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Chroniques du 8 Décembre.

Sommaire

1830

La mort d’un écrivain, historien et philosophe, le père d’" Adolphe ".

Benjamin Constant, né en 1767 (mort en1830) est un écrivain et homme politique français d'origine suisse, longtemps lié à Mme de Staël et considéré comme l'un des pères du roman psychologique moderne.

Né à Lausanne le 25 octobre 1767 dans une famille de souche française, Benjamin Constant de Rebecque poursuivit ses études en Allemagne et en Écosse, avant d'être introduit par son précepteur dans les milieux littéraires parisiens. Lors d'un voyage en Suisse (1794), il fit la connaissance de Mme de Staël, avec qui il entretint une liaison orageuse pendant quatorze ans. Projeté sur la scène politique par sa maîtresse, il se montra hostile à Bonaparte et dut quitter la France ; c'est en exil qu'il écrivit " Adolphe " (1806).

Peu avant la fin du régime impérial, Benjamin Constant reprit sa carrière politique en publiant notamment un pamphlet antibonapartiste : " De l'esprit de conquête et de l'usurpation " (1814). Représentant des idées libérales et progressistes — quoique parfois très contradictoire dans ses prises de position —, il fut l'un des chefs de l'opposition les plus populaires de la Restauration.

Ce n'est pas à ses écrits politiques ni à ses traités de philosophie religieuse que Benjamin Constant doit sa renommée, mais à ses romans et ses mémoires. Par la peinture d'un certain mal du siècle, l'auteur s'apparente au mouvement romantique tout en adoptant un style très sobre. " Adolphe ", roman composé en 1806 et publié à Londres en 1816, est une transposition du "perpétuel orage" que furent ses relations avec Mme de Staël. Ce récit à la première personne restitue la fluctuation des sentiments qui unissent Adolphe à sa maîtresse Elléonore. Avec une lucidité neuve pour l'époque, l'auteur y analyse le besoin d'amour et l'incapacité à aimer de son héros.

Dans une même veine, " Cécile " (composé en 1810), s'inspire des relations de l'auteur avec son épouse, laquelle fut chargée d'annoncer à Mme de Staël la fin de leur liaison. Ces deux romans eurent peu de succès en leur temps et ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle, grâce à la mode du roman psychologique, qu'ils rencontrèrent le public.

Outre sa correspondance (" Lettres à Mme Récamier ", 1882 ; " Lettres à sa famille ", 1888, etc.) on publia après sa mort son " Journal intime " (1887) ainsi que ses mémoires (" le Cahier rouge ", 1907) où apparaît la complexité de sa nature.

1864

Publication d’une Encyclique Papale, peu de temps avant le Concile de Vatican I.

Quanta Cura est une encyclique du pape Pie IX, publiée le 8 décembre 1864, condamnant le naturalisme sous ses diverses formes, en particulier le rationalisme moderne et la conception libérale des rapports entre la religion et la société civile. Elle est complétée par une liste de quatre-vingts propositions erronées, intitulée Syllabus, c’est-à-dire Recueil "comprenant les principales erreurs de notre temps", dont la doctrine socialiste et le libéralisme.

1865

La naissance du compositeur finlandais, Johann Sibélius, le père de " Finlandia ", l’auteur de symphonies et de poèmes symphoniques empreints de romantisme et exaltant les thèmes nationalistes. Il est considéré comme le plus grand compositeur de son pays et l'une des figures majeures de la musique du XXe siècle.

Notons aussi le très beau poème symphonique " En Saga " (Une légende), le " Nocturne et Lever du soleil " , les " Océanides ", et plusieurs symphonies aussi exaltantes les unes que les autres. Elles traduisent en musique des images de la nature qui enchantent le cœur et l’esprit et dépassent les simples limites d’un paradis écologique pour atteindre l’universalité.

Il meurt en 1957.

1869

L’ouverture solennelle du Concile Vatican I, sous le Pontificat de Pie IX.

3 siècles après le Concile de Trente (1 siècle avant celui de Vatican II), c’est dire l’importance de ces conciles, car ils engagent l’Eglise pour de longues périodes.

En 4 sessions, les pères de l’Eglise, définirent la doctrine Catholique de la Foi, confirmèrent la primauté du Pape et établirent son infaillibilité en matière de dogme (triomphe de l’ultramontanisme).

Le XXe concile œcuménique de l’Église romaine, réuni du 8 décembre 1869 au 20 octobre 1870, fut convoqué par Pie IX dans le double dessein de condamner plus solennellement les " erreurs modernes issues du rationalisme " et d’adapter le droit ecclésiastique à la société du XIXe siècle.

Il fut interrompu par l’annexion de Rome au nouveau royaume d’Italie, après avoir consacré la majeure partie de son temps et de ses énergies à la définition des prérogatives pontificales, en particulier l’infaillibilité du pape, laquelle donna lieu à une polémique très vive, suivie de près par l’opinion publique et par plusieurs gouvernements qui appréhendaient des décisions éventuelles du concile sur le mariage civil, l’enseignement ou les libertés constitutionnelles et craignaient qu’on ne veuille réaffirmer solennellement certaines prétentions médiévales de l’Église sur le pouvoir civil.

Tous ceux qui dans l’Église redoutaient le triomphe au concile du parti ultramontain s’ingénièrent à activer ces méfiances gouvernementales dans l’espoir de provoquer des avertissements et mises en garde par la voie diplomatique.

Le concile, qui siégeait dans le bras droit du transept de la basilique Saint-Pierre, s’ouvrit le 8 décembre 1869 en présence de sept cents évêques environ. On comptait parmi eux soixante prélats de rite oriental, originaires pour la plupart du Proche-Orient, et près de deux cents Pères venus de pays extra-européens (cent vingt et un d’Amérique, quarante et un d’Asie, dix-huit d’Océanie, mais neuf seulement des missions d’Afrique, qui n’en étaient encore qu’à leur début).

Toutefois, comme beaucoup de prélats venus de ces régions lointaines étaient originaires d’Europe, la prépondérance européenne était en fait massive. En outre, l’élément latin était fortement majoritaire : car s’il y avait une centaine d’anglophones (d’ailleurs irlandais pour la plupart) et environ soixante-quinze Allemands et Autrichiens, les Français représentaient 17 p. 100 de l’assemblée (grâce aux nombreux évêques missionnaires) et les Italiens, plus de 35 p. 100. Bon nombre des consulteurs ou experts et les cinq présidents de l’assemblée étaient d’ailleurs des Italiens, seul le poste de secrétaire général ayant été confié par le pape à un étranger, l’Autrichien Fessler.

1933

La canonisation de Bernadette Soubirous.

Née en 1844, fille aînée d’un meunier ruiné et devenu journalier, souvent sans travail, Bernadette Soubirous eut, dès l’âge de quatorze ans, dans une grotte sur les bords du gave de Pau, près de Lourdes, plusieurs apparitions (la première, le 11 févr. 1858) d’une jeune fille entourée d’un halo de lumière qui finit par lui dire, le 25 mars : "Je suis l’Immaculée Conception."

Marie-Bernarde, qu’on appelait Bernadette, comprenait mal l’application à la Vierge de cette expression qui avait fait l’objet, quatre ans auparavant, de la définition d’un dogme par le pape Pie IX. À la suite de cette période des apparitions (il y en eut dix-huit, qui s’accompagnèrent de rassemblements de plus en plus nombreux et émurent les autorités civiles et ecclésiastiques), Bernadette se regarda comme chargée de transmettre le message de la Vierge, répétant inlassablement le récit des visions, tandis que l’organisation du pèlerinage était prise en main par le clergé. Elle apprit à lire, puis demeura à l’hospice de Lourdes.

Désirant devenir religieuse, elle fut, après beaucoup de difficultés, notamment de santé, acceptée par les Sœurs de la charité et de l’instruction chrétienne de Nevers, qui l’avaient instruite. Elle quitta Lourdes le 4 juillet 1866 pour le couvent Saint-Gildard de Nevers, dont les supérieures, et la maîtresse des novices en particulier, firent tout pour l’empêcher de tirer vanité de ses apparitions. Bernadette prononça ses vœux le 30 octobre 1867.

Pour mieux la protéger contre les visites indiscrètes, on la garda à la maison mère où elle remplit les fonctions d’infirmière puis de sacristine. De plus en plus malade, elle mourut à l’âge de trente-cinq ans. Bernadette fut béatifiée le 14 juin 1925 et canonisée le 8 décembre 1933.

Elle est fêtée le 16 Avril, j’en ai parlé dans ma Chronique à cette date.

1965

La fin du Concile Vatican II.

Il s’ouvrit le 11 Octobre 1962. Il se déroula en présence de nombreux observateurs orthodoxes et protestants.

Il se prononça nettement en faveur de l’"aggiornamento", terme préféré par les pères de l’Eglise à celui de " modernisation ". J’en ai parlé à cette date, référez-vous en à cette Chronique.

Cam.

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Dernière modification le 18/12/98, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !