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Chroniques du 20 Novembre.

Sommaire

1815

L’abolitionnisme est décidé en France, mais quels moyens appliquer ? 

Au congrès de Vienne, en février 1815, les grandes puissances décident l’abolition de la traite des esclaves mais laissent à chaque pays le soin de déterminer le délai " le plus convenable " pour l’application de cette mesure. Pendant les  " Cent Jours ", Napoléon avait décidé, le 29 mars 1815, la suppression immédiate de la traite, et le deuxième traité de Paris (20 novembre 1815) confirme sur ce point les stipulations du premier.

La question essentielle devient alors celle du " droit de visite " des navires, afin d’empêcher la traite clandestine qui demeurait un commerce fort rémunérateur. En raison de la supériorité de la flotte anglaise, la France et les États-Unis étaient hostiles à un droit de visite réciproque qui donnait, en fait, à l’Angleterre le contrôle des mers.

Par manque de moyens, la traite des noirs, illégale, restera longtemps un commerce florissant et rémunérateur, sur lequel bien des gouvernements fermeront les yeux, comme aujourd’hui sur la culture et le commerce des drogues.

1928

Création à Paris du " Boléro " de Ravel.

Le Boléro est une danse espagnole (bolero, celui qui danse le bolero, vient de bolla  : boule), d’un style calme et noble ; on l’exécute avec chant et castagnettes, guitare et tambour basque. Le boléro semble avoir été connu au 17° siècle, mais c’est vers 1780 qu’il fut connu. Il a disparu comme danse populaire. Il comprenait cinq figures : paseo  (promenade), traversia  (premier changement de place), diferencia  (deuxième changement), finale  (retour à la place du début), bien parado  (attitudes étudiées et poses conclusives).

Le boléro a inspiré maints compositeurs, notamment les Espagnols Murguia (1758-1836) et Sors (1778-1839), avant Chopin (opus 19) et Ravel. C’est une danse d’un mouvement très modéré et constamment uniforme, tant par la mélodie et l’harmonie que par le rythme, ce dernier marqué sans cesse par le tambour. Le seul élément de diversité y est apporté par le crescendo orchestral." Ce ballet en un tableau, où le thème musical est repris dix-neuf fois en une sorte de grande passacaille, fut créé à l’Opéra de Paris, le 20 novembre 1928, dans une chorégraphie de Nijinskaïa.

1975

La mort du " Caudillo " le sinistre Franco, dans la lignée des Hitler, Mussolini, Pinochet ..

Né en 1892 à El Ferrol, un port militaire, le Galicien Francisco Franco y Bahamonde Salgado Pardo entra, à quinze ans, à l’Académie d’infanterie de Tolède. De 1912 à 1926, il servit presque sans interruption au Maroc, où il commanda notamment la Légion étrangère espagnole. Par ses talents militaires et sa bravoure, il contribua à la pacification du Rif en 1925 et devint, à trente-trois ans, le plus jeune général d’Europe.

En 1923, il épousa, à Oviedo, María del Carmen Polo y Martínez Valdés. Sous la République, il commanda l’Académie générale de Saragosse, fut capitaine général des Baléares et, en octobre 1934, réprima la révolte des gauches unies dans les Asturies. Après avoir été chef de l’état-major suprême (mai 1935), il fut envoyé aux Canaries comme capitaine général, à la suite de la victoire du Front populaire aux élections de février 1936.

Sans appartenance politique, calculateur, prudent et subtil, il ne se décida qu’à la fin de juin 1936 à adhérer au soulèvement nationaliste imminent. Le 19 juillet, il prit le commandement de l’armée d’Afrique, à Tétouan, et demanda aussitôt à l’Axe des avions qui transportèrent ses troupes en métropole. Une junte de généraux le nomma généralissime, à Burgos, le 12 septembre, puis chef du gouvernement (1er oct.).

Le 30 janvier 1938, il forma son premier gouvernement et, le 9 mars suivant, promulgua la charte du travail, première en date des lois fondamentales actuelles de l’Espagne. Après son échec de novembre 1936 devant Madrid, il vainquit les armées républicaines, bénéficiant du concours militaire de l’Allemagne et de l’Italie, et entra dans Madrid le 1er avril 1939. En juin 1940, il occupa Tanger.

Malgré les pressions réitérées de Hitler (entrevue d’Hendaye, 23 oct. 1940), il refusa d’engager l’Espagne, dévastée par la guerre civile, dans une guerre aux côtés de l’Axe, donnant des satisfactions de principe à l’Allemagne (adhésion au pacte anti-Komintern, envoi sur le front russe d’une division de volontaires dite División azul), mais ne cessant d’entretenir des relations avec les Alliés.

En 1945, ceux-ci lui reprochèrent cependant ses compromissions avec l’Axe et rappelèrent leurs ambassadeurs de Madrid. Son habileté, servie par la guerre froide entre les États-Unis et l’U.R.S.S., rétablit la situation après une période d’isolement pénible pour l’Espagne : accords économiques et militaires avec les États-Unis (1953), concordat (1953), admission à l’Organisation des nations unies (1955).

" Caudillo " (chef, guide) concentrant dans ses mains tous les pouvoirs et responsable seulement " devant Dieu et devant l’histoire " (régime du caudillaje , semblable au fascisme), il a pratiqué un jeu de balance entre les forces politiques du franquisme (monarchistes juanistes et carlistes, phalangistes, catholiques, conservateurs), contenu les poussées de l’opposition par une politique autoritaire de maintien de l’ordre, " déphalangisé " le régime, et appelé les technocrates de " l’Opus Dei " (la phalange catholique et financière Vaticane) à planifier le développement économique du pays.

Le prix de la paix intérieure et du relèvement du niveau de vie a été l’absence de certaines libertés individuelles et de participation politique. Il a donné à l’Espagne une constitution composée d’une série de lois fondamentales, consacrant un régime de " démocratie organique " — par opposition à la démocratie libérale — et l’existence du Mouvement national, seule formation politique autorisée.

Le 22 juillet 1969, il a fait voter une loi désignant comme son successeur présomptif le prince Juan Carlos de Bourbon. Pendant l’été de 1974, il s’est démis provisoirement, pour des raisons de santé, de ses fonctions de président du gouvernement, en faveur de don Juan. Mais il a repris la direction des affaires publiques en septembre de la même année, pour mourir le 20 novembre après un mois d’une agonie scientifiquement prolongée. Son " règne " aura duré près de quarante ans.

1989

La protection des mineurs devient une affaire mondiale. Mais ce n’est pas encore assez.

La protection des mineurs contre les multiples dangers qui les menacent a longtemps été le monopole des parents. L’État n’osait pas pénétrer dans le cercle de la famille, par respect pour la puissance paternelle. Ses interventions se limitaient à la condamnation des enfants délinquants, à l’assistance des enfants sans soutien et à la répression des infractions commises contre les enfants victimes de leurs parents ou de tiers.

L’État s’est reconnu progressivement le droit d’agir. D’abord parcimonieusement, à la fin du XIXe siècle, puis plus largement au cours du siècle suivant, à mesure que changeaient les idées relatives à l’autorité au sein de la famille, aux droits des enfants, aux devoirs de la puissance publique, aux causes de la délinquance juvénile, et que s’imposait davantage la sagesse du dicton selon lequel mieux vaut prévenir que punir.

L’essor de la prévention est considéré aujourd’hui comme la tâche primordiale. Le rapport présenté aux Nations unies pour l’année 1970 met l’accent sur la priorité à donner à cet aspect de la protection. Même les mesures civiles ou administratives postérieures à la survenance de la situation dangereuse sont souvent le signe d’une carence sociale antérieure. Le caractère universel que revêt la protection des mineurs trouve son aboutissement dans la Convention internationale des droits de l’enfant adoptée le 20 novembre 1989 par les Nations unies. Cette convention tend à l’élaboration d’un véritable droit de l’enfance à l’échelle mondiale.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 30/11/98, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !