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Chroniques du 18 Décembre.

Sommaire

Epona

Épona est une divinité gauloise, dont la caractéristique est de n’avoir été contaminée par aucune divinité romaine et dont le culte a perduré pendant la plus grande partie de l’époque gallo-romaine. Il s’agit d’une déesse très populaire, à en juger d’après le nombre important de figurations qu’on en connaît, en particulier des figurines en terre cuite de l’Allier, dont on sait qu’elles étaient particulièrement répandues dans toute la Gaule.

Le nom même d’Épona contient celui du cheval Épo (Equus en latin). Les représentations de la déesse sont diverses : tantôt une jument allaitant son poulain (musée de Beaune), que certains voient comme le prototype de la déesse et d’autres, comme une simple contamination de l’art hellénistique, tantôt une écuyère assise en amazone sur une jument ou parfois couchée, plus exceptionnellement debout près de la jument.

Ce ne sont là que les grandes lignes de l’iconographie. Il y a de nombreuses variantes, que l’on peut tenter de regrouper selon des ensembles géographiques. Ainsi en Moselle et dans le Luxembourg, elle se tient à califourchon (Senon, dans la Meuse, musée de Saint-Germain). Ailleurs (Rome, Bulgarie, Afrique du Nord), elle est assise et donne une pâture symbolique, des fruits, à un groupe de chevaux. En Bourgogne, la monture pose parfois le sabot sur un rocher. D’autre part, ses attributs sont variés : corne d’abondance, patère, fouet, cravache, clé. Pour certains, le culte d’Épona aurait pris naissance dans les Balkans, et par le Danube serait parvenu jusqu’en Gaule. En fait, les trois régions qui nous livrent abondance de documents sont la Bourgogne, la vallée de la Moselle, la vallée du Rhin.

Les interprétations de l’iconographie sont malaisées et, à vrai dire, contradictoires, d’autant que l’épigraphie n’apporte guère de précisions supplémentaires. Les auteurs latins voyaient dans Épona la protectrice des chevaux et des écuries. De nos jours, une tendance en fait également une divinité protectrice du foyer, telle les Matres . Ainsi en Bourgogne la jument allaite souvent un poulain, preuve, qu’il s’agit d’une divinité nourricière.

Pour d’autres, elle évoque bien plus le voyage de l’âme vers l’au-delà, et remplit une fonction de protection vis-à-vis des mortels. Ce caractère funéraire serait attesté par l’attitude d’Épona dans des bas-reliefs de Luxembourg ou de Luxeuil, faisant le geste de la bénédiction, ou par des attributs comme le fouet (qu’on rencontre aux mains des Dioscures) ou la clé qui ouvre les portes de l’au-delà ; le poulain signifierait la continuité de la vie par la descendance...

Il serait sage en tout cas de parler de pluralité des Épona. Pour distinguer une seule divinité, il faudrait connaître beaucoup mieux le panthéon gaulois que ce n’est le cas actuellement. Sur la stèle d’Hagondange (Moselle), deux écuyères figurent aux côtés d’une déesse centrale. D’autre part, rien ne nous indique la part de confusion qui a pu se produire en Gaule, avant même la conquête romaine, entre l’Épona et des divinités locales protectrices des chevaux. Ce qui tout de même la rend unique, c’est sa " solitude et son célibat résolu, chose rare dans la société divine des Celtes ", et la présence du cheval.

Ce caractère exceptionnel assurera le succès d’Épona dans l’Empire romain, en dehors même des dédicaces effectuées par des Gaulois de l’armée romaine. C’est ainsi qu’en Italie un calendrier du Ier siècle fixe sa fête au 18 décembre : honneur unique attribué à une divinité gauloise à Rome même. D’autre part, il ne peut pas ne pas y avoir eu contamination des représentations de la déesse à cheval sur la "Vierge écuyère" fuyant en Égypte, au Moyen Âge.

1439

Le pape Eugène IV crée un jeune moine Cardinal. Il s’agit de Bessarion, savant grec et ecclésiastique catholique, patriarche de Constantinople, défenseur du Platonisme qui travailla en faveur de l'Union des églises latines et orientales.

Né en 1403 à Trébizonde (aujourd'hui Trabzon en Turquie, Bessarion fit ses études à Constantinople où il s'intéressa à la philosophie et en particulier au platonisme. Il devint archevêque de Nicée (aujourd'hui Iznik en Turquie) en 1437. Il fit partie des représentants de l'Église grecque envoyés au concile de Florence par l'empereur byzantin Jean VIII. L'objet de ce concile, qui se tint en 1438, était l'union des Églises latine et grecque. À leur retour, les évêques favorables à cette union furent inquiétés. Bessarion partit alors pour l'Italie et se rallia à l'Église romaine. Le pape Eugène IV le fit cardinal en 1439. Bessarion resta en Italie, s'occupant d'étudiants et collectionnant des livres. Il fut nommé patriarche latin de Constantinople en 1463.

Les grandes préoccupations qui l'animèrent furent l'union des Églises et la restauration de l'empire byzantin. Il se rendit célèbre par sa défense du platonisme, et il contribua à diffuser les œuvres de Platon, encore méconnues dans le monde latin. Il se distingua également par ses qualités de diplomate.

Bessarion est l'auteur du "In Calumniatorem Platonis" (les calomnies contre Platon), qui cherchait à réconcilier les idées de Platon et celles d'Aristote. Son importante collection de manuscrits grecs, qu'il légua au sénat de Venise, devint le noyau de la bibliothèque de la cathédrale Saint-Marc à Venise.

1913

La naissance de Willy Brandt, un des grands de l’Allemagne de l’après-guerre.

Willy Brandt, Willy est un homme politique allemand, promoteur de la politique de rapprochement entre l'Allemagne de l'Ouest et les pays communistes de l'Est.

Né à Lübeck en 1913, enfant naturel, Karl Herbert Frahm, dit Willy Brandt, s'engagea très tôt dans les organisations de jeunesses socialistes. Il adhéra au Parti social-démocrate (SPD) en 1930. Opposant au national-socialisme, pourchassé par la Gestapo, il fuit en Norvège dès 1933. C'est alors qu'il prit son pseudonyme.

Déchu de sa nationalité par le IIIe Reich, il fut naturalisé norvégien. Brandt revint en Allemagne en 1945, en tant que correspondant de journaux norvégiens au procès de Nüremberg, au cours duquel furent jugés les dignitaires nazis. En 1947, il recouvra la nationalité allemande et retrouva sa place au sein du SPD. Délégué de la partie occidentale de Berlin au Bundestag de 1949 à 1957, il fut élu bourgmestre de Berlin-Ouest en 1957.

Chef de file des réformateurs lors du congrès du SPD en 1959, il devint président du parti en 1964. Vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de "grande coalition" de Kiesinger deux ans plus tard, il posa les premiers jalons d'une politique d'ouverture vers l'Est.

En octobre 1969, devenu chancelier, Brandt engagea la République fédérale d'Allemagne (RFA) sur la voie de grandes réformes intérieures et poursuivit sa politique de détente avec les pays de l'Est (Ostpolitik). Les traités signés à Moscou et à Varsovie en 1970 lui permirent de normaliser les relations de la RFA avec l'URSS et la Pologne, sur la base du respect des frontières et de la renonciation à la force. Cette politique lui valut le prix Nobel de la paix en 1971.

Cependant, l'Ostpolitik du chancelier se heurtait à une vive opposition intérieure et Brandt perdit sa majorité au Bundestag en 1972. Il réussit pourtant à conserver son poste à la suite des élections anticipées de novembre 1972.

Au cours de son second mandat, il relança l'Ostpolitik, signant des traités avec l'autre Allemagne — la République démocratique allemande — en 1972, avec la Tchécoslovaquie en 1973. La RFA ouvrit des ambassades en Bulgarie et en Hongrie.

L'arrestation de Günter Guillaume, un espion est-allemand qui travaillait dans son cabinet personnel, contraignit Brandt à démissionner en mai 1974. Élu président de l'Internationale socialiste en 1976, Brandt tenta de jeter les bases de nouvelles relations entre les pays industrialisés et les pays en voie de développement (Commission Nord-Sud).

En 1987, il était remplacé à la tête du SPD par Helmut Schmidt. Après la révolution pacifique de 1989 en RDA, il fut l'un des partisans de la réunification de l'Allemagne, aboutissement de l'Ostpolitik qu'il avait mise en œuvre.

Il mourut en 1992.

Cam

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 30/12/98, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !