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Chroniques du 22 Décembre.Sommaire.
Malgré le soulèvement de lIrlande, qui exige une campagne militaire de plus dun an, une victoire écrasante sur les rives de la Boyne le 1er juillet 1690 et un traité spécial signé à Limerick en 1691 seulement, la révolution proprement dite a duré moins de sept mois.
Par ses origines, elle rappelle la Grande Rébellion (première révolution anglaise). Comme son père, Charles Ier, Jacques II a cherché à développer son autorité royale, à limiter les interventions du Parlement, à se doter dune armée permanente de près de 30 000 hommes, à organiser des finances indépendantes de toute sanction extérieure (grâce aux douanes et à lexcise) ; il a prétendu limiter lautonomie des commissaires locaux et, en particulier, celle des juges de paix ; la crainte dune évolution absolutiste du régime a contribué fortement à lui susciter des adversaires.
Plus que le Stuart exécuté en 1649, Jacques II a justifié le soupçon dêtre un suppôt du "papisme" et de favoriser le retour de lAngleterre dans le giron romain : lui-même catholique avoué, il a favorisé ses coréligionnaires par loctroi de dispenses individuelles du Test, leur permettant ainsi dentrer dans ladministration et surtout dans larmée ; bien plus, le 4 avril 1687, puis le 27 avril 1688, il a promulgué une "déclaration dindulgence" portant dispense générale, au profit des dissidents protestants comme des catholiques romains, de toutes les mesures discriminatoires existantes et a prétendu imposer la lecture de cette déclaration dans toutes les églises anglicanes. Il a provoqué ainsi la révolte de lépiscopat dont sept membres ont été traduits en justice et acquittés par le jury (30 juin 1688) et a réalisé contre lui l"impossible" alliance des anglicans et des non-conformistes, ces derniers plus sensibles à lantipapisme quaux espoirs dune tolérance fallacieuse ;
Quelques faits distinguent la Glorieuse Révolution de 1688 de la précédente. La relative prospérité économique limite les antagonismes sociaux et permet aux élites de prendre sans inquiétude la tête dune grande révolte : laristocratie et la gentry sont cette fois très généralement hostiles au souverain.
Lintervention de létranger sest révélée décisive : lappel à Guillaume dOrange, gendre protestant de Jacques II, a reçu un bon accueil dans les Provinces-Unies, menacées par les ambitions de Louis XIV et désireuses de se ménager lalliance anglaise et décarter tout rapprochement entre deux rois également catholiques et autoritaires. Ayant réalisé contre lui-même lunion de la majorité du peuple et des élites politiques, entre autres des deux partis whig et tory, Jacques II a été abandonné par ses généraux, et la guerre sur le sol anglais a été très brève. Convoqué par Guillaume, le Parlement a délibéré librement et na pas été soumis aux intolérables pressions qui sétaient exercées sur le Long Parlement.
La révolution aboutit à des décisions majeures. En violation de la légitimité dynastique, on confie le trône conjointement à Guillaume III et à son épouse Marie II. Le principe de la foi protestante du souverain sera définitivement confirmé en 1701, ce qui crée, pour près dun siècle, un conflit entre "jacobites" légitimistes et héritiers de la révolution. Acceptée par les deux souverains le 13 février 1689, la Déclaration des droits proclame et entend préserver désormais les prérogatives du Parlement et les libertés des citoyens.
En mai 1689, un Acte de tolérance accorde la liberté de conscience et de culte à tous les non-conformistes, à lexclusion des unitariens ; les lois du Test et la loi sur les corporations municipales demeurent en vigueur ; les dissidents ne cessent pas dêtre traités avec discrimination, mais les grands affrontements religieux appartiennent au passé. Les catholiques ne bénéficient en rien de lesprit nouveau.
Victoire dun front uni des possédants, la Glorieuse Révolution ne met pas en péril lordre social. Elle renforce lordre politique, dautant plus quelle contribue à jeter lAngleterre dans une politique extérieure antifrançaise active : satisfaits des conséquences des grands conflits sur le développement économique, les bourgeois accepteront plus volontiers le rôle directeur de laristocratie au gouvernement et au Parlement. La monarchie, à qui reste reconnue lintégralité du pouvoir exécutif, devient un régime acceptable par le plus grand nombre, et la république perd presque tous ses partisans avoués ou secrets. Exaltés par John Locke, le droit à linsurrection et la théorie du contrat entrent dans lhéritage idéologique des Anglais.
Mouvement réussi dune génération rationaliste, la seconde révolution anglaise a ignoré les aspirations et les besoins des masses populaires, a évité de trancher le problème de léventuel arbitrage entre pouvoir exécutif et pouvoir législatif et a créé un système libéral, désormais cher aux whigs mais fort éloigné de la démocratie.
1870 La mort du plus grand poète lyrique espagnol, Gustavo Adolfo Bécquer.Né à Séville en 1836, il reçut une éducation artistique, puis s'installa à Madrid comme journaliste et traducteur indépendant en 1854.
Malade dès 1858, il écrivit, sous l'emprise d'un amour passionné, son plus célèbre ouvrage, "Rimas" (1871), un recueil de petits poèmes lyriques. Marqués par une foi panthéiste profonde, ces vers évoquent des thèmes tels que la lutte pour tendre à la perfection, le désespoir et les joies procurées par l'amour.
Bécquer est également l'auteur d'écrits en prose dont le plus connu s'intitule "Légendes d'Espagne" (1871). Les contes fantastiques qu'il réunit sont empreints d'un caractère insaisissable et mystérieux servi par une prose poétique d'une rare délicatesse.
Bécquer mourut à Madrid, peu avant la parution de ses uvres complètes. Son influence sur la poésie espagnole, notamment sur Rubén Darío, Juan Ramón Jiménez et Antonio Machado, a été déterminante.
1958 Suppression en France de la Justice de Paix. Lui succède la Justice dinstance.Créées en 1790 par lAssemblée constituante pour régler les procès mineurs, les justices de paix devaient offrir aux justiciables une justice plus rapide et plus économique. Le juge de paix, élu à lorigine au suffrage universel, était à la fois juge et conciliateur ; il était assisté dassesseurs élus. Il avait pour ressort territorial le canton ; mais des textes intervinrent, entre 1919 et 1953, pour autoriser la réunion de deux et même plusieurs justices de paix sous lautorité dun seul magistrat.
Les attributions du juge de paix, dabord limitées, sétaient considérablement étendues. Malgré sa qualification de juge dexception, il devenait de plus en plus un juge de droit commun. Mais la répartition des affaires était très variable, certaines justices de paix se trouvant submergées alors que dautres ne jugeaient pas cent affaires par an.
Lordonnance no 58-1273 du 22 décembre 1958 a remplacé les justices de paix par les tribunaux dinstance, juridiction dexception dont le ressort, plus vaste, est fixé par décret. À la place des quelque deux mille justices de paix on trouve désormais 437 tribunaux dinstance.
Cette extension de la taille des ressorts, associée à la professionnalisation du juge et à laccroissement des compétences dévolues par le législateur, a fait perdre à cette juridiction le caractère de proximité qui avait assuré le succès du bon vieux " juge cantonal ".
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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 30/12/98,
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