanique mêlant légende et éléments surnaturels, Weber créa véritablement l'opéra allemand romantique. Oberon, commandé pour le théâtre Covent Garden de Londres, est fondé sur un livret shakespearien. Weber apprit spécialement l'anglais pour cette commande.

Il mourut en pleine gloire à Londres le 5 juin 1826, juste avant la première de cet opéra.. Il a exercé une grande influence sur le compositeur allemand Richard Wagner. Parmi les autres œuvres de Weber, citons deux symphonies, des chansons, deux concertos pour piano, des cantates, des messes et de la musique pour piano, dont la fameuse " Invitation à la danse " (1819) et ses deux " concertos pour clarinette " (1811).

1792

La France entame une série de guerres révolutionnaires. Au nom de la Liberté ! Laquelle ?

Pendant plus d’un siècle, de 1789 à 1919, l’idée d’Europe va se trouver aux prises avec un bouleversement révolutionnaire du droit international. Selon le principe de la légitimité, un territoire appartient à un souverain, lequel a le droit, par traité en bonne et due forme, de le céder à un autre souverain. Les adversaires de la France révolutionnaire, puis impériale, les traditionalistes ont lutté pour le maintenir. Leur plus brillant théoricien, l’Anglais Edmund Burke, estime que les " prétendus droits de l’homme " et les tentatives faites " pour les introduire dans toutes les nations d’Europe " risquent de briser la légitimité et l’équilibre. La France n’annexe-t-elle pas des territoires sans traités, sous prétexte qu’elle obéit aux vœux des populations ? On ne peut négocier avec une telle France. Il faut qu’elle revienne à " l’ensemble de la politique et de l’économie de tous les pays de l’Europe ", c’est-à-dire qu’on y restaure la monarchie. Alors, il ne faudra pas trop la diminuer, car elle est indispensable à l’équilibre européen.

Au contraire, les révolutionnaires et leurs partisans veulent faire accéder tous les peuples à la " liberté " contre les tyrans. La première annexion, opérée en 1791, est typique : Avignon et le comtat Venaissin, qui appartenaient au pape, sont réunis à la France à la suite non d’un traité, mais d’un plébiscite. Toutefois, en promettant de " porter fraternité et secours à tous les peuples désireux de recouvrer leur liberté " (décret du 19 novembre 1792), la France se lance dans une guerre qui devient bientôt une guerre d’" expansion révolutionnaire ". Sous prétexte d’apporter la liberté à certains peuples, on les annexe à la France, la " grande nation ". De même apparaît dans un discours de Danton du 31 janvier 1793 l’idée ambiguë de " frontières naturelles ". Or " l’agrandissement d’une nation excite l’envie et la haine " (F. Pagès, Histoire secrète de la Révolution française, t. II). Le nationalisme expansionniste et révolutionnaire de la France va non seulement aboutir à la diffusion du principe des nationalités, mais encore susciter par réaction des passions nationalistes ardentes.

1798

La mort d’un nationaliste Irlandais, Français d’adoption, Theobald Wolf Tone. Theobald Wolfe Tone repose dans le petit cimetière de Bodenstown où des républicains de toutes nuances se pressent chaque année au mois de juin. Il occupe une place prééminente dans le panthéon des nationalistes irlandais.

Né à Dublin, en 1763, fils d’un modeste fabricant de voitures Wolfe Tone rêve de devenir soldat. Mais ses parents qui ont d’autres ambitions l’envoient à Trinity College entreprendre de mornes études de droit qui n’ont pas raison de sa fougue militaire.

En 1787, le jeune étudiant gagne Londres pour parachever ses études juridiques. Mais ses goûts le portent davantage vers la littérature, les femmes et les projets d’aventure. Il se met en tête de coloniser les îles Sandwich et de monter à partir de cette base des raids de "boucaniers" contre les navires espagnols. William Pitt ne daigne même pas répondre à sa missive. Il tente alors, avec le même insuccès, de s’engager comme soldat au service de la Compagnie des Indes. En désespoir de cause, il rentre à Dublin en 1789 et s’inscrit au barreau.

Pour tromper son ennui, il se lance à corps perdu dans la politique. D’abord attiré par les whigs du "parti patriote" qui réclament à grands cris l’indépendance du pays au profit exclusif de la caste coloniale, il rédige pour eux un pamphlet dans lequel il prône la séparation de l’Irlande et de l’Angleterre. Mais en fils du siècle des Lumières qui croit à l’égalité des hommes et aux vertus de l’instruction, il ne tarde pas à élargir son horizon.

En août 1791 il publie un pamphlet en faveur des catholiques colonisés. Ses idées sont reçues avec chaleur par les protestants non conformistes d’Ulster, pour la plupart presbytériens, d’esprit radical et démocratique, qui rêvent de secouer le joug du Château de Dublin, des grands propriétaires fonciers et de l’Église établie.

À l’automne de 1791, Wolfe Tone participe à la fondation du Club des Irlandais unis qui se propose d’unir les Irlandais de toutes confessions dans une même lutte pour la libération de l’île. Peu après il devient secrétaire du Comité catholique de Dublin qui représente les intérêts de la bourgeoisie catholique urbaine. Les autorités s’inquiètent des progrès de ce jacobinisme qui est en passe de submerger l’Irlande. Le 13 juin 1795 Wolfe Tone est contraint de s’exiler. Après un crochet par les États-Unis, il débarque au Havre le 2 février 1796. Il gagne aussitôt la capitale et approche le ministre des Relations extérieures du Directoire, Charles Delacroix de Contaut, qui lui demande un mémorandum sur la situation en Irlande. Wolfe Tone s’y attelle fébrilement.

Il montre le pays au bord de la révolution et l’intérêt qu’il y aurait pour la France à envoyer un corps expéditionnaire pouvant servir de catalyseur et de point de ralliement à l’émeute qui gronde. Le jeune Irlandais intéresse Carnot et le général Clarke à son projet. En juillet il est nommé chef de brigade de l’armée du Directoire. Le général Hoche, commandant des armées des côtes de l’Océan, est convoqué à Paris pour mettre sur pied avec lui un plan de débarquement en Irlande. Le Directoire donne son accord. Malgré l’hostilité de la marine, une armée expéditionnaire de treize mille quatre cents hommes embarqués sur quarante-cinq bâtiments sort de la rade de Brest le 15 décembre 1796. Mais elle est dispersée par la tempête en vue des côtes irlandaises.

Wolfe Tone, qui ne renonce pas, refait le siège du Directoire, soutenu par Hoche qui reçoit le commandement de l’armée de Sambre-et-Meuse. La responsabilité de monter une nouvelle expédition est transférée à la jeune République batave. Wolfe Tone gagne aussitôt la Hollande, mais l’affaire piétine.

Le coup d’État du 18 fructidor, la fuite de Carnot et la mort du général Hoche réduisent à néant les espoirs de l’irlandais. Il retourne à Paris et parvient à retenir l’attention du général Desaix qui le présente à Bonaparte, jeune général en chef. Il prête une oreille complaisante aux arguments de l’Irlandais. Mais il s’en désintéressera tout aussi vite, préférant tourner ses regards vers la Méditerranée.

Passant outre aux hésitations de l’allié français, les Irlandais unis et les paysans catholiques se soulèvent en masse. Ils se heurtent à une répression féroce. En juin 1798, les dernières bandes rebelles sont écrasées à Vinegar Hill. La terreur orangiste se déchaîne sur l’Irlande.

Le 6 août 1798, une petite escadre française prend la mer avec un millier de soldats à son bord sous les ordres du général Humbert. Le 22 août, elle mouille près de la pointe de Kilcummin. Humbert débarque avec ses hommes, bouscule les troupes anglaises et pénètre profondément en territoire irlandais. Mais l’aventure est sans espoir. Encerclé à Ballynamuck par trente mille soldats commandés par Cornwallis, Humbert doit capituler le 8 septembre 1798.

Une semaine plus tard, une expédition de renfort commandée par le général Hardy quitte Brest avec trois mille hommes à son bord, dont Wolfe Tone. Dans la baie de Donegal, la flottille tombe sur l’escadre anglaise. Wolfe Tone, pressé de s’enfuir sur une goélette, refuse de se soustraire à l’engagement et prend le commandement d’une batterie du vaisseau-amiral. Les Anglais sont victorieux. Wolfe Tone est reconnu, arrêté et conduit à Dublin.

Le 10 novembre 1798, il est traduit en cour martiale. Revendiquant hautement ses actes, il ne demande qu’une seule faveur, celle d’être fusillé comme un soldat et non point pendu comme un malfaiteur, par égard pour l’uniforme de chef de brigade de l’armée française qu’il a revêtu pour libérer son pays.

Les juges n’accèdent point à cette demande. Wolfe Tone est condamné à la pendaison "jusqu’à ce que mort s’ensuive". Refusant pour lui-même et pour l’uniforme qu’il avait porté avec distinction la corde infâme du bourreau, Wolfe Tone se tranche la gorge dans sa cellule et agonise toute une semaine avant d’expirer le 19 novembre 1798. Ainsi périt l’homme, protestant, de religion, anglo-irlandais de naissance et français d’adoption qui voulait "unir tout le peuple d’Irlande, abolir le souvenir de toutes les dissensions passées et substituer le nom commun d’Irlandais aux dénominations particulières de protestants, catholiques et non-conformistes".

Plus tard, William Pitt, après avoir négocié l'Acte d'union du 1er janvier 1801, qui supprima le Parlement irlandais et donna à l'Irlande un droit de représentation à la Chambre des communes, fut obligé de démissionner lorsque Georges III refusa d'approuver l'émancipation totale des catholiques.

1802

Le premier projet de Tunnel sous la Manche. Plus de 190 ans avant sa réalisation.

C’est l’ingénieur des mines, Roger Matthieu qui le premier en a l’idée. Il sait que le Premier Consul (Napoléon Bonaparte, futur Empereur) veut envahir l’Angleterre. Il lui soumet donc son projet.
Napoléon est emballé, mais les difficultés techniques et surtout le délais nécessaire plus de 12 ans lui feront préférer le projet " naval ".
Ce qui va coûter à la Suisse et à la Belgique, la perte de leurs plus belles forêts de chêne. L’on sait maintenant que jamais ce projet ne fut réalisé.

Il existe encore un contentieux entre ces deux pays et la France.
Si jamais la Suisse venait à réclamer le Capital et les intérêts des sommes dues pour cette déforestation, la France serait en faillite !
Pour la Belgique, le montant n’a jamais été étudié, mais il devrait approcher celui de la Suisse.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 30/11/98, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !