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Chroniques du 23 DécembreSommaire
Elle fut fondée en mars 1098 par Baudouin de Boulogne, frère de Godefroi de Bouillon, qui, venu à laide du prince arménien Thoros, sut éliminer celui-ci par la ruse.
Le comté dÉdesse (ou Orfa), au-delà de lEuphrate, était le plus oriental des États latins et la principale marche contre les Turcs, constituant même une menace directe pour Alep. Étranger au royaume latin de Jérusalem, qui avait dailleurs été fondé plus tard (1100), le comté reconnut rapidement lhégémonie politique de rois, dont les deux premiers (Baudouin Ier et Baudouin II) furent les anciens comtes dÉdesse. Baudouin II exerça même la régence du comté.
Létablissement franc dÉdesse était fragile, faute dune véritable colonisation de peuplement analogue à celle du royaume ou de la principauté dAntioche. Le comté était donc, en réalité, réduit à des garnisons franques et à la soumission très imparfaite du seul territoire habité par les Arméniens. Hors de celui-ci, la domination des comtes était à peine reconnue.
Limportance stratégique de la position explique la place que tient Édesse dans lhistoire de lOrient latin. Énergiquement défendu par le comte Jocelin Ier (1118-1131), le comté avait cependant perdu, dès les premières attaques menées par les Turcs, à partir de 1110, la plupart de ses territoires orientaux. Le règne du lâche et intrigant Jocelin II (1131-1144) précipita la fin dÉdesse, quune armée surtout formée dArméniens et de Syriens défendait sans conviction et quanémiait lexode des éléments les plus actifs de la population, ruinés par la quasi-fermeture de la route commerciale qui reliait la Syrie à la Mésopotamie.
Les assauts successifs menés par lénergique et habile atabeg dAlep, Zengi, permirent à ce dernier de prendre Édesse (23 décembre 1144) après un mois dun siège que soutint, à la tête dune maigre garnison, larchevêque Hugues. Jocelin II était absent et les autres barons de Terre sainte se soucièrent peu de le secourir.
Léchec dun retour clandestin de Jocelin II (1146) conduisit les Turcs à massacrer, comme complices, les Arméniens que Zengi avait ménagés en 1144. Mais, dès 1145, la chute dÉdesse avait en Occident un retentissement tel quil provoquait lorganisation de la Deuxième Croisade. Les querelles internes du royaume de Jérusalem et la duplicité de la reine Mélisende détournèrent malheureusement les croisés de la reconquête dÉdesse, qui eût été la meilleure sauvegarde du royaume.
1588 Lassassinat du Duc de Guise, une des grands moments de lHistoire de France.Issus de la branche cadette de la maison ducale de Lorraine, dont ils se sont détachés avec Claude Ier, fils du duc René II, au début du XVIe siècle, les Guise dominent la vie politique française du milieu et de la seconde partie du XVIe siècle avec les deux frères : François Ier de Guise (1519-1563) et son frère le cardinal Charles de Lorraine (1525-1574), puis avec le fils du premier, Henri de Guise (1550-1588) et son frère le cardinal Louis (1555-1588).
Princes étrangers, très catholiques, leur ascension politique a été confirmée sous le règne de Henri II et de Diane de Poitiers.
François Ier, dit le Balafré, deuxième duc de Guise, fils de Claude de Guise et dAntoinette de Bourbon, se fait dabord remarquer comme général, guerroie à Boulogne en 1545, puis en Écosse en 1548. Il acquiert une renommée européenne, lors de la prise, puis de la défense de Metz en 1552, où il inflige une défaite écrasante à Charles Quint. Envoyé en 1556 au secours du pape Paul III, il est rappelé en France au lendemain de la défaite de Saint-Quentin en 1557. Après avoir protégé Paris, il prend Calais aux Anglais en 1558, puis sempare de Thionville. Grâce à linfluence de la reine Marie Stuart, sa nièce, il domine entièrement lesprit du jeune roi François II (1559-1560).
Les deux Guise apparaissent alors, dotés du double "prestige de lhomme de guerre et de lhomme dÉglise", comme lâme du parti catholique, mais aussi comme "linstrument de lingérence espagnole en France". Sous Charles IX (1560-1574), Catherine de Médicis, souhaitant une politique de réconciliation, sur les conseils de Michel de LHospital, les écarte pour un temps. Mais le massacre de Wassy en 1562, probablement pas prémédité, mais, en revanche, allègrement accepté par le duc, rend la guerre civile inévitable. Le Balafré remporte les victoires de Rouen et de Dreux, qui font de lui larbitre de la situation. Il est assassiné en 1563 au siège dOrléans par Poltrot de Méré, un gentilhomme protestant poussé peut-être par les Coligny. Linfluence des Guise se prolonge cependant grâce au cardinal Charles, qui paraît destiné à devenir le conseiller le plus écouté de Henri III. Mais il meurt au début de 1574.
Des sept enfants issus du mariage de François de Guise avec Anne dEste, la fille du duc Ercole II de Ferrare, se distingue laîné, Henri Ier, marquis de Mayenne et prince de Joinville, troisième duc de Guise, qui a commencé la carrière des armes contre les Turcs en 1566 et sest distingué à Jarnac en 1569. Il se rapproche de Catherine de Médicis, inquiète de lascendant prise sur son fils Charles IX par lamiral de Coligny.
Léchec de la tentative dassassinat de lamiral par un affidé des Guise, Maurevert, le 22 août 1572, risquant de faire apparaître la double complicité des Guise et de la reine mère, est lune des causes du massacre de la Saint-Barthélemy, où Henri joua un rôle important. Blessé à la bataille de Dormans en 1575, ce qui lui vaut le sobriquet de Balafré, il devient en 1576, le chef de la Sainte Ligue.
Pensionné par Philippe II, soutenu par Catherine de Médicis, qui a "constamment misé sur les Lorrains", il se détache de plus en plus de Henri III. La grande crise éclate en 1587. Avec la victoire dAuneau, il devient le véritable rival de la personne royale. Henri III lui ayant interdit lentrée de la capitale où il jouit dune immense popularité , il brave les ordres du souverain, quil songe dailleurs à déposer.
Henri III est obligé de senfuir de Paris à la suite de la journée des Barricades, le 12 mai 1588. Le Balafré nose cependant pas rompre ouvertement. Henri III, layant attiré aux états généraux de Blois, le fait assassiner le 23 décembre 1588 par les "quarante-cinq" de sa garde personnelle.
Le lendemain, le cardinal Louis II de Lorraine, frère de la victime, subit le même sort. Cest Charles de Lorraine, duc de Mayenne, frère des précédents, qui prend la relève à la tête de la Ligue. Ni lui, ni aucun des quatorze enfants nés du mariage de Henri II le Balafré avec Catherine de Clèves nauront léclat et le prestige des deux grands chefs du parti catholique.
1909 Le comte de Flandre, neveu du Roi Léopold II devient Albert 1er Roi des Belges.Né en 1875, fils de Philippe, comte de Flandre, et de Marie de Hohenzollern-Sigmaringen, Albert épouse en 1900 Élisabeth de Bavière dont il a trois enfants : Léopold, Charles et Marie-Josée, qui deviendra reine dItalie.
Le 23 décembre 1909, il succède à son oncle Léopold II, mort sans laisser de fils. Calme, modeste et très cultivé, il sera aimé du peuple belge. La tension intérieure rend les premières années de son règne très difficiles : problèmes sociaux, question flamande. Le roi se montre respectueux de la Constitution. La situation internationale incite le gouvernement à renforcer la défense nationale, et le service militaire obligatoire pour tous les hommes âgés de vingt ans est décrété en 1913, ce qui permet à larmée belge de jouer un rôle important pendant les premiers mois de la guerre de 1914-1918.
En 1914, Albert exige sa prérogative constitutionnelle, le commandement personnel de larmée. Il prend des initiatives stratégiques, notamment la décision de faire évacuer Anvers pour éviter lencerclement de larmée belge. Il crée la ligne de lYser pour contenir lavance allemande vers la mer. Établi avec sa famille à La Panne, il surveille de près les opérations militaires pendant toute la guerre. Ses initiatives en vue de faire cesser les hostilités restent sans résultats. Son attitude courageuse au front de lYser le fera surnomme le Roi-Chevalier.
Après la victoire des Alliés, il rentre à Bruxelles le 22 novembre 1918. Son prestige est tel après la guerre que les partis acceptent son arbitrage chaque fois quune question grave les oppose. Il encourage vivement la reconstruction rapide de la Belgique : villes rebâties, usines remises en marche, voies ferrées réparées.
Le pays connaît ensuite une économie prospère qui ne sera compromise que par la crise économique mondiale de 1929. Des traités de commerce sont signés avec le Luxembourg en 1921, avec la France, les Pays-Bas et les pays scandinaves en 1928.
En 1930, le roi inaugure le creusement du canal Albert qui relie le bassin de la Meuse, à Liège, et le port dAnvers qui est agrandi. Son règne voit également dimportantes réalisations sociales : lobtention du suffrage universel en 1918, la loi des huit heures en 1921, la semaine de quarante-huit heures. Des réformes linguistiques entrent en vigueur : la flamandisation de luniversité de Gand en 1930, lunilinguisme des deux parties du pays en 1932. Sur le plan culturel, les Belges doivent à linitiative personnelle du roi la fondation du Fonds national de la recherche scientifique. La reine Élisabeth et le roi patronnent le développement des arts et des lettres.
Passionné dalpinisme, le roi meurt accidentellement, le 17 février 1934, au cours dune escalade à Marche-les-Dames, des rochers à pic qui surplombent la Meuse près de Namur.
Singulièrement non conformiste de caractère, la reine Élisabeth survivra à son époux jusquen 1965. Violoniste dilettante (elle avait été lélève du célèbre violoniste belge Eugène Ysaye), elle fondera à Bruxelles, après la Seconde Guerre mondiale, le concours international qui porte son nom (le Concours Reine Elisabeth) et dont les prix récompensent tour à tour des violonistes, des pianistes et des compositeurs.
1925 La naissance dun homme politique de premier plan, Pierre Bérégovoy.Il est né le 23 décembre 1925 à Déville-lès-Rouen. Son père, un " Russe blanc ", capitaine du tsar et menchevik, tient un café-épicerie. À cinq ans, lenfant est confié à sa grand-mère, qui léduquera. Bon élève, il obtient le brevet élémentaire à douze ans, puis un C.A.P. dajusteur au lycée technique dElbeuf.
Après six mois passés dans une entreprise normande comme fraiseur, ladolescent entre à la S.N.C.F. Débuts modestes comme commis, élève de bureau, où lon soccupe des billets, des colis et où lon passe le balai à loccasion. Un de ses camarades se souvient de lavenir tel quils limaginaient alors : " On rêvait de devenir sous-chef de gare. " Très vite, cest la guerre. À sa place, Pierre Bérégovoy est de la bataille du rail. Le voici agent de liaison dans la Résistance avant de participer, les armes à la main, à la libération dElbeuf.
Il pense un moment faire une carrière militaire mais, finalement, nest pas admis dans une école dofficiers. Retour à la S.N.C.F., mais avec une conscience syndicale et politique. Même sil connaît, depuis la Résistance, un autre cheminot qui fera carrière, Roland Leroy, le jeune homme soriente plutôt vers la gauche que lextrême gauche. Est-ce lhéritage dun père qui a souffert de son engagement social-démocrate ?
En 1950, Pierre Bérégovoy rejoint Gaz de France comme agent technico-commercial. Par promotion interne, il devient attaché de direction, chef de subdivision, adjoint au directeur de la Société pour le développement de lindustrie du haz en France. Cest la réussite.
Mais Pierre Bérégovoy a déjà placé son ambition sur un autre terrain, celui de la politique, où il peut continuer à " grimper " dans la société tout en gardant un lien avec ses origines : la gauche, quil sert et quil incarne. En 1958, il quitte la S.F.I.O. pour fonder avec Pierre Mendès France le P.S.A. (Parti socialiste autonome), qui ne tardera pas à devenir le P.S.U. " Il ma donné sa confiance ", aime-t-il à rappeler. Au-delà de cet adoubement, " Béré " apprend de " P.M.F. " tout ce qui fera ensuite sa marque politique : " Mendès, cest lhistoire dune génération dont il trace le chemin spirituel. Mendès, cest la rigueur économique au service de lambition sociale. "
Pierre Bérégovoy sera lun des rares hommes à passer de Mendès à Mitterrand. Bien lui en a pris. Car, si Mendès est lhonneur de la gauche, Mitterrand est la gauche au pouvoir. Il participe à son côté à lélan du nouveau Parti socialiste issu du congrès dÉpinay en 1971. Le voici secrétaire national aux affaires sociales puis aux relations extérieures. Maire de Nevers en 1983, député de la Nièvre en 1986, Bérégovoy aura attendu la consécration du suffrage universel. Mais, sous la Ve République, point nest besoin davoir un mandat pour faire une carrière. Depuis 1982, il est ministre : de la Solidarité et des Affaires sociales, puis de lÉconomie et des Finances.
Le symbole, le vrai, cependant, il faut le chercher dès lélection de François Mitterrand. Pierre Bérégovoy est alors chargé de diriger l" antenne présidentielle ", cest-à-dire dassurer la liaison et le passage de témoin avec léquipe sortante. Et, quand François Mitterrand entre enfin à lÉlysée, louvrier fraiseur devient secrétaire général de la présidence de la République. Le premier signe du changement, cest lui.
" Le Président a nommé Fabius, parce que cétait le plus jeune. Rocard, parce que cétait le plus brillant dentre nous. Cresson, parce que cétait une femme. Finalement, il ma nommé, et cétait déjà trop tard. " Étonnante confession que fera là Pierre Bérégovoy devenu Premier ministre. Ce moment, il lattend depuis ces jours de mars 1983 où le tout-État sinterroge sur la sortie ou non hors du système monétaire européen. Bérégovoy plaide pour la sortie, comme Laurent Fabius. Quand, un an plus tard, celui-ci remplace Pierre Mauroy, Pierre Bérégovoy devient un presque inamovible ministre de lÉconomie et des Finances. De 1984 à 1986 et de 1988 à 1992, il y obtient une reconnaissance que Matignon ne lui a pas apportée, et le surnom de " Père la rigueur ". Ce " Pinay de gauche " lexpression ne le blesse pas devient le chantre du " franc fort ", de linflation maîtrisée, de la gauche gestionnaire.
Léchec dÉdith Cresson lui donne une chance quil nespérait plus. Il forme le gouvernement qui doit éviter la défaite à la gauche, minée par les " affaires ". Cest trop tard : ses directeurs de cabinet, quand il était ministre de lÉconomie, sont inculpés dans les affaires Pechiney et Société générale.
Il nen décide pas moins, dès son discours de politique générale, de faire de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Mais, après une brève accalmie, les affaires repartent. Deux histoires mineures lui seront fatales. Un de ses ministres, un de ceux dont il se sent le plus proche, peut-être parce quil est comme lui un " fils du peuple ", Bernard Tapie, doit quitter son gouvernement.
Mais, surtout, voilà le Premier ministre à son tour directement visé : on laccuse davoir bénéficié, pour lachat de son appartement, dun prêt sans intérêts de la part de Roger-Patrice Pelat, un ami du président, impliqué dans le scandale Pechiney.
Très affecté, il mène la campagne des élections législatives comme un calvaire. Réélu de justesse à Nevers, il voit nombre de ses camarades être battus, et les autres le fuir comme on fuit les perdants. Certains sinquiètent de la dépression de " Pierre ". Le 1er mai 1993, il séloigne sur les bords dun canal de sa ville de Nevers et se tue avec larme de service de son garde du corps. En russe, Bérégovoy veut dire l" homme de la berge ".
Suicide réel dun homme écoeuré ou " suicide provoqué ". Probablement des deux : la politique ne pardonne pas à ceux qui veulent combattre la corruption politique.
1987 Nouvelle division administrative pour la province du Québec.Que mes nombreux lecteurs Québécois me pardonnent mon intrusion dans leurs affaires, mais comme je nai pas souvent loccasion de parler de leur histoire ou de leur géographie, je profite de cette occasion repérée dans un des livres de géographie de mon collège.
Le 23 décembre 1987, le gouvernement du Québec a décidé le partage du territoire provincial en seize nouvelles régions administratives, afin de permettre un rééquilibrage. Mais cela ne peut empêcher que les trois régions de Montérégie, Montréal et Québec rassemblent 52,5 p. 100 des habitants et affirment un poids économique quil est vain despérer contrebalancer. Un rapide survol de ces seize régions permet de mieux cerner forces et faiblesses.
La région Abitibi-Témiscamingue, mitoyen de lOntario, est le pays de lor, du cuivre et du bois, au nord-ouest de lOutaouais. Alors que lAbitibi est une vaste plaine argileuse (clay belt ) légèrement inclinée vers la baie dHudson, le Témiscamingue forme une longue dépression bordant le lac homonyme. Val-dOr et Rouyn-Noranda sont nés de lexploitation des gisements miniers.
Le Bas-Saint-Laurent est formé en son centre par les Appalaches, mais les altitudes demeurent modestes. Forêts, tourbières et vastes battures sont la trilogie du paysage naturel. Il sagit dune région en difficulté, à léconomie peu performante.
La région Chaudière-Appalaches (encore appelée Québec-Sud) est connue pour être le pays des érablières. Appalaches et plaine de Beauce se partagent lespace. Lextraction de lamiante, autour de Thetford Mines, est de loin la principale source de revenus.
La Côte-Nord, sidentifiant au Nord-Est québécois, est le pays de la forêt, du fer et de lénergie hydroélectrique. Baie-Comeau et Sept-Îles y concentrent lessentiel de lactivité économique. Mais la région est victime de son éloignement.
LEstrie correspond à la région la plus appalachienne du Québec. Vaste plateau, elle a été fortement marquée par les loyalistes. Aujourdhui, Sherbrooke commande un arrière-pays riche autant par son agriculture que par les ressources de son sous-sol.
La Gaspésie, tout à lest, est une vaste péninsule, fière de porter le point culminant de la province, le mont Jacques-Cartier (1 248 m). Éloignée, cest aussi une région en difficulté, en dépit des ressources minières et dun tourisme prometteur.
La région de Lanaudière sétend des rives du Saint-Laurent au cur de la Mauricie, mais la vie économique se concentre sur les basses terres en bordure du fleuve. On y note le plus fort taux de croissance de la population entre 1981 et 1991, par suite du débordement de Montréal.
Les Laurentides sont par excellence le domaine des lacs, des rivières et de la forêt omniprésente. Le relief est peu accidenté et les altitudes faibles, mais la nature se prête à la pratique des sports de plein air, le ski surtout. Ici également, la proximité de Montréal se fait de plus en plus sentir.
Laval, la plus petite région administrative québécoise, na que 245 kilomètres carrés. Après Montréal, elle se classe pourtant à la deuxième place pour la population. Cest surtout un espace résidentiel et dévolu aux activités commerciales.
La région Mauricie - Bois-Francs est souvent appelée le " cur " du Québec car elle sétend de part et dautre du Saint-Laurent. Cest le domaine de riches terres agricoles mais aussi dindustries prospères autour de Trois-Rivières et Bécancour.
La Montérégie est partagée entre les premières pentes des Appalaches et la plaine de Montréal. Cest avant tout la banlieue sud-est de Montréal. Léconomie y est diversifiée et la ville principale, Longueil, est en pleine expansion.
Lîle de Montréal est un territoire très densément peuplé et occupé en son entier. Tout autour du mont Royal, sur 1 p. 100 de la superficie de la province vit plus du quart de sa population. Sy trouve la deuxième métropole canadienne après Toronto.
Le nord du Québec est le pays du froid et de la toundra, en même temps que celui de la prometteuse baie de James. Sur une superficie supérieure à la moitié de la province vit à peine 1 p. 100 de la population.
LOutaouais, en plein Bouclier, doit une grande partie de sa richesse à lexploitation des forêts. Mais le voisinage de la capitale fédérale, Ottawa, influence de plus en plus le développement.
La région de Québec, autour de la capitale provinciale, est particulièrement variée. Outre la fonction administrative et la présence de lindustrie, le tourisme y connaît un essor, entre autres dans le comté de Charlevoix.
Enfin, la région Saguenay-lac Saint-Jean voit la majeure partie des habitants se regrouper entre La Baie et Jonquière. Lhydroélectricité et la fabrication dalumine sont les deux piliers de léconomie.
La palette offerte par ces seize régions administratives est loin de traduire la réalité géographique du découpage régional contemporain du Québec. Le vrai partage de lespace seffectue entre un heartland et un hinterland . La centralité sidentifie à la linéarité du corridor laurentien bien homogène, alors que la périphérie est très étendue en direction du nord. Ce qui doit être avant tout souligné, cest lextraordinaire complémentarité des composantes de ce binôme heartland-hinterland. Exprimé autrement, cest tout ce que peut représenter le Bouclier pour le Québec : gigantesque réserve de ressources du sol et du sous-sol, renouvelables ou non, il est la pièce essentielle du développement contemporain et futur, une sorte de coffre-fort géant recelant la matière première à utiliser durant plusieurs millénaires.
Louverture économique que procure au Québec lA.L.E.N.A. ne peut que conforter la province dans ses aspirations, alors que les mutations profondes de sa géopolitique la placent à la croisée des chemins.
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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 30/12/98,
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