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Chroniques du 3 Décembre.

Sommaire.

1802

La reconnaissance par le Consulat des Frères des Ecoles Chrétiennes.

Cette congrégation religieuse fut fondée à Reims en 1680 par saint Jean-Baptiste de La Salle (1651-1719). Celui-ci, après des études universitaires à Reims, sa ville natale, et à la Sorbonne, avait été ordonné prêtre en 1678. L’année suivante, il apportait son aide à l’ouverture d’écoles de garçons sur le territoire des paroisses Saint-Maurice et Saint-Jacques de Reims ; bientôt, il assumait à lui seul la charge d’une troisième école. Confronté ainsi au problème de la formation des maîtres d’école, il en rassembla une dizaine en 1681 dans son propre hôtel familial avec la collaboration de ses deux frères. En 1682, le groupe, préoccupé de pauvreté, s’installa dans un autre local, tandis que Jean-Baptiste renonçait à son bénéfice de chanoine de Reims qui le faisait vivre depuis 1667.

Commencé, dès 1682, par un envoi de maîtres à Rethel, l’essaimage du groupe s’étend à d’autres villes de l’Est. En février 1688, les trois frères de La Salle prennent en charge à Paris l’"école de charité" pour garçons de la paroisse Saint-Sulpice. À partir de 1691, les membres de l’institution qui se développe font des vœux religieux. Jean-Baptiste est élu supérieur le 7 juin 1694, mais affirme si bien le caractère laïc de l’institut qu’aucune discussion ne le mettra jamais vraiment en cause. Dix-huit fondations s’échelonnent de 1699 à 1711 ; Louis XV autorise la congrégation par lettres patentes de 1724, suivies en 1725 par une bulle de Benoît XIII. Le fondateur était décédé quelques années plus tôt à Rouen, où il avait transféré en 1717 le siège de l’institut dans le faubourg Saint-Sever.

Sous la Révolution, supprimée par l’Assemblée constituante, la congrégation fut rétablie le 3 décembre 1802 par une décision consulaire et incorporée à l’Université impériale par un décret du 17 mars 1808. Elle connut un développement considérable au XIXe siècle, spécialement sous l’action de Mathieu Bransiet (frère Philippe) qui dirigea la congrégation de 1838 à 1874.

L’activité des Frères des écoles chrétiennes a depuis longtemps débordé les limites de la France pour s’étendre à de nombreux pays d’outre-mer, ainsi que celles du cadre scolaire traditionnel, au profit d’œuvres d’enseignement technique (par exemple, l’École catholique d’arts et métiers de Lyon) ou de recherches pédagogiques.

Ainsi en Belgique de nombreuses écoles normales (formation d’enseignants) ont été fondées par cette congrégation. Chaque ville possède au moins une école de " frères ". Ils s’illustrent également par plusieurs écoles artistiques (Saint-Luc) et d’architecture.

1887

Le Congrès français procède à l’élection du Président de la République. Sidi Carnot est élu avec une majorité confortable et sans empiéter sur l’heure du déjeûner.

Les élus avaient organisé un repas pour fêter l’événement. Mais Sidi Carnot, qui n’était pas favori, n’avait pas été invité.

Il se présente donc au restaurant et comme sa place n’est pas " réservée ", il décide de se retirer.

Dans la confusion générale, les " journalistes " présents l’invitent à leur table et lui font place.

L’honneur est sauf.

1894

La mort de l’écrivain Robert-Louis Stevenson, le père de " l’île au trésor ".

Paru en 1883, le roman " l'Île au trésor " (le premier !) de Robert Louis Stevenson raconte les aventures d'un jeune garçon, Jim Hawkins, qui s'est embarqué sur un navire à la recherche d'un trésor enfoui sur une île déserte et qui se trouve aux prises avec des pirates patibulaires, notamment un certain John Silver, doté d'une jambe de bois. Ce récit d'aventures, propice à l'identification des jeunes lecteurs, est devenu un classique de la littérature enfantine.

Mais son succès auprès des adultes reste entier car la langue de l’auteur y est d’une qualité remarquable.

" Dr Jekyll et Mr Hyde " connut une popularité encore plus grande, surtout auprès des adultes et des grands adolescents, puisqu’il touche au mythe de la double personnalité.

1930

La naissance du cinéaste français, Jean-Luc Godard.

Ce réalisateur français est d'origine suisse et membre important de la Nouvelle Vague. Après un passage éclair à la Sorbonne, en ethnologie, Godard fréquenta assidûment les cinémathèques et salles de cinéma, et se lia avec, entre autres, Éric Rohmer, François Truffaut et Jacques Rivette.

Exerçant un peu tous les métiers (cameraman pour la télévision zurichoise, livreur pour une librairie, assistant monteur, etc.), il tenta également le journalisme et commença à écrire des textes pour la Gazette du cinéma, pour Arts et surtout pour les Cahiers du cinéma.

En 1952, il travailla comme manœuvre sur le chantier d'un barrage en Suisse et employa l'argent gagné à réaliser sur ce projet un documentaire en 35 mm, Opération Béton (1954). En 1957, Pierre Braunberger commença à soutenir ses courts métrages : Tous les garçons s'appellent Patrick (1957), " Une histoire d'eau " (réalisé avec François Truffaut, 1958) et " Charlotte et son Jules " (1959), dans lequel il fait jouer Jean-Paul Belmondo pour la première fois. Ces premières réalisations révèlent déjà son goût pour la citation.

Parallèlement, Godard poursuivit son activité de critique de films. En 1959, il réalisa avec le soutien de François Truffaut son premier long métrage " À Bout de souffle ", qui fut considéré comme le coup d'envoi d'un cinéma plus spontané, véritable manifeste de la Nouvelle Vague.

Cette tendance, initiée dans les années 1950, se caractérisait par un montage heurté, une caméra portée à l'épaule et des prises de vues en lumière naturelle. À bout de souffle devint rapidement un film culte, qui par sa fraîcheur de ton, son apparente désinvolture, son insolence venait bousculer le classicisme du cinéma français d'alors. Les films suivants, dont " Vivre sa vie " (1962), ont également eu une influence déterminante. Ils témoignaient d'un style très personnel et novateur, qui s'exprimait par le mélange de scènes de fiction, de séquences semi-documentaires, d'intertitres et de commentaires de l'auteur lui-même. Son interprète principale était alors l'actrice Anna Karina qu'il épousa en 1961. En 1963, il fit tourner Fritz Lang dans " le Mépris ", tiré d'un roman d'Alberto Moravia. Avec " Pierrot le fou " (1965), fuite picaresque et violente de Belmondo et d'Anna Karina, Godard provoqua de nouveau de vives réactions.

À partir de " la Chinoise " (1967), débutèrent pour Godard les années Mao qui coïncident avec son mariage avec Anne Wiazemsky. Après " Week-End " (1967), " le Gai Savoir " (1968) révéla une théorie révolutionnaire du cinéma, basée sur la critique de la production cinématographique bourgeoise. Ces réflexions l'amenèrent à s'engager dans le groupe Dziga Vertov, dont le but était d'inventer un véritable cinéma politique. En collaboration avec Jean-Pierre Gorin, notamment, il tourna des films tels " Pravda " (1969), " Vent d'est " (1969) ou encore " Vladimir et Rosa " (1970).

Godard fut sans doute un des premiers cinéastes à s'interroger sur la naissance de la vidéo. Les années 1970 furent pour lui une période d'expérimentation. Il tourna des longs métrages en vidéo, plus ou moins liés à l'actualité politique ou sociale, qui donnèrent lieu pour certains à des documentaires télévisés.

Avec " Sauve qui peut " (la vie) (1979), il revint au 35 mm standard et au cinéma traditionnel. Reprenant certains de ses thèmes centraux (la prostitution comme moteur de la société, la création comme sujet de réflexion), il adopta un pessimisme plus profond, révélant ses doutes et ses hésitations. L'usage des citations et le sacré marquent alors ses films parmi lesquels, on peut citer " Je vous salue Marie " (1985), " Prénom Carmen " (1983), " Soigne ta droite " (1987), et " Nouvelle Vague " (1990). La narration syncopée des derniers films, le travail de l'image et du son révèlent la recherche constante d'un langage cinématographique à part entière : " Hélas pour moi ", 1993 et " JLG/JLG ", en 1994.

1952

Procès politique en Tchécoslovaquie.

C’est la campagne contre la déviation " titiste " qui amena Staline à purger les directions des partis frères des différentes démocraties populaires communistes.

À la suite des procès Rajk en Hongrie, Kostov en Bulgarie ou Dzodze en Albanie, c’est en Tchécoslovaquie qu’eut lieu en 1952 le plus grand des procès de l’ère stalinienne : celui du prétendu " centre de conspiration contre l’État " avec à sa tête le secrétaire général du P.C.T., Rudolf Slánsky.

Le procès au cours duquel les accusés, torturés auparavant, avouèrent des crimes imaginaires prit ouvertement un caractère antisémite. Onze des quatorze accusés furent condamnés à mort et exécutés le 3 décembre 1952.

Les mécanismes de fabrication de tels " aveux " furent décrits en 1968 par Arthur London, l’un des survivants du procès, dans son livre " L’Aveu " mis en scène par Costa-Gavras. .

1984

Accident chimique tragique à Bhopal en Inde.

Dix mille personnes prises de panique s’enfuient créant un gigantesque embouteillage.

Bhopal, ville du centre de l'Inde, capitale de l'État du Madhya Pradesh. Il s'agit d'un carrefour ferroviaire et d'un centre de commerce. On y fabrique essentiellement des vêtements en coton et des bijoux. C'est à Bhopal que se trouve la Taj-ul-masjid, la plus grande mosquée du pays. Le cœur de la ville date de la première moitié du XVIIIe siècle. Entre 1844 et 1926, la commune fut dirigée par des bégums (princesses). La ville possède une université, fondée en 1970, et un conservatoire de musique.

De 1723 à 1956, la ville fut la capitale de l'État princier de Bhopal.

En décembre 1984, une usine de pesticides d'Union Carbide, implantée à Bhopal, laissa s'échapper un gaz nocif qui empoisonna au moins 3 300 personnes ; il s'agit du plus grave accident industriel de tous les temps.

Sans compter les victimes de la panique qui s’ensuivit.

En 1989, après une très longue bataille juridique, les propriétaires de l'entreprise américaine acceptèrent de verser au gouvernement indien la somme de 470 millions de dollars. En contrepartie, le gouvernement accepta d'abandonner la poursuite des charges contre l'entreprise et son ancien président.

La population en 1991 s’élevait à 1063662 habitants.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 18/12/98, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !