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Chroniques du 26 DécembreSommaire
Fils de lempereur Henri VI et de Constance de Hauteville, héritière des rois normands, Frédéric naquit à Iesi le 26 décembre 1194. Orphelin à quatre ans, le jeune roi de Sicile est confié à la tutelle dInnocent III et assiste à la dégradation de son royaume, tiraillé entre les barons indigènes et allemands, les légats pontificaux et les prétendants à la succession des Normands.
En 1212, avec la protection du pape, il est élu roi des Romains par les princes allemands qui abandonnent le parti dOtton de Brunswick après Bouvines victoire française en 1214). Il abuse ensuite de la faiblesse politique du pape Honorius III pour se faire couronner empereur et réunir ainsi, à titre personnel, la Sicile à lEmpire germanique (1220).
Frédéric a alors vingt-six ans. Sa forte personnalité en fait un des souverains les plus originaux de lhistoire. Une intelligence rare, une curiosité universelle, une vaste culture où se mêlent la connaissance des langues et lapport des philosophes grecs et des savants arabes, un raffinement dans les plaisirs comme dans la cruauté, une volonté despotique de simposer par la ruse ou par la violence, une indifférence en matière religieuse qui nexclut pas la poursuite des hérétiques mais lincite à la tolérance envers les juifs et les musulmans, tous ces traits en font le précurseur des princes de la Renaissance, sans scrupules et avides de puissance et de savoir. Grâce à lui, Palerme devient un centre dintense activité intellectuelle : des poètes provençaux, des philosophes, des savants, des astrologues entourent lempereur qui compose un traité de vénerie, correspond avec le sultan dÉgypte et, en plein âge gothique, fait édifier la citadelle de Castel del Monte, imitée de lantique.
Élevé en Sicile, il veut faire de ce royaume la base de son pouvoir et se désintéresse de la Germanie. Il faut dabord réorganiser. Il révoque les concessions de fiefs, brise la résistance des barons, révise tous les titres de possession, fonde luniversité de Naples pour former les agents royaux. En 1231, à lexemple des empereurs romains, il rassemble toute la législation dans un recueil, le " Liber augustalis " (appelé aussi Constitutions de Melfi ), qui exprime sa conception dune monarchie absolue et rénove ladministration du royaume. La puissance féodale et les libertés citadines sont anéanties, la collecta et des monopoles royaux assurent de bonnes rentrées fiscales, la liberté du commerce et la création de fermes royales modèles doivent stimuler la vie économique. Cette brillante reconstruction, qui étouffe toute initiative autre que celle du roi, est par là même fragile.
Voulant étendre son autorité à toute la péninsule, Frédéric II se heurte à la résistance conjointe de la papauté et des villes de lItalie du Nord. Grégoire IX excommunie lempereur qui avait fait vu de croisade mais différait sans cesse son départ.
Au moment où Frédéric II obtient du sultan al-Kamil la restitution de Jérusalem à prix dargent et coiffe la couronne royale au Saint-Sépulcre, les armées pontificales envahissent les Pouilles, mais le pape vaincu doit consentir à la paix de San Germano (1230).
Après avoir maté en Germanie une révolte de son fils Henri, lempereur veut soumettre les villes de la plaine padane. Il défait les armées de la Ligue lombarde à Cortenuova (1237), mais ne peut vaincre la résistance des communes. Un nouveau conflit loppose à Grégoire IX, à propos de la Sardaigne, que lempereur a concédée à son fils Enzo, au mépris des droits de lÉglise.
La lutte du Sacerdoce et de lEmpire donne lieu à une polémique dune rare violence, où sopposent les encycliques pontificales qui formulent la doctrine théocratique et les libelles impériaux qui affirment le pouvoir absolu de Frédéric II. Innocent IV réunit un concile à Lyon, y excommunie et dépose lempereur (1245). Celui-ci ne se tient pas pour battu : malgré des complots, la révolte de Parme, il semblait avoir raffermi son autorité en Italie du Nord, lorsquil meurt dans un château des Pouilles en 1250.
Sa disparition provoque lécroulement du pouvoir impérial. La partie germanique de lEmpire, dont il sétait désintéressé, est livrée à lanarchie féodale et aux luttes du Grand Interrègne.
1944 La création des Chambres Civiques, en France, permet lépuration officielle.Lépuration, en France, cest la répression officielle des actes de collaboration avec lennemi, en particulier à partir de lété 1944.
Dès le début de 1943, la mise à lindex de tous ceux qui avaient occupé de hautes fonctions dans le gouvernement de Vichy était décidée par les résistants et les gaullistes. En novembre 1943, lAssemblée consultative dAlger se prononce pour la condamnation sans appel de Vichy et des vichystes ("Vichy, cest lanti-France"). La Tunisie puis la Corse sont libérées. Pour les civils, comme pour les militaires, les législateurs dAlger mettent au point les critères qui seront ceux de lépuration en France. En juillet 1943, deux ordonnances proclament la légitimité des actes accomplis pour la cause de la libération de la France, puis deux autres instaurent les premières mesures de dissolution dorganismes représentant le gouvernement de Vichy. En août 1943, le cas de Pucheu est à lordre du jour ; le procès revêtira une importance capitale. De Gaulle dit dans ses Mémoires : "La raison dÉtat exige un rapide exemple." Pucheu, secrétaire dÉtat à lIntérieur de Vichy, sera jugé et fusillé à Alger en mars 1944.
LAssemblée consultative met en place les dispositions essentielles de lépuration administrative, politique, et des mesures visant la collaboration économique ; enfin on introduit dans le dispositif juridique la notion dinéligibilité.
À la fin de 1943, les préliminaires à lépuration lannoncent impitoyable et totale. Et dabord, que représentait le gouvernement de Vichy ? Il fallait une rupture universelle avec ceux qui sétaient placés sous lautorité de Pétain. Le 1er mars 1942, le général de Gaulle navait-il pas déclaré : "La libération nationale est inséparable de linsurrection nationale" ! Cette épuration ne sera pas monolithique ; pour certains, ce sera une volonté de justice ; pour dautres, une fureur vindicative de punir ; pour dautres enfin, une volonté révolutionnaire. Ces conceptions se juxtaposent pendant les premiers mois de la libération du territoire.
Les premiers tribunaux dexception par lesquels la résistance victorieuse assurera la répression sinstallent. Ils témoigneront dun souci de légalité méritoire. Lépuration avait été demandée en mars 1944 par le Conseil national de la résistance. Elle sera codifiée par le gouvernement provisoire du général de Gaulle.
Dès juin 1944, il était créé au chef-lieu de chaque département une cour de justice, pour avoir à connaître des faits postérieurs au 16 juin 1940 et antérieurs à la Libération et "révélant lintention de favoriser les entreprises de lennemi". Une ordonnance en nov. 44 crée une Haute Cour de justice chargée de juger les hommes qui avaient assumé les plus hautes charges, "chef de lÉtat, chefs de gouvernement, ministres, secrétaires dÉtat, commissaires généraux, résidents généraux, gouverneurs généraux et hauts commissaires" pendant la période du gouvernement de Vichy.
Lordonnance du 26 décembre 1944 crée les Chambres civiques chargées de juger "tout Français qui, même sans enfreindre une règle pénale existante, sétait rendu coupable dune activité antinationale caractérisée". Ces juridictions frappent les condamnés d"indignité nationale" entraînant la perte des droits civils et politiques, lexclusion des emplois publics, lincapacité dêtre administrateur de société, dexercer une profession libérale. Dans les administrations, des comités dépuration se chargent de pourvoir devant les Chambres civiques ceux de leurs membres qui sont accusés dactivités soupçonnables.
La législation de lépuration eut trois principes fondamentaux : le gouvernement de Vichy était illégitime ; larmistice nétait pas la paix, mais impliquait la continuation de létat de guerre ; les lois nouvelles pouvaient avoir un effet rétroactif, lorsquelles sappliquaient à des délits nouveaux.
Suivant lestimation de Robert Aron, au cours de lannée 1944, année de la Libération pour presque tout le territoire, 40 000 Français furent tués par dautres Français et 400 000 furent incarcérés.
On distingue linsurrection, période de guerre civile, de lépuration proprement dite qui suivra. Des tribunaux populaires existaient parfois depuis la période clandestine. Linsurrection atteint son paroxysme en août et en septembre 1944. Lépuration proprement dite commence ensuite, avec la réorganisation de la police, du système pénitentiaire et des premiers tribunaux de répression.
Lépuration, commencée dans une "fureur de punition" selon le mot dHenri Michel, devient la recherche dun compromis entre les lois, les circonstances et les passions, tant le délit de collaboration est vague et les consciences troublées par quatre années doccupation. Si la justice dut tenir compte de létat de crise, elle ne put sopposer à la constitution de jurys composés dhommes choisis parmi les adversaires politiques des accusés qui avaient connu naguère de graves dangers et qui se chargeaient, seuls, des destinées de la France. Un livre est publié, intitulé " Listes des suspects et douteux ". Ces jurys fourniront les pensionnaires des camps dinternement. Tous ne figuraient pas dans ces listes, où dautres au contraire avaient eu le seul tort dêtre là.
Les faits de collaboration économique connurent des dénouements beaucoup plus heureux que ceux de collaboration intellectuelle. Nombre de journalistes et décrivains furent condamnés à mort : Georges Suarez, Robert Brasillach, Henri Béraud, Jean Luchaire, Lucien Rebatet. Charles Maurras fut condamné à la réclusion perpétuelle.
La Haute Cour de justice condamna à mort le maréchal Pétain, le 15 août 1945, mais émit le vu que la sentence ne soit pas exécutée, eu égard au grand âge du condamné. Pierre Laval fut exécuté. Après le départ du gouvernement du général de Gaulle, les gouvernements de la IVe République prirent des mesures damnistie. Les condamnations à lindignité nationale furent amnistiées en 1953.
1990 Un référendum national confirme lindépendance et la souveraineté de la Slovénie.Limitrophe de lAutriche, de la Croatie, de lItalie et de la Hongrie, la république de Slovénie (Slovenija) avait au recensement de 1991 une population de 1 962 606 habitants répartis sur 20 251 kilomètres carrés. Principalement catholique avec une minorité protestante, elle est relativement homogène sur le plan des nationalités (87,55 p. 100 de Slovènes). La langue nationale est le slovène.
Traversée par la Save et la Drave, la partie N.O. comprend les Alpes Juliennes avec le Triglav qui culmine à 2 864 mètres daltitude. Elle se caractérise par lélevage, lexploitation forestière et le tourisme (Bled, Kranjska Gora). Le sous-sol possède du plomb et du zinc.
Plus à lest, le relief sabaisse, et cest dans cette région que les industries sont les plus développées (aluminium, métallurgie, construction mécanique, charbon, centrales thermiques, textile).
La capitale, Ljubljana, vit surtout du secteur tertiaire. Vers le sud, le haut Karst est largement boisé avec une agriculture peu développée. Il est célèbre par ses curiosités naturelles (lac, grottes), sa côte dentelée (46 km) et son principal port, Koper. Le climat est tempéré à tendance continentale.
Les Slovènes font partie des premiers Slaves qui, au cours du VIe siècle, sinstallèrent dans les régions balkaniques de lEmpire byzantin. Ils furent dabord dominés par les Avars, les Bavarois et les Francs. Intégrés au royaume du prince Samo (627-659), ils se regroupèrent à la disparition de celui-ci au sein dune union slovène (la Karantanija). Rapidement germanisés (milieu du VIIIe s.) et intégrés majoritairement au Saint Empire romain germanique, ils furent massivement convertis au catholicisme.
À partir de 1273, la Slovénie appartint aux Habsbourg qui renforcèrent le pouvoir féodal. Des révoltes paysannes éclatèrent, fortement réprimées ; la plus importante fut celle de 1515. Jusquau XVIIIe siècle, les Habsbourg consolidèrent le pouvoir central absolutiste.
Sous loccupation française (campagnes de Napoléon, 1809-1813), la Slovénie fut intégrée aux Provinces Illyriennes. Des réformes furent alors engagées, et la pratique de la langue slovène autorisée. Cette période ainsi que les idées de la Révolution française favorisèrent léveil de la conscience nationale, surtout chez les intellectuels et dans une partie de la bourgeoisie. On revendiquait aussi des droits politiques et culturels (entre autres lusage de la langue slovène) et labolition des relations féodales.
En mars 1848, à Ljubljana, des révoltes estudiantines auxquelles participèrent des ouvriers, des paysans et une partie de la bourgeoisie éclatèrent et furent sévèrement réprimées. Devant faire face à dautres révoltes nationales dans le reste de son royaume, lAutriche renforça son pouvoir autoritaire également en Slovénie, ainsi que la germanisation du peuple slovène, afin dempêcher toute récidive contestataire. À partir de 1860, le régime sassouplit.
LAutriche développa le réseau ferroviaire (première ligne reliant Vienne à Trieste), ce qui favorisa lindustrialisation. La bourgeoisie nationale étant peu nombreuse, cest le capital allemand qui était prépondérant. En 1867, la Slovénie fut divisée : la plus grande partie revint à lAutriche, le reste à la Hongrie et à lItalie.
À lissue de la Première Guerre mondiale et des élections daoût 1918, la Slovénie fut intégrée au royaume des Serbes, Croates, Slovènes, proclamé le 1er décembre 1918. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Slovénie fut divisée : la partie septentrionale annexée par lAllemagne, la région de Prekmurje par la Hongrie et le reste par lItalie. Un gouvernement fantoche était présidé par Lav Rupnik.
Libérée en 1945, la Slovénie devint lune des six républiques de la république socialiste fédérative de Yougoslavie (S.F.R.J.), et le peuple slovène lun des peuples constitutifs. Le slovène était lune des trois langues officielles. Des conflits territoriaux opposèrent lItalie à la Yougoslavie. LIstrie (partagée entre la Slovénie et la Croatie) et quelques îles revinrent à la Yougoslavie dès 1945, la zone B du territoire libre de Trieste en 1954 (traité dOsimo, signé en 1975 seulement).
La Slovénie devint la république la plus développée de Yougoslavie. Elle bénéficia des infrastructures héritées de lEmpire austro-hongrois, et sut transformer des produits des autres républiques achetés à bas prix et revendus à prix élevé sur le marché fédéral. Le produit social slovène par habitant était plus du double de la moyenne yougoslave.
Au début de lannée 1990, lorsque leurs revendications décentralisatrices furent rejetées lors du XIVe congrès, les Slovènes quittèrent la Ligue des communistes yougoslaves (S.K.J.). Les premières élections pluripartites législatives et présidentielle eurent lieu en avril 1990, assurant la victoire de la coalition non communiste Demos et lélection de Milan Kucan (ex-communiste) à la présidence de la République.
Le référendum national du 26 décembre 1990 confirma lindépendance et la souveraineté de la république de Slovénie, reconnue en janvier 1992 par la Communauté internationale.
Cest la première fois dans leur histoire que les Slovènes disposent de leur propre État. La monnaie, le tolar, créée le 8 octobre 1991, est relativement stable. Linflation sest équilibrée, passant de 92,9 p. 100 en 1991 à 22,9 p. 100 en 1993, mais le chômage augmente (18 p. 100 en 1994).
En 1993, la dette publique (interne et externe) sélevait à 2,9 milliards de dollars, la dette extérieure globale à 2 milliards de dollars (31 mai 1994). La politique de stabilisation commence à porter ses fruits puisque, après une chute du P.I.B. en 1991 (9,3 p. 100) et en 1992 (6 p. 100), il a progressé de 1 p. 100 pour 1993.
Le pays a adhéré à différentes organisations internationales (C.S.C.E., O.N.U., B.E.R.D., F.M.I., Banque mondiale, Conseil de lEurope et G.A.T.T.). À cause de contentieux entre la Slovénie et lItalie concernant les anciens biens italiens en Istrie nationalisés par le régime communiste yougoslave, lItalie bloque la négociation dun accord entamée par la Slovénie pour intégrer lUnion européenne.
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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 30/12/98,
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