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Chroniques du 27 NovembreSommaire
Fondation, à Rome, du second Triumvirat : Marc-Antoine, Octave et Lépide.
Celui qui devait former avec Antoine et avec Octave en 43 le second triumvirat, Marcus Æmilius Lepidus, appartient à la gens Æmilia qui a donné à la République romaine dillustres hommes dÉtat, tel ce Marcus Æmilius Lepidus qui fut consul en 37 et lun des plus grands orateurs de son temps (Cicéron reconnaît en lui un maître), tel aussi cet autre consul de lannée 78 qui voulut soulever le parti populaire à la mort du dictateur Sylla et qui, en mourant, laissait deux fils ; lun Paulus Æmilius, mort vers 40, sopposera à son frère Marcus Æmilius Lépide qui le fera mettre sur une liste de proscription, mais lui donnera lautorisation de quitter secrètement lItalie et de sexiler à Milet.
Lépide, né en 89, entre dans lhistoire au moment où César franchit le Rubicon en 49 (" Alea jacta est "). Il a déjà exercé les fonctions dinter-roi au moment des troubles provoqués par la mort de Clodius, attaqué et tué par les troupes de Milon en 52. Il devient préteur lorsque César entre dans lillégalité et il nhésite pas à soutenir la cause de limperator en le faisant nommer dictateur, en vertu dune loi soumise aux comices.
En récompense de son aide et de son loyalisme, à son retour à Rome en novembre de lannée 49, César le nomme propréteur de lEspagne Citérieure. Il ne cessera de le couvrir dhonneurs : il lui demande dêtre consul en 46 et la même année il le désigne comme maître de la cavalerie.
Tout dévoué à César, Lépide représente, en raison de ses origines, la caution de laristocratie. Il se trouve aux côtés de limperator lors de la célèbre cérémonie des Lupercales, le 15 février 44, qui devait avoir des conséquences capitales sur lavenir de Rome. En effet, lorsque César reçoit de Marc Antoine le diadème des rois hellénistiques et que le peuple crie à Lépide de le lui ôter, celui-ci fait semblant dêtre sourd et César, devant le mécontentement populaire grandissant, est contraint de lenlever lui-même de son front, en dépit de linsistance de Marc Antoine qui lui offre ce diadème plusieurs fois, à tel point quon peut se demander sil ny a pas eu de la part des deux hommes une tentative concertée de provocation.
Un mois plus tard, au lendemain de lassassinat de César, Lépide peut prétendre, au même titre quOctave, fils adoptif de César, et que Marc Antoine, à la succession du dictateur. Marc Antoine se concilie Lépide en le faisant nommer grand pontife en mai 44 : aussi, lorsquun conflit armé menace dopposer Marc Antoine à Octave, Lépide se pose-t-il en négociateur et en arbitre. Il engage des pourparlers une première fois avec Antoine, puis il organise une rencontre entre Antoine et Octave dans une île du Reno, non loin de Bologne, qui aboutit en 43 au second triumvirat (le premier avait scellé en 60 lunion entre César, Pompée et Crassus).
Lépreuve de force entre trois hommes que rien ne lie, sinon la même ambition, et que tout oppose est provisoirement écartée grâce au talent diplomatique de Lépide. Octave, Antoine et Lépide conviennent de se partager pour cinq années les possessions territoriales de Rome et dexercer tous les pouvoirs qui sont ratifiés par la loi Titia du 27 novembre 43.
Ces pouvoirs sétendent non seulement au législatif mais encore à lexécutif et ils comportent des annexes importantes, comme celle qui les autorise à battre monnaie. Les triumvirs sacrifient sans crise de conscience leurs amis respectifs et les englobent dans une proscription générale dont Cicéron sera une des victimes les plus célèbres. Lépide reçoit une nouvelle fois la Narbonnaise et lEspagne, et les triumvirs se coalisent pour vaincre les dernières résistances armées des républicains et pour battre Cassius et Brutus à Philippes en 42. Après cette victoire décisive, les territoires romains font lobjet dun nouveau partage et dune nouvelle répartition entre les triumvirs. Lépide cède la Narbonnaise à Marc Antoine, lEspagne à Octave et reçoit en échange lAfrique qui comporte peu de légions. Dès lors Lépide, qui fut pourtant linitiateur et le diplomate du triumvirat, est en fait éliminé de la compétition pour le pouvoir suprême et de la lutte qui bientôt oppose Octave à Antoine, en dépit de la prorogation du triumvirat en 37. Lépide finit par être dépossédé de ses terres en 34, sans quil proteste, et il va finir ses jours à Circei, pratiquement oublié dOctave qui est devenu lempereur Auguste et dont il a cependant facilité la carrière.
Il aura manqué à Lépide la force de caractère et surtout le goût véritable du pouvoir. Cet aristocrate de vieille souche, dont tant dancêtres avaient servi la République romaine, a visiblement répugné à abattre les restes dun régime que ses pères ont soutenu ; il est étrange de constater que Lépide na jamais constitué un danger pour les deux autres triumvirs et que jamais ceux-ci nont redouté quil ne prenne le pouvoir. Ce diplomate nest pas un chef darmée en un temps où le pouvoir ne procède plus du Sénat et des comices, mais est issu des victoires sur les champs de bataille.
1474La mort, à Cambrai, du plus grand musicien Français du XV° siècle, Guillaume Dufays.
Guillaume Dufay (ou Dufays) est né vers 1400. Compositeur français, l'un des premiers maîtres du contrepoint et de la polyphonie à quatre voix, il a contribué à l'établissement du langage harmonique symétrique des compositions de la Renaissance. Peut-être né à Cambrai, il y fut enfant de chur, avant de partir pour l'Italie, d'abord à la cour des Malatesta, puis, entre 1428 et 1437, au sein de la chapelle pontificale.
Devenu chanoine à la cathédrale de Cambrai en 1436, il n'y prit définitivement ses fonctions qu'à la fin des années 1440, après avoir séjourné à la cour de Savoie et, peut-être, à celle de Bourgogne. Il fit alors de Cambrai sa résidence permanente et un centre de rayonnement musical. Son uvre comprend des magnificats, des messes, des motets (environ 80) et des chansons (environ 75) qui réalisent une formidable synthèse entre les influences française, italienne et anglaise.
Le motet " Nuper rosarum flores ", écrit pour la consécration de la cathédrale de Florence, en 1436, adopte une structure directement liée aux proportions du tout nouveau dôme, dessiné par Brunelleschi. Dufay a été le premier compositeur à s'inspirer de mélodies profanes pour ses messes (" l'Homme armé ", par exemple), pratique qui allait devenir courante au cours du siècle suivant. Son influence a contribué à établir la prédominance d'une harmonie plus chaleureuse, fondée sur l'accord parfait, privilégiant les intervalles de tierce et de sixte (tendance dérivée des compositeurs anglais de l'époque) à la place des quartes et des quintes, beaucoup plus austères, en vigueur jusqu'alors.
1895Alfred Nobel, dans son testament rédigé à 62 ans, un an avant sa mort, crée les " Prix " Nobel.
Lor de la dynamite au service de la Paix.
La poudre noire et le coton-poudre sont les seuls explosifs pratiquement employés, quand Ascanio Sobrero découvre en 1846, à Turin, la nitroglycérine (1846).
Laction de lacide azotique sur la glycérine, elle-même identifiée depuis 1779, a permis dobtenir ce nouveau produit qui recèle une force explosive jusqualors inconnue. La nitroglycérine apparaît cependant inutilisable, à moins dêtre maîtrisée, ce qui incite le jeune chimiste suédois Alfred Nobel (né à Stockholm) à entreprendre ses recherches. Un détonateur, susceptible de contrôler la mise à feu de la nitroglycérine, constitue la première et la plus importante des inventions de Nobel.
Des essais sont effectués avec un tube de verre contenant une charge infime de poudre, muni dune mèche de sécurité et introduit dans une capsule métallique dexplosif. Les résultats sont médiocres, et Nobel conçoit une amorce à fulminate de mercure, plus satisfaisante (brevet de 1864). Devenue l" huile explosive de Nobel ", la nitroglycérine nest toutefois domestiquée quen apparence. À létat liquide, elle demeure, en effet, sensible aux chocs. La manipulation brutale des récipients qui la contiennent, bonbonnes habillées de bois ou bidons de fer-blanc, déclenche lexplosion. Afin déviter les transports, Nobel accorde des licences de fabrication sur place (Norvège, Allemagne, États-Unis) ; mais de graves accidents surviennent. Lusine de Nobel, à Heleneborg (Suède), est détruite en 1864 ; celle de Hambourg, en 1866. Cest alors que Nobel transforme la nitroglycérine en pâte, lui ajoutant 25 p. 100 dune terre siliceuse à diatomées, le kieselguhr. Formée de carapaces dinfusoires microscopiques, cette dernière substance, chimiquement inerte et très poreuse, fixera lexplosif liquide. La nouvelle formule est brevetée en 1867. Et Nobel appellera dynamite le produit qui se présente sous tubes en carton, manipulés sans dommage, aisément insérés dans des trous de mines.
Laménagement des réseaux de chemin de fer et lexploitation intensive des bassins houillers favorisent lessor de la dynamite. Les sociétés Nobel se multiplient à létranger, tandis que la production, relativement faible au début, dépasse les 3 000 tonnes en 1874. Le succès saffirme dautant plus que Nobel, provisoirement installé à Paris, en 1873, invente un explosif très supérieur à la dynamite.
Composée de nitroglycérine (93 p. 100) et de collodion (7 p. 100), la " dynamite extra Nobel " (brevet de 1875) nest autre que le plastic.
Le percement du tunnel du Saint-Gothard, le dynamitage des rochers de Hellgate dans la passe de New York, la construction du canal de Panamá, lentaille profonde (90 m sur 7 km) du canal de Corinthe, le dégagement du Danube aux Portes de Fer, autant de travaux, irréalisables avec la poudre noire, qui rendent mondialement célèbres les fabrications de Nobel.
Quand il rédige un premier testament (1895), déposé dans une banque de Stockholm, Nobel est à la tête dune affaire gigantesque. Ses quatre-vingts usines, dispersées à travers tous les continents, produisent chaque année 66 000 tonnes de dynamite et de plastic représentant quelque 100 millions de couronnes suédoises. Le testament de Stockholm prévoyait déjà une Fondation Nobel et la distribution, sous forme de prix, des revenus du capital. Nobel précisera ses dernières volontés dans un document rédigé à Paris, le 27 novembre 1895.
Après son décès à San Remo, le 10 décembre 1896, le testament, rendu public en 1897, soulève mille contestations et querelles dintérêts. La Fondation Nobel ne recevra ses statuts quen juin 1900. Des dotations de 300 000 F doivent récompenser annuellement, quelle que soit la nationalité des candidats, la plus importante découverte en chimie, en physique et en physiologie ou en médecine. Un quatrième prix couronne, en littérature, louvrage " le plus remarquable de tendance idéaliste ". Le cinquième prix, enfin, est destiné au " meilleur travail pour labolition et la réduction des armées permanentes, lorganisation ou la promotion de congrès pour la Paix ".
Les premiers prix Nobel sont décernés le 10 décembre 1901. Ils donnent lieu à la création dinstituts spécialisés, dont trois sont établis en Suède : linstitut Nobel de lAcadémie des sciences (chimie, physique), linstitut médico-chirurgical Karolin et linstitut de lAcadémie suédoise (bibliothèque Nobel de littérature moderne).
Linstitut Nobel consacré aux problèmes de la paix a son siège en Norvège, à Oslo. Dans les années 1960, la Fondation Nobel prit la décision de créer un nouveau prix : le prix déconomie, qui fut décerné pour la première fois en 1969.
1921La naissance dAlexandre Dubcek, le héros du Printemps de Prague.
Alexander Dubcek est cet homme politique tchèque, premier secrétaire du Parti communiste (PC) tchécoslovaque (1968-1969), partisan d'un " socialisme à visage humain ", qui fut à l'origine des réformes qui secouèrent le pays lors du fameux " printemps de Prague " (1968).
Né à Uhrovec (Slovaquie), en 1921, fils d'un père charpentier qui s'exila en URSS de 1925 à 1938, Dubcek reçut une éducation soviétique. Militant communiste, il dirigea le PC slovaque avant de devenir, en janvier 1968, secrétaire général du PC tchécoslovaque à la place de Novotný. Fidèle à Moscou, il favorisa cependant la libéralisation du régime (liberté de presse, réduction du monopole du parti), donnant naissance à ce que l'on appela le " printemps de Prague ".
Après l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du pacte de Varsovie (août 1968), il fut forcé d'accepter la " normalisation " imposée par Moscou. En 1969, il fut remplacé par Husák puis démis de toutes ses fonctions en 1970.
Après une longue absence de la scène politique, la " révolution de velours " lui permit de revenir aux affaires en 1989, date à laquelle il fut élu au poste de président de l'Assemblée fédérale. Son retour sur la scène politique fut cependant bref : il mourut dans un accident de voiture en 1992.
1942La flotte Française se saborde à Toulon, pour échapper à la prise de possession par les Allemands.
Durant la Seconde Guerre mondiale, après l'entrée des troupes allemandes en zone libre en 1942, les officiers de la marine française sabordèrent le plus gros de la flotte française, mise à l'ancre à Toulon afin d'éviter que les Allemands ne s'en emparent.
Toulon, ville du sud-est de la France, chef-lieu du département du Var, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, sur la mer Méditerranée. La ville est l'un des deux premiers ports militaires français. Elle abrite un arsenal et des activités de constructions navales, ainsi qu'une industrie chimique et mécanique. C'est également un port commercial et un port de pêche parmi les plus importants de la façade méditerranéenne.
Toulon compte plusieurs édifices dignes d'intérêt, tels que l'église romane Sainte-Marie-Majeure, édifiée au XIe siècle, l'église Saint-Louis et un vaste hôpital militaire. On trouve, sur les collines qui entourent la ville, des forts datant du XVIIe siècle. L'université de Toulon et du Var est située dans la municipalité voisine de La Garde.
Construite sur le site de la commune romaine de Telo Martius, Toulon fut à plusieurs reprises le théâtre de batailles importantes. Les rois de France Henri IV et Louis XIV l'entourèrent de solides fortifications.
En 1707, durant la guerre de Succession d'Espagne, Toulon résista aux flottes alliées d'Angleterre et des Pays-Bas. En 1793, pendant la Révolution française, des royalistes qui se trouvaient dans la cité en cédèrent le contrôle à la force navale anglo-espagnole.
Au cours de la même année, l'armée française républicaine assiégea et prit Toulon. C'est lors de cette bataille que Napoléon se distingua en tant qu'officier d'artillerie.
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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 18/12/98,
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