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Chroniques du 7 Décembre.

Sommaire

1791

Le comte de Narbonne-Lara, fils bâtard de louis XV vient seconder son frère naturel.

Né en 1755, il est probablement le fils naturel de Louis XV ? On le prétend. Sa mère est dame d’honneur à la cour de Versailles et Narbonne reçoit une éducation privilégiée. Colonel à trente ans du régiment d’Angoumois puis de Piémont, il adopte les idées de la Révolution en 1789. Commandant en chef de toutes les gardes nationales du Doubs, il rétablit le calme troublé par les soulèvements agraires.

Le 7 décembre 1791, il est appelé par Louis XVI au ministère de la Guerre, mais le portefeuille lui en est retiré le 9 mars 1792. Après la déclaration de guerre, il sert à l’armée, revient trop tard pour sauver la monarchie le 10 août et parvient à s’enfuir grâce à la protection de Mme de Staël. Il vit en exil à Londres puis en Suisse et en Allemagne ; il se rallie à Napoléon, qui lui confie diverses missions : gouverneur de Trieste en 1809, ambassadeur en Bavière, aide de camp particulier de l’Empereur lors de la campagne de Russie.

À ce titre, il recueille de curieuses confidences de Napoléon que nous a conservées Villemain dans ses Souvenirs . Nommé ambassadeur à Vienne en 1813, Narbonne ne cesse, au cours de cette année capitale pour le destin de l’Empire, de prêcher la paix à Napoléon. Il meurt en 1813 du typhus à Torgau.

1815

Assassinat du Maréchal Ney, qui se couvrit de gloire sur de nombreux champs de bataille.

Né à Sarrelouis le 10 janvier 1769, Michel Ney fut général de brigade à vingt-sept ans. Il s'illustra à la tête de l'armée française en Suisse (1802), puis fut élevé au rang de maréchal d'Empire (1804). L'année suivante, Ney fut vainqueur à Elchingen et conquit le Tyrol. Il se distingua également à Iéna et pendant les campagnes de Prusse et de Pologne, et la victoire de Friedland (1807) lui valut le surnom de " brave des braves ". Napoléon Ier le fit duc d'Elchingen en 1808.

À l'issue de la campagne de Moscou (1812), Napoléon récompensa sa conduite glorieuse en le titrant prince de la Moskowa.

Puis, lors de l’exil sur l’île d’Elbe, Ney se rallia aux Bourbons, qui le firent pair de France et le chargèrent d'arrêter Napoléon de retour de l'île d'Elbe : il se déclara alors, avec son armée, pour l'empereur (13 mars 1815). Le 16 juin 1815, Ney fut vaincu à Quatre-Bras, mais manifesta une incroyable bravoure en dirigeant les charges de la cavalerie à Waterloo.

Proscrit, il se cacha puis fut arrêté : traduit devant un conseil de guerre, Ney fut ensuite jugé devant la Chambre des pairs pour avoir trahi les Bourbons. Condamné à mort, il fut fusillé à Paris le 7 décembre 1815.

1941

Le 7 Décembre (pour l’Occident, le 8 pour Tokyo), à l’aube, alors que les équipages des navires sont en congé dominical , sans sommation, sans déclaration, les Japonais détruisent Pearl-Harbor. C’est la principale base navale, à l’est d’Honolulu, dans l’île d’Oahu, de la flotte américaine du Pacifique. Cet épisode poussera brutalement les américains dans la deuxième guerre mondiale. Et les conduira à une confrontation violente avec le Japon sur l’hégémonie dans le Pacifique et de là dans le monde Oriental.

La guerre de 1914 consacre l’hégémonie dans le Pacifique des États-Unis et du Japon, qui vont se retrouver face à face. Dans les années 1930, le Japon mène une politique d’expansion en Mandchourie (1931-1933), en Chine du Nord-Est (1933-1935), et engage les hostilités contre la Chine en juillet 1937 (occupation de la Chine du Centre et du Sud). En même temps, il réalise une remarquable colonisation des archipels micronésiens qui deviennent aussi des bases navales pour une flotte en pleine expansion et qui se libère des contraintes internationales.

Dès lors, le conflit avec les États-Unis devenait à terme inévitable, et les Japonais s’y préparèrent d’autant plus que les puissances européennes étaient engagées dans une guerre totale à partir de septembre 1939. Le dimanche 7 décembre 1941, à l’aube, c’est l’écrasement par surprise de l’escadre des cuirassés américains à Pearl Harbor, et le déferlement immédiat des forces aéronavales et des armées japonaises dans tout l’Ouest pacifique. Hong Kong, Guam, Wake, les Gilbert sont pris avant la fin de 1941, Singapour tombe le 15 février 1942, puis Djakarta, Rangoon, les Philippines (chute de Corregidor, 6 mai).

Les forces nipponnes occupent la Nouvelle-Irlande et la Nouvelle-Bretagne et installent à Rabaul une énorme base, qui complète le dispositif centré au nord sur le fameux " porte-avions incoulable " du presque atoll de Truk. Elles bombardent Darwin en Australie, attaquent la Nouvelle-Guinée, occupent les Salomon, mais semblent hésiter sur leurs objectifs futurs et perdent de précieuses semaines qui laissent aux Alliés le temps de se ressaisir.

De furieuses batailles aéronavales se déroulent dans la mer de Corail (début mai) et surtout à Midway, où la dynamique des succès nippons est brisée avec la perte de quatre porte-avions (début juin). Dès août 1942, les Américains engagent la bataille de Guadalcanal, marquée par son extraordinaire âpreté (" Verdun du Pacifique ") et par une alternance de succès et de revers jusqu’à l’évacuation par les Japonais en février 1943.

Mais, à cette date, a commencé le reflux, car l’énorme machine industrielle américaine tourne déjà à plein régime et parvient à fournir navires et avions à un rythme sans commune mesure avec les capacités japonaises. La reconquête suivant la stratégie des " sauts de puce " conduit les Américains de Tarawa (en nov. 1943) à Iwo Jima ( févr. 1945) en passant par Kwajalein, Saïpan et Guam.

À l’ouest, MacArthur a pour objectif les Philippines où se déroulèrent les plus grandes batailles aéronavales de l’histoire (bataille de Leyte, oct. 1944).

Enfin, le 1er avril 1945, c’est l’attaque d’Okinawa, prise après trois mois de furieux combats et malgré l’intervention massive de centaines d’avions-suicides japonais (kamikazes) et du plus grand cuirassé du monde, le Yamato , coulé par l’aviation américaine.

Les États-Unis exigent alors la reddition du Japon (27 juill. 1945), lancent une bombe atomique sur Hiroshima (6 août), une sur Nagasaki (9 août) au moment où les Russes déclarent la guerre au Japon. Le 15 août, le Japon capitule. Il perd la Micronésie et, bien sûr, toutes ses conquêtes territoriales, et se retrouve, exsangue, à la merci de son vainqueur qui, dès lors, contribue à sa renaissance économique plus qu’il ne l’entrave.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 18/12/98, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !