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Chroniques du 24 Novembre

Sommaire

1789

Fondation du moniteur Universel, le 24 novembre 1789, par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), libraire et éditeur renommé, qui avait déjà, à la fin de l’Ancien Régime, pris à sa charge la publication de La Gazette de France  et du Mercure de France. Associé à Hugues Bernard Maret, il fonda La Gazette nationale ou le Moniteur universel , qui ne garda bientôt plus que la seconde moitié du titre.

Rétrospectivement, en 1797, en introduction à la collection, Thuau-Grandville écrivit les numéros du 5 mai (date de la réunion des États généraux) au 23 novembre 1789. Il s’agissait, afin de répondre à l’immense curiosité du public pour les formidables événements de la Révolution, de lui offrir un journal présentant un compte rendu détaillé des séances de l’Assemblée nationale et un récit complet des mille nouvelles de l’actualité. Déjà Le Journal des États généraux  (1er juin), Le Courrier français  (25 juin) et Le Journal des débats et décrets  (29 août) avaient tenté l’expérience, mais l’originalité du Moniteur  tenait à son grand format (33/24 cm) et à la remarquable qualité de ses informations. Son succès fut rapide, et Panckoucke puis ses successeurs surent habilement donner à leur journal un ton très modéré et une ligne politique officieuse, ce qui lui permit de se ménager l’amitié des gouvernements successifs et de traverser sans dommage les multiples crises de la Révolution.

Après le coup d’État du 18-Brumaire, Bonaparte fit du Moniteur, dès 1800, l’organe officiel du gouvernement consulaire : devenu secrétaire d’État, Maret, futur duc de Bassano, avait favorisé cette promotion. Sous le premier Empire, Le Moniteur  devint le meilleur instrument de propagande de Napoléon ; à l’intérieur d’abord, où il profita de la suppression de la plupart des autres journaux, du privilège des nouvelles officielles et du développement de ses rubriques non politiques ; à l’extérieur ensuite, car il était par ses informations et ses commentaires l’organe de la diplomatie impériale. Napoléon, qui inspirait directement sa rédaction lorsqu’il n’y participait pas de sa main visait à en faire la source unique des informations de l’Empire et l’inspirateur direct des autres feuilles spécialisées ou régionales qui pouvaient encore justifier leur parution.

Si Le Moniteur universel  perdit temporairement, du 8 juillet 1815 au 1er février 1816, son caractère officiel au profit d’une éphémère Gazette officielle, il le retrouva de 1816 à 1868 : il comportait toujours une partie officielle, où se publiaient les actes, les communiqués et les nouvelles du gouvernement, et une partie non officielle, comparable par sa variété et parfois sa qualité aux autres journaux.

Sous le Second Empire, un gros effort fut fait pour accroître sa diffusion, par l’abaissement du prix de son abonnement en 1852 et par la création en 1864 d’un satellite du soir à cinq centimes, Le Petit Moniteur. Cependant, Rouher, mécontent de la gestion de son éditeur Paul Dalloz, descendant de Panckoucke, refusa de renouveler le contrat et créa, le 1er janvier 1869, Le Journal officiel  qui, depuis cette date, sert d’organe officiel au gouvernement français. Paul Dalloz essaya, après le 4 septembre 1870, de faire rendre ce privilège à son journal : il n’y réussit pas et, devenu organe d’abord orléaniste puis catholique modéré, Le Moniteur universel  disparut en 1902 dans sa cent treizième année.

1864

Naissance à Albi, d’un peintre génial, Toulouse-Lautrec.

Né d’une famille de la vieille noblesse cathare, accidenté à 14 ans, avec le tronc d’un adulte, des jambes torses et non développées, une tête énorme, Toulouse-Lautrec, monstre physique, condamné au silence, à l’incompréhension, va " exploser " dans sa peinture son besoin de communication. Un expressionnisme étonnant se développe donc qui en fera un peintre de tout premier plan. Peintre, lithographe et illustrateur français, il immortalisa les cabarets montmartrois et la vie nocturne parisienne de la fin du XIXe siècle.

Henri de Toulouse-Lautrec naquit à Albi, en 1864, du comte Alphonse de Toulouse-Lautrec - Monfa et de la cousine de celui-ci, Adèle Tapié de Céleyran. En 1878, deux accidents, dus en fait à une malformation osseuse, arrêtèrent sa croissance et le laissèrent difforme.

C'est à cette époque qu'il commença à peindre et à dessiner, suivant les conseils de René Princeteau et de John Lewis Brown, peintres amis de la famille. En 1882, il vint étudier à Paris auprès des peintres académiques Léon Bonnat et Fernand Cormon, chez qui il rencontra Vincent Van Gogh. Il visita également les expositions impressionnistes, s'intéressa aux estampes japonaises, alors en vogue à l'époque, et devint un admirateur inconditionnel d'Edgar Degas.

Vers 1885, il commença à fréquenter le Mirliton, cabaret d'Aristide Bruant — dont il illustra les plus célèbres chansons — et devint bientôt le peintre de la vie nocturne parisienne. L'univers factice et animé des cabarets et du music-hall — en particulier du Moulin-Rouge —, des théâtres et des maisons closes, constitua en effet l'essentiel de son œuvre. Usant de déploiements d'arabesques et d'aplats colorés, de contre-plongées et de cadrages particuliers, Lautrec n'eut pas son pareil pour saisir la gaieté d'un soir des cafés-concerts (l'Entrée de la Goulue, 1892, musée Toulouse-Lautrec, Albi), les paillettes factices des danseuses (Jane Avril entrant au Moulin-Rouge, 1892, Courtauld Gallery, Londres), ou la vie misérable des filles des maisons-closes (Au salon de la rue des Moulins, 1894, musée Toulouse-Lautrec).

Passionné par l'expression humaine, par le trait vrai qui révèle tout l'être, doué d'une pénétration d'analyse et d'une sensibilité exacerbée, Lautrec sut saisir dans chacune de ses œuvres, peintures, dessins, caricatures, illustrations ou affiches, le secret de l'âme humaine. Il immortalisa ainsi les grandes vedettes de l'époque, Valentin le Désossé et Marcelle Lender, la Goulue, et Yvette Guilbert.

Mais, à partir de 1895, sa santé devint de plus en plus fragile, sans cesse agressée par de constants abus d'alcool. En 1901, il subit une attaque paralysante à laquelle il succomba à l'âge de trente-sept ans. Créateur prolifique, Toulouse-Lautrec laissa un nombre considérable de tableaux, de dessins, de gravures, de lithographies et d'affiches que sa mère offrit à la ville d'Albi pour constituer le musée Toulouse-Lautrec.

1965

Coup d’état au Zaïre, le Colonel Joseph Désiré Mobutu prend le pouvoir et se proclame Président de la République le lendemain.

Mobutu, Sese Seko (1930-1998), maréchal et président du Zaïre (1965-1997). Né à Lisala, au Congo belge, Joseph Désiré Mobutu, dit Sese Seko Kuku Ngbendu Waza Banga, " le guerrier qui va de victoire en victoire sans que personne ne puisse l'arrêter ", fut sous-officier dans l'armée coloniale belge de 1948 à 1956, puis journaliste. Il adhéra en 1958 au Mouvement national congolais fondé par Patrice Lumumba. Il participa à la "table ronde" de Bruxelles en janvier 1960 à l'issue de laquelle le Congo devint une nation indépendante. Secrétaire d'État dans le gouvernement de Lumumba, il fut nommé chef d'état-major en juillet 1960, après avoir été promu colonel.

Durant les troubles que connut le pays à la suite de la déclaration d'indépendance, Mobutu, soutenu par l'armée, suspendit provisoirement le gouvernement civil. En décembre 1960, il fit arrêter Lumumba qui, transféré au Katanga, fut assassiné sur ses ordres le 17 février 1961. Ce même mois, le gouvernement fut rétabli et Mobutu se consacra à la reconstruction de l'armée. Profitant de la faiblesse politique du président Joseph Kasavubu, il organisa un second coup d'État militaire le 24 novembre 1965 et se proclama président de la République.

Mobutu fonda le Mouvement populaire pour la révolution (MPR), dorénavant parti unique, puis fit approuver par référendum une constitution de type présidentiel (juin 1967). Il allait gouverner autoritairement en s'appuyant sur sa garde présidentielle. En 1971, Mobutu lança une campagne pour un "retour à l'authenticité africaine", les personnes, les régions, les fleuves et les villes retrouvant des noms africains. Ainsi, le Congo fut renommé Zaïre en 1971. Cependant, la corruption et une mauvaise gestion entraînaient le pays dans un cycle de dégradation économique. En 1977 et 1978, les pays occidentaux apportèrent leur soutien à Mobutu dans les deux guerres du Shaba (nouvelle dénomination du Katanga). En 1982, Mobutu devenait maréchal.

Depuis le début des années 1990, l'opposition politique, jusqu'alors affaiblie par des divisions internes, s'est renforcée et les pays occidentaux ont fait pression sur Mobutu, en bloquant ses avoirs personnels à l'étranger, pour l'instauration du multipartisme. En avril 1990, Mobutu annonçait l'abandon du système de parti unique. En 91, soixante partis étaient reconnus officiellement et une conférence nationale était organisée pour doter le pays de nouvelles institutions.

Depuis juin 1994, un régime transitoire a établi un partage du pouvoir entre le président et un Haut Conseil de la République. Jusqu'en 1995, cependant, la démocratisation s'est accompagnée d'émeutes, sévèrement réprimées (plus de 500 étudiants furent tués par la garde présidentielle en 1995) et de mutineries. En 1993, plusieurs milliers de ressortissants étrangers furent évacués de Kinshasa après une mutinerie de l'armée et des incidents au cours desquels l'ambassadeur de France, Philippe Bernard, trouva la mort.

Isolé diplomatiquement pour avoir, notamment, écarté autoritairement le Premier ministre radical Tshisekedi, Mobutu a retrouvé en 1995 sa place dans les conférences internationales. Mais la situation zaïroise est demeurée précaire jusqu'en 1997, date à laquelle Mobutu a été renversé par Laurent-Désiré Kabila.

1992

Le Parlement fédéral Tchécoslovaque se prononce pour la partition des 2 états et règle les modalités de répartition. Le 25, elle vote la loi constitutionnelle qui consacre la fin de la Fédération. Le peuple n’a pas été consulté. Et pourtant, une pétition de feux millions et demi de signatures avait réclamé un référendum.

15 jours auparavant, disparaissait le véritable partisan de l’unité et le défenseur de l’État commun contre ses amis (la Russie) et ses ennemis, Alexandre Dubcek.

Avec la chute du régime communiste sont réapparus des réactions nationalistes et un désir d’autonomie, surtout en Slovaquie où se manifestent une rancœur contre les Tchèques et un malaise à propos de la minorité hongroise (10 p. 100 de la population slovaque est d’origine magyare). Certains Tchèques, d’autre part, désirent se débarrasser de la Slovaquie qu’ils jugent moins prospère et moins bien équipée. Une idée de séparatisme se répand, qui point dès 1990, quand l’État tchécoslovaque prend le nom de République fédérale tchèque et slovaque.

Après les élections législatives de juin 1992, les Premiers ministres tchèque et slovaque, Václav Klaus et Vladimir Meciar, négocient une partition du pays que l’un et l’autre en fait désirent ; ils parviennent à un accord le 27 août, à Brno. Le 24 novembre 1992, les Parlements tchèque et slovaque approuvent les traités régissant les relations à conserver entre les futurs États et, le lendemain, le Parlement fédéral adopte le projet de loi de partition et vote sa propre disparition. En conséquence de quoi, le 1er janvier 1993, sans qu’il y ait eu consultation populaire, la République fédérale tchèque et slovaque cède la place à deux États distincts : la République tchèque (78 864 km2), dont la population était estimée à 10 323 690 habitants en 1993, et la Slovaquie qui n’avait que 5 296 768 habitants

Václav Havel, qui a démissionné de sa fonction de président de la République fédérale tchèque et slovaque le 20 juillet 1992, est élu président de la République tchèque le 26 janvier 1993 par le Conseil national tchèque, tandis que Václav Klaus devient Premier ministre tchèque. Vladimir Meciar vient à Prague pour négocier les modalités de l’union monétaire entre République tchèque et Slovaquie et, le 8 février, deux unités monétaires distinctes sont crées : la couronne tchèque (CZK) et la couronne slovaque (SKK).

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 30/11/98, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !