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Chroniques du 28 Novembre.

Sommaire

 

1520

Fernand de Magellan termine la traversée du détroit auquel il laisse son nom et découvre pour la 1ère fois, dans l’Histoire de l’Europe, cet immense Océan, qu’il trouve si calme qu’il le nomme " Pacifique ".

Ce détroit relie les océans Atlantique et Pacifique et sépare, à la pointe méridionale du Chili (frontière argentine), l'extrémité sud du continent américain de l'île de la Terre de Feu. Sa longueur est d'environ 530 km et sa largeur est comprise entre 3 et 24 km.

Mais ce n’est qu’une étape de son " Tour du Monde ".

Fernão de Magalhães, dit en français Fernand de Magellan, naquit à Sabrosa dans une famille aristocratique portugaise et passa son enfance comme page à la cour. En 1506, il partit pour les Indes orientales, participant à plusieurs expéditions scientifiques et militaires à Malacca et aux Moluques, ou archipel des Épices, et, en 1510, fut promu au rang de capitaine. Il retourna au Portugal en 1512, et en 1513, fut muté au Maroc, où il fut blessé, restant boiteux à vie.

Sa requête visant à voir augmenter sa rente royale étant restée sans réponse d'une part et le désintéressement manifeste du roi du Portugal Manuel Ier, pour son projet d'expédition afin de découvrir une nouvelle route par l'ouest vers les Moluques d'autre part, poussèrent Magellan à renoncer à sa nationalité portugaise et, en 1517, il offrit ses services au roi d'Espagne Charles Ier (qui devint ultérieurement l'empereur du Saint-Empire Romain-Germanique Charles Quint).

Magellan obtint par la suite l'approbation de Charles pour une expédition qui tenterait d'atteindre les Moluques en naviguant vers l'ouest. Le succès de ce voyage aurait apporté de grandes richesses à l'Espagne, étant donné que la route par l'est était contrôlée par le Portugal.

Le 20 septembre 1519, Magellan partit de Sanlúcar de Barrameda avec cinq navires et, en novembre de la même année, il atteignit l'Amérique du Sud. En février 1520, il explora l'estuaire du río de la Plata et le 31 mars 1520, sa flotte accosta dans Port San Julián, où elle resta près de six mois. Pendant cette période se produisirent une mutinerie et le naufrage d'un navire.

Après avoir réprimé la mutinerie, Magellan navigua vers l'océan Pacifique par le passage qui porte aujourd'hui son nom, le détroit de Magellan, perdant en route un autre navire qui déserta. Après 38 jours et un voyage de 530 km, le 28 novembre 1520, ses trois navires arrivèrent dans l'océan que Magellan nomma "Pacifique" en raison de ses eaux calmes. Il atteignit les Mariannes ou "îles des voleurs" le 6 mars 1521 et découvrit, 10 jours plus tard, les Philippines, accostant l'île de Cebu le 7 avril. Là, il conclut une alliance avec le souverain de l'île et accepta de l'aider dans une attaque contre les indigènes de l'île voisine de Mactan. Magellan fut tué le 27 avril pendant l'expédition de Mactan.

1812

Lors de la retraite de Russie, c’est la Bérézina.

Le chirurgien de l’Empereur se trouve devant la rivière gelée, mais il ne peut traverser.
Or l’on a besoin de lui, les opérations (surtout amputation d emembres gelés sont nombreuses).
A l’appel de leur nom, les militaires doivent se présenter et s’engager sur la rivière en partie gelée.
A l’appel de son nom, le comte Larrey (il a été anobli par l’empereur) se présente devant la rivière, hésite et … se fait attraper par des dizaines de mains. Il est soulevé et porté de mains en mains, par-dessus les têtes des grognards de la garde jusqu’à l’autre berge.
Là, il peut reprendre son travail et opérer plusieurs blessés.

1943

Conférence de Téhéran, entre les Alliés. Le sort de l’Europe se joue en cette quinzaine. Elle se tint du 28 novembre au 1er décembre 1943 et rassemblait pour la première fois Churchill, Roosevelt et Staline. Roosevelt joua dans l’ensemble un rôle d’arbitre, les difficultés apparaissant surtout entre Churchill et Staline.

La décision militaire essentielle, avec celle relative au débarquement en Normandie prévu pour le 1 mai 1944, fut le rejet par Staline et Roosevelt du projet anglais d’offensive par la Méditerranée et les Balkans.

Politiquement aucune décision précise ne fut prise, mais on prépara le terrain pour des accords ultérieurs. Roosevelt présenta à Staline ses projets d’organisation internationale ; son interlocuteur en accepta le principe.

En ce qui concerne l’Allemagne, on se mit d’accord sur le principe d’un démembrement, sur l’annexion de Königsberg par l’U.R.S.S. et sur le déplacement du territoire polonais vers l’ouest, mais sans délimitation précise.

Pour l’Extrême-Orient, Staline exposa ses revendications (sud de Sakhaline, îles Kouriles) sans rencontrer d’objection de la part de ses partenaires, qui abordèrent d’eux-mêmes le problème de l’accès de la Russie à une mer libre de glaces avec la question de l’internationalisation de Dairen.

1960

Indépendance de la Mauritanie.

La pauvreté du territoire, le nomadisme de la majorité de sa population et la priorité accordée à la sécurité militaire expliquent l’absence de toute politique de mise en valeur de la part du colonisateur français, et ce pendant plusieurs décennies.

La Mauritanie demeurera jusqu’aux dernières années de la colonisation la " Cendrillon " de l’A.O.F. L’" administration du vide " et la " politique du verre de thé " résumaient la gestion coloniale de la Mauritanie.

Les autorités coloniales, soucieuses de faire régner l’ordre au moindre coût, eurent en effet recours, plus largement qu’ailleurs, au relais des autorités traditionnelles, tout en maintenant leur contrôle sur l’ensemble de la société par une utilisation systématique des facteurs de division entre les groupes.

L’action du colonisateur entraîna cependant un rapide déclin des modes traditionnels de régulation sociale. L’instauration forcée de la " paix française " remettait en question les fondements de la séculaire distribution des rôles entre tribus et les équilibres entre les ensembles plus vastes auxquels elles se rattachaient. Quelques mesures libérales en faveur des catégories réputées inférieures portaient à terme des risques de désagrégation de la cohésion interne, d’autant que la logique du système colonial ancrait fermement la Mauritanie au Sud.

Le territoire était dirigé depuis Saint-Louis du Sénégal, et les autorités françaises recrutaient largement au sein de la population négro-africaine pour étoffer les cadres subalternes et intermédiaires de l’administration coloniale. Si les anciennes structures sociales résistaient formellement, la société mauritanienne expérimentait en fait un bouleversement profond de ses valeurs qui intensifia la tentation du repli protecteur sur elle-même. Cette " dévitalisation ", accentuée par un nouvel isolement dû au deuxième conflit mondial, allait dans le sens des intérêts du colonisateur qui n’aura jamais d’autre objectif, en Mauritanie, que stratégique.

Avec la Constitution française de 1946, la Mauritanie héritait du statut de territoire d’outre-mer, ce qui impliquait l’élection d’une assemblée locale et de représentants dans les instances de l’A.O.F. et les assemblées métropolitaines. La vie politique demeura cependant peu active, le territoire n’étant pas préparé au développement d’une conscience collective autonome.

L’éveil mauritanien qui se produit dans le courant des années cinquante est d’abord dû à une série de changements de l’environnement, qui réactualisent soudainement l’intérêt géopolitique de l’Ouest saharien : indépendance du Maroc, rébellion algérienne et politique saharienne de la France, renaissance du monde arabe, amorce de la décolonisation en Afrique noire.

Le contexte international confère soudainement un rôle crucial aux oppositions internes de la société mauritanienne : oppositions traditionnelles entre Zawiyas et Hassanes, Maures et minorités noires, auxquelles se superposent des clivages modernistes-traditionalistes, jeunes anciens, etc.

Une nouvelle élite politique, bien que de dimension restreinte, apparaît alors, sur laquelle la France s’appuie pour mettre en place les institutions de l’autonomie interne qui préludent à l’indépendance. L’embryon de pouvoir local est alors confié à un jeune avocat maure, Moktar Ould Daddah, davantage désigné par ses compétences " modernes " que par une véritable représentativité politique. Confrontée à une certaine réticence de la part de la société internationale et à de fortes tendances centrifuges à l’intérieur, l’existence de la république islamique de Mauritanie, qui accède à l’indépendance le 28 novembre 1960, apparaît comme un véritable pari.

Bien à vous,
Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 18/12/98, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !