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Chroniques du 28 Décembre.

Sommaire

Les Saints Innocents.

Quand j’étais petit, le premier qui se levait, ce 28 décembre, avait le droit de réveiller les autres en leur souhaitant " Bonne Fête " ! Et lorsque les yeux encore mi-clos, il demandait en tentant de dissiper les brumes du réveil, quelle fête ? L’on répondait : " Saint Innocent ! ". parfois en français, parfois en wallon : " E’nocînt " " Innocent " !

Ce terme prenait une signification savoureuse en wallon : je la rapproche de celle de " ravi " en provençal.

Mais ceci nous éloigne de cela. D’où vient donc ce terme ?

Après la naissance de Jésus à Bethléem, le roi Hérode (roi de Judée, de Galilée et de Palestine, instrument fidèle aux mains des Romains), qui avait été mis au courant de la naissance d’un enfant-roi par les mages qu’il avait reçus en grande pompe dans son palais avant la naissance, Hérode donc décida de se tuer tous les enfants " mâles " de moins de 6 mois. Ceci afin de ne pas avoir de rival qui put ravir son trône à sa famille.

Ses hommes d’armes parcoururent les campagnes à la recherche des nouveau-nés, des innocents, p.c.q. non encore marqués par le péché, et les massacrèrent sans pitié. L’Histoire nous a malheureusement appris que la pitié ne marque guère les soldats quand ils obéissent aux ordres.

Marie et Joseph, avertis par l’archange Gabriel, le porte-parole des messages divins, purent s’enfuir à temps, en Egypte, pour échapper au massacre. C’est l’épisode de la fuite en Egypte qui suit dans la Bible celui du massacre des Saints Innocents. Les deux événements ont été illustrés par tous les auteurs classiques, tant en peinture qu’en littérature ou en musique.

1895

La première projection cinématographique des Frères Lumière.

Les fameuses projections de l’année 1895 qu’ils organisèrent avec leur père, Antoine — le chef de l’entreprise familiale spécialisée dans la photographie —, ont marqué la naissance du cinéma comme spectacle collectif et comme industrie destinée à un grand développement social et économique. Pourtant, les frères Lumière n’étaient pas les seuls inventeurs des procédés qui seront connus sous le nom de cinéma.

S’inspirant du kinétoscope de Thomas Alva Edison et de William Dickson, Louis et Auguste Lumière imaginèrent plusieurs procédés complémentaires : ils mirent ainsi au point dès l’été 1894 une caméra "réversible", permettant la prise de vues et la projection sur un écran.

"La Sortie des usines Lumière", projeté en public pour la 1ère fois le 28 déc. 1895, au "Grand Café" (bard des Capucines) à Paris, est considéré comme le 1er film jamais réalisé. Les frères Lumière tournèrent la même année d’autres courts-métrages, notamment "Arrivée du train en gare de La Ciotat", "l’Arroseur arrosé" (ou le Jardinier) et " le Repas de bébé ".

1897

Une première théâtrale dont on ne cesse d’admirer l’auteur et son œuvre : Cyrano de Bergerac, d’Edmond Rostand. Car, après le naturalisme, Edmond Rostand a réussi avec éclat à ressusciter le drame romantique qu’on croyait mort à jamais depuis l’échec des Burgraves  de Victor Hugo en 1843.

Il est né en 1868, étudiant en droit, il écrit des vers et, en 1888, publie un vaudeville, " Le Gant rouge " , représenté sans succès au théâtre Cluny. Le recueil de poésies, Les Musardises  (1890), marque son entrée définitive dans le monde des lettres. La même année, il épouse une jeune poétesse, Rosemonde Gérard. L’année suivante, sa pièce " Les Deux Pierrots "  est également mal accueillie, alors que " Les Romanesques " , comédie en vers parue en 1894, malgré sa mièvrerie et sa préciosité, séduit néanmoins par sa grâce et son brillant. Cette pièce donne déjà un aperçu du style fantaisiste et poétique qui va s’épanouir dans ses prochaines œuvres. Rostand écrit ensuite, toujours en vers, deux pièces pour Sarah Bernhardt : " La Princesse lointaine "  (1895) et " La Samaritaine "  (1897).

Il remporte enfin un triomphe au théâtre de la porte Saint-Martin, le 28 décembre 1897, lors de la représentation de " Cyrano de Bergerac " , comédie héroïque en cinq actes. Sans s’aveugler sur les faiblesses de la pièce, il faut s’incliner devant l’habileté de la construction, l’imagination et la fantaisie de l’intrigue, le pittoresque des tableaux, la verve d’un esprit pétillant, l’ambiance faite à la fois de panache et d’émotion, le lyrisme des tirades. Cette œuvre n’a pas pris une ride depuis sa création. Le héros, Cyrano, spadassin au cœur tendre et enlaidi par un nez protubérant, devient un mythe du théâtre et un personnage qui tente les plus grands acteurs. En 1900, Rostand publie un second drame néo-romantique, L’Aiglon , qui transforme la vie du duc de Reichstadt en épopée sentimentale.

L’interprétation de Sarah Bernhardt contribue au succès de la pièce, que le public applaudit à tout rompre. Edmond Rostand avait-il réussi par ces deux coups de maître à moderniser le drame en vers ? Ses contemporains le crurent qui lui offrirent les plus grands honneurs, dont l’élection à l’Académie française en 1901. C’est alors, pourtant, que Rostand décide de se retirer, pour raison de santé, à Cambo, dans le Pays basque. Il entreprend un vaste projet qui l’occupe plusieurs années : en 1910, paraît Chantecler , sorte de féerie symbolique mettant en scène des animaux. Rostand, en voulant trop en dire, est tombé dans le didactisme. Aussi sa fable fut-elle totalement incomprise. À titre posthume furent publiés un recueil de poésies inspirées par la Première Guerre mondiale, " Le Vol de la Marseillaise "  (1919) et " La Dernière Nuit de don Juan "  (1921), un drame inachevé.

Dernier fleuron du romantisme, Edmond Rostand a su plaire au public de son temps en le touchant dans ce qu’il a de moins changeant. Pour cette raison, il mérite de ne pas être confondu avec les auteurs du Boulevard.

1916

La mort du plus jeune des frères Strauss, Eduard.

Le cadet des frères Strauss, Eduard, naît à Vienne le 15 mars 1835. Il fait de solides études et désire se consacrer à la carrière diplomatique, mais, au contact de ses deux frères et de leur musique de divertissement, il devient également compositeur. Johann lui confie la direction de son orchestre, et il débute le 8 avril 1862. Son charme et son imperturbable élégance sur le podium le font très vite surnommer par les Viennois " le bel Edi ". Il est le prototype du véritable enfant de Vienne, chaleureux et aimable. Il présente ses propres œuvres parmi celles de ses frères, mais il est moins talentueux que Johann et Josef.

Lorsqu’il dissout l’orchestre Strauss, en 1901, il a écrit environ trois cents œuvres, dont les plus nombreuses sont des polkas. En 1907, dans un gigantesque autodafé, il brûle toutes les œuvres de Johann non éditées et restées à l’état de manuscrits. Les souvenirs qu’il écrivit durant sa retraite constituent une source importante d’informations, à la fois sur lui-même et sur les autres membres de la famille. Comme son père et son frère Johann, il fut nommé directeur des Bals de la cour. Il fit plusieurs tournées à travers l’Allemagne et l’Amérique. Il se retira de la vie publique dès 1901 et mourut le 28 décembre 1916.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 30/12/98, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !