Extrait de la revue "Ensemble"

De l'aventure initiale à l'expansion contemporaine :

La politique immobilière de l'Université

Jean-Pierre RIBA UT

(*) Frère Jean-Pierre Ribaut, vice-doyen de la Faculté libre des Lettres et Sciences humaines, archiviste de la F-U-P-L-, en collaboration avec MM. Daniel Bourgois et Charles Henin. La plupart des photos récentes sont dues à Mme Leprince-Ringuet.

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Au cours de l'année 1986, plusieurs faits insolites n'auront pas manqué d'attirer l'attention du passant habitué à côtoyer les paisibles et immuables bâtiments de la Catho.

Voir pointer une immense grue au beau milieu des immeubles de style néo-gothique constitue un anachronisme qui en a surpris plus d'un : démolition ? construction ?... Il a bien fallu se rendre à l'évidence ; dans l'étroit quadrilatère de l'Hôtel académique le bâtiment de l'Institut Supérieur d'Agriculture prenait une nouvelle extension. Aux premiers rayons du soleil printanier des grappes d'étudiants profitaient du nouveau square, à l'angle du boulevard Vauban et de la rue Norbert Ségard, pour attendre l'heure des cours ou rencontrer d'autres étudiants. Ces nouveautés qui pouvaient susciter l'étonnement du passant ne surprenaient guère ceux qui franchissent régulièrement le seuil du 60 boulevard Vauban ; depuis quelques années ils ont vu progressivement changer des lieux auxquels une peinture grise uniforme avait valu une solide réputation d'austérité.

En prenant un peu de recul, il est aisé de percevoir que, sur le plan immobilier, le dynamisme de l'Université Catholique transparaît dans une campagne de rénovation et d'extension sans égale depuis l'élan créateur qui, voici plus d'un siècle, permit l'édification d'un ensemble cohérent et fonctionnel.

 

L'élan créateur

A partir de rien

Bien que préparée de longue date, la loi du 12 juillet 1875 qui accordait la liberté de l'enseignement supérieur posa à ses promoteurs plus de problèmes qu'elle n'en résolvait.

Certes, les Catholiques du Nord et du Pas-de-Calais, dans leur assemblée générale de l'automne 1873, avaient pris la décision de créer une Université Catholique dès que les conditions légales le permettraient.

A Lille, où l'on n'avait pas attendu le vote de la loi pour ouvrir des cours de droit, dés l'automne de 1874, une situation provisoire fut rapidement mise en place. On demanda aux Dames du Sacré-Coeur, qui venaient d'en faire l'acquisition, l'ancien hôtel de la Préfecture pour y établir les Facultés de Droit et de Lettres ainsi que le Collège théologique ; les Facultés de Médecine et de Sciences trouvaient refuge à proximité. Le bail conclu prenait fin en mars 1881, date à laquelle les religieuses, déjà propriétaires de l'immeuble contigu de la rue Royale, souhaitaient en disposer pour agrandir leur maison (acquis ensuite par le diocèse, l'édifice deviendra, en 1908, le pied à terre lillois des archevêques de Cambrai, puis le siège du nouvel évêché lors de la création du diocèse de Lille en 1913).

Du côté de l'Université, on avait donc six ans devant soi pour édifier un ensemble dont on ne possédait aucun plan, mais des idées générales très vagues, qui se révéleront bientôt idéalistes et mal adaptées ; si l'on jetait son dévolu sur le nouveau quartier Vauban, à l'Ouest de la ville, pour y bâtir les futurs locaux, aucun terrain n'était encore acquis et l'on ne possédait d'ailleurs pas le premier franc nécessaire à cette gigantesque entreprise.

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L'acquisition des terrains

Le rattachement à la ville de Lille, en 1858, de la commune rurale d'Esquermes et du faubourg de la Barre, devait permettre à l'antique "insula" resserrée dans les bras de la Deûle de se développer vers l'Ouest. C'est ce nouveau quartier qui est choisi pour y implanter l'Université Catholique (les partisans de l'implantation de l'Université dans les villes de Douai et d'Arras proposaient de l'installer dans des bâtiments déjà existants, tel le palais Saint-Waast à Arras).

Des terrains vagues sont acquis à partir de 1877 au prix moyen de 20 francs le m2. Deux ensembles contigus de part et d'autre de la rue du Port sont immédiatement constitués :

l'îlot principal, de deux hectares, forme un quadrilatère bordé par le boulevard Vauban, la rue du Port, la rue de Toul et la rue François Baës ; un second ensemble, d'une superficie à peine moindre, s'étend de la rue du Port à la rue Colbert. Diverses acquisitions plus ponctuelles portent à , cinq hectares et demi la superficie des terrains de l'Université dans ce seul quartier. Acquis dans sa majeure partie en mai-juin 1877, ce domaine foncier est définitivement délimité en 1878, après des échanges de terrains.

L'élaboration d'un ensemble cohérent

Avant même la fondation de l'Université, le futur recteur, le chanoine Édouard Hauteur (1830-1915) avait effectué un voyage en Allemagne, étudié avec minutie les installations des Universités étrangères, et même celles des Universités françaises.

Balayées par la Révolution, les Universités anciennes, auxquelles aimaient se référer les Universités Catholiques nées de la loi de 1875, ne pouvaient servir de référence architecturale pour l'ensemble à construire. Les conditions de l'enseignement ayant été profondément modifiées et le projet des fondateurs de l'Université Catholique de Lille apparaissant comme particulièrement ambitieux, aucun édifice existant n'était capable de les inspirer.

Dans l'esprit du recteur, historien du Moyen Âge, la nouvelle Université Catholique de Lille ne pouvait se concevoir que sur le modèle des prestigieuses institutions médiévales, en particulier l'antique Collège Saint-Pierre établi à l'ombre de la Collégiale lilloise. Dans cette optique, on décida d'édifier les bâtiments dans le style gothique de la première moitié du XIIIe siècle, "qui, par son caractère chrétien, par sa noble et belle simplicité se trouve merveilleusement en harmonie avec la destination de l'édifice". Ce choix, tout à fait en accord avec les orientations du temps, ne facilitait pas la tâche des maîtres d'oeuvre, l'architecture gothique n'ayant pas laissé beaucoup de réalisations dans le domaine civil (la majeure partie des édifices religieux construits à Lille dans la seconde moitié du XIXe siècle appartient au style néogothique, à commencer par Notre-Dame de la Treille qui s'inspire également de la première moitié du XIIIe siècle. L'architecture civile s'oriente au contraire vers le néoclassique : Facultés de l'État, gare du chemin de fer, et même Collège des jésuites, rue Solférino).

Les architectes successifs, le baron Béthune d'Ydewalle et Dutouquet, en collaboration étroite avec le recteur Mgr Hautcoeur, dressent les plans d'un ensemble vaste et original. En fonction du temps imparti, il importait d'agir sans délai. Une consultation des doyens en mars 1877 permit au recteur de présenter un premier projet dès le mois suivant.

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Ardent défenseur de la Renaissance gothique en Belgique, le baron Jean-Baptiste Béthune d'Ydewalle il 821-1894) était à la fois peintre, sculpteur et architecte. Sa compétence technique suscitait la méfiance de ses collègues qui le considéraient volontiers comme un "homme romanesque", alors qu'il s'efforçait, au-delà de la seule architecture des bâtiments, de concevoir la décoration et le mobilier en harmonie avec la construction. Ses plans pour le Sacré-Coeur de Montmartre ne furent pas retenus.

Louis Dutouquet (1821-1903), élève des Écoles académiques de Valenciennes, puis de l'École des Beaux-Arts de Paris, s'installe à Valenciennes à partir de 1848. Mgr Hautcoeur le fait choisir, en 1879, comme architecte du nouveau Carmel de Lille, proche de l'Université et construit dans le même style.

Par suite de l'expulsion des carmélites, au début du siècle, ce bâtiment, transformé en établissement scolaire, accueillera l'Institution Blanche de Castille, puis Thérèse d'Avila.

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Plab de quartier IMPLANTATION SUCCESSIVE DES BATIMENTS DE L'UNIVERSITE CATHOLIQUE DE LILLE AU CENTRE DU QUARTIER VAUBAN

1. Maison de famille Albert le Grand 1879-1880.
2. Partie Nord-Est du Palais académique cl Bibliothèque 1879-1880.
3. Maison de famille Saint-Louis 1880-1881.
4. Faculté de Médecine 1882-1883.
5. Faculté des Sciences 1883-1884.
6. Partie centrale du Palais académique 1883-1885.
7. Faculté de Théologie 1885-1887.
8. Clinique Saint-Raphaël 1886-1889.
9. Maison de famille Saint-Michel 1892-1893.
10, Maison des étudiants 1900.
1l. École d'Électricité 1913.
12. Aula maxima.
13. Église universitaire.
14. Maternité Sainte-Anne 1925, devenue Foyer sacerdotal 1977.
15. Immeuble du 67 Boulevard Vauban _qui a abrité l'E.M.A.C.A.S., l'E.D.H.E.C., l'École Supérieure de Journalisme et actuellement l'I.E.S.E.G.
16. I.S.E.N, 1960.
17. École d'lnfirmières et Puéricultrices 1962.
18. École de Service Social 1965.
19. Restaurant universitaire et Résidence Teilhard de Chardin 1966.
20. I.S.A. 1967-1968.
21. Laboratoire de magnétisme 1975.
22. E-D-H-E-C- 1976.

Le baron Béthune proposera successivement trois séries de plans, chaque fois remis en chantier pour manque de réalisme ; le refus du troisième projet établi en février 1879, mit fin en avril à la collaboration avec l'architecte belge. Durant l'hiver 1878-1879 des tractations avec le Valenciennois Dutouquet amenèrent à lui confier la responsabilité des plans définitifs qu'il présente en juillet 1879.

Dutouquet se limite à remanier les plans précédents selon les vues des responsables de l'Université. La conception générale, celle du baron Béthune, n'était pas remise en cause. Le projet, grandiose, comportait essentiellement la construction de trois vastes immeubles. L'édifice principal, dénommé "Palais académique", s'adjoint une aile, destinée à abriter bibliothèque et observatoire, et se complète par deux bâtiments accolés : l'église et l'aula maxima. La Faculté des Sciences et l'École des Hautes Études Industrielles s'établissent dans un quadrilatère dont l'entrée se situe rue de Toul. La Faculté de Médecine, séparée de l'îlot principal par la rue du Port, s'élève au milieu d'un jardin botanique rattaché à la Faculté des Sciences. D'autres constructions de moindre importance, maisons de famille, c'est-à-dire résidences d'étudiants, cliniques et services hospitaliers, sont prévues dans le même quartier.

Une réalisation échelonnée

Un projet aussi ambitieux ne pouvait être mis en oeuvre sans d'importants moyens financiers : née d'une initiative privée et portée par la volonté des Catholiques du Nord et du Pas-de-Calais, cette Université dépendait entièrement de leur générosité. Une souscription permit de recueillir, de 1875 à 1878, six millions et demi de francs 6 destinés non seulement à l'achat des terrains et à l'édification des bâtiments, mais aussi à la fondation des chaires d'enseignement (cf. le volume Souscription pour la fondation de l'Université Catholique de Lille, Lille, 1878, qui donne en détail une récapitulation complète des sommes recueillies. La nouvelle souscription, ouverte en 1883, dépassait les 2.225.000 francs en septembre 1886...).

L'importance des constructions projetées, les contraintes de l'entrepreneur Rouzé, de Lille, les diverses échéances des implantations provisoires, sans compter les limites financières, imposèrent une réalisation échelonnée en plusieurs campagnes, ce qui n'était pas prévu au départ. Cinquante années seront finalement nécessaires pour achever entièrement le programme primitif, car des événements extérieurs à la vie de l'Université interviendront pour retarder l'exécution d'un plan qui, dans l'esprit de ses promoteurs, devait être réalisé en une dizaine d'années.

Philibert Vrau (1829-1905), industrieL1illois, fut avec son beau frère Camille Féron-Vrau (1831-1908) parmi les plus ardents promoteurs de l'Université Catholique.

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Curieusement, le premier édifice mis en chantier fut l'actuelle Résidence Albert le Grand, alors dénommée "Maison de famille Notre-Dame". Philibert Vrau 7, qui fut à l'origine de cette initiative, lui assignait pour but de protéger des dangers de la ville les étudiants étrangers à l'agglomération lilloise. La pose de la première pierre eut lieu le 20 juin 1879, en la fête du Sacré-Coeur ; à peine achevés, les bâtiments accueillirent au cours de l'hiver 1880-1881 les élèves du Collège Saint-Joseph, fermé par suite de l'expulsion des Pères jésuites. Les 28, 29 et 30 juin 1881 s'y tint le Premier Congrès Eucharistique International. Enfin, les services généraux de l'Université s'y installèrent en attendant de rejoindre le bâtiment principal.

Commencé à l'automne de 1879, avec la pose solennelle de la première pierre le 22 novembre à l'occasion du Congrès annuel des Catholiques du Nord et du Pas-de-Calais, le gros oeuvre de la première partie du Palais académique est achevé au printemps de 1881. La partie Nord-Est de l'édifice et la bibliothèque qui en forme l'aile sont mises en service l'année suivante. En 1880-1881 est bâtie la Maison de famille Saint-Louis ; la faculté de Médecine sort de terre en 1882-1883.

Novembre 1882 marque un premier, mais bref arrêt que souligne Mgr Hautcoeur dans son rapport de rentrée (Bulletin de l'Œuvre des Facultés Catholiques de Lille, 5e année, nov. 1882, p. 33). Très vite, le programme se poursuit à un rythme soutenu : l'édification du quadrilatère de la. Faculté des Sciences en 1883-1884, la partie centrale de l'Hôtel académique de 1883 à l885. Le recteur note avec satisfaction lors de la Séance solennelle de rentrée, le 19 novembre 1885 : "Toutes les facultés ont abandonné leurs locaux provisoires". Rappelant le projet des deux bâtiments où devaient trouver place l'aula maxima et l'église universitaire, il précise : "Tout cela se fera en son temps. Nous l'attendons sans impatience. Au besoin les constructions actuelles seraient suffisantes pendant une longue période" (ibid., 8e année, déc. 1885, pp. 39-40).

Les premières difficultés apparaissent, tempèrent l'enthousiasme des débuts et ont un retentissement indirect au niveau de la politique immobilière. Ces difficultés ne sont pas seulement d'ordre économique ; la loi Ferry de mars 1880 a supprimé les jurys mixtes et retiré aux établissements libres le droit de porter le titre d'université. Le conflit avec les Hospices de Lille au sujet de la jouissance de l'aile droite de l'Hôpital de la Charité entrave le développement de la Faculté de Médecine. Bientôt le siège de l'Académie et les Facultés de Droit et de Lettres quitteront Douai pour Lille... sans parler des tensions internes qui amèneront un changement de recteur en 1888.

Cependant en 1886-l887, puis en 1888-1889, on édifie la Clinique Saint-Raphaël. Cette première grande campagne s'achève, en 1892-1893, avec la construction de la Maison de famille Saint-Michel.

Le ralentissement de la souscription, la stagnation du nombre des étudiants, puis la Première Guerre mondiale retarderont l'achèvement du plan primitif. En 1900, s'élève cependant la Maison des Étudiants, tandis que le secteur scientifique témoigne de son extension avec la création de l'École d'Électricité des Hautes Études Industrielles dont le bâtiment porte la date de 1913.

Bien qu'inachevé, l'ensemble réalisé entre 1878 et 1885, suscite l'admiration ; le caractère résolument original de chaque bâtiment n'altère pas l'unité profonde engendrée par le choix du style (Marie-Joseph Lussien-Maisonneuve a présenté une étude architecturale des bâtiments dans "Fascination médiévale et architecture de la Catho", Ensemble, 1977, pp. 277-289).

L'historien Lavisse, sensible à cette impression d'unité qui se dégage d'un tel ensemble architectural, ne cache pas son admiration (Revue internationale de l'enseignement, 15 décembre 1886, pp. 473-493). "Vous avez érigé, disait déjà en novembre 1882 aux catholiques de la province ecclésiastique de Cambrai Mgr Cartuyvels, vice-recteur de l'Université Catholique de Louvain, vous avez érigé, avec une magnificence royale, le palais de la science chrétienne, et l'oeil de l'étranger, comme celui de l'adversaire, s'arrête étonné devant ces édifices et se demande en vue de quel grand dessein des mains privées ont pu dresser un monument pareil... Quand je compare ce qui s'est fait ici, non par les efforts successifs d'un demi-siècle, comme chez nous, avec l'appui de la nation entière, mais en cinq ans, à une époque de bouleversements politiques.., quand je vois votre oeuvre debout, malgré tant d'oeuvres que vous avez à soutenir, malgré les manifestations de l'anarchie, les destructions du présent, les craintes de l'avenir ; quand, malgré tout cela, je vois que vous ne laissez pas d'assurer avec un calme surhumain les destinées de cette grande oeuvre, je ne puis m'empêcher, Messieurs, d'exprimer devant vous l'admiration qu'inspire au monde entier la persévérance de chrétiens 'aussi éprouvés" (Bulletin de l'Œuvre des Facultés Catholiques de Lille, 5e année, mai 1883, pp. 204-205).

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Achèvement du plan primitif et constructions isolées

Dans l'esprit des fondateurs de l'Université, l'effort déployé dans le domaine immobilier comportait un terme naturel : l'achèvement rapide des travaux entrepris. Mgr Hautcoeur et les membres du Conseil d'administration, emportés par l'enthousiasme des débuts, pensaient que dix innées suffiraient pour mener à terme le projet initial. Le rythme imprimé aux premières constructions, durant les cinq années 1879-1884, laissait bien augurer de la suite.

La Première Guerre mondiale retarda l'exécution des deux derniers éléments du plan dressé en 1877 : l'église universitaire et l'aula maxima. En vue de la célébration du cinquantenaire14 de l'Université, l'achèvement du premier programme constitua un objectif prioritaire (ouvert en novembre 1874 avec la création des premiers cours de Droit, l'Institut Catholique de Lille fut inauguré un an plus tard. L'inauguration solennelle de l'Université Catholique de Lille eut lieu en janvier 1877 dés réception des Lettres Apostoliques qui l'érigeaient en Université pontificale. Cette dernière date fut retenue comme véritable point de départ pour toutes les cérémonies jubilaires). C'est ainsi que l'architecte J.-B. Maillard fit édifier les deux bâtiments qui relient l'Hôtel académique au boulevard Vauban : l'église et l aile Vauban.

La différence entre les périodes de construction et l'influence de l'architecte apparaissent nettement quand on compare le style des bâtiments. Le néogothique élégant de Dutouquet s'accommode mal de celui plus lourd et massif de Maillard.

Avant même que soit achevé le projet initial, de nouveaux besoins devaient déterminer une nouvelle ère de politique immobilière. Le 19 novembre 1925, on inaugurait solennellement, 87 boulevard Vauban, la nouvelle Maternité Sainte-Anne. Elle se rapprochait de la Clinique Saint-Raphaël où elle avait été fondée en 1877 avant d'émigrer vers l'Hôpital de la Charité, et de s'établir rue du Marché dans le quartier de Wazemmes.

Avec la Maternité Sainte-Anne débute une série de constructions isolées répondant à des besoins ponctuels. Le secteur médical, et plus particulièrement hospitalier, se trouve concerné dans un premier temps, puisqu'après la Maternité Sainte-Anne, c'est la Polyclinique saint- Philibert qui sort de terre, en 1933 ; elle est inaugurée le 16 novembre par le Nonce Apostolique Mgr Maglione.

L'après-guerre voit l'institution affrontée à d'autres problèmes. Après la laborieuse remise en route d'un établissement que les premiers mois de la guerre avaient décapité sans l'amener cependant à cesser son activité, des problèmes d'effectifs et plus encore de diversification des enseignements détermineront des incidences immobilières. L'École des Missionnaires du Travail, devenue en 1946 École des Missionnaires d'Action Catholique et d'Action Sociale (E.M.A.C.A.S.) et l'E.D.H.E.C. quittent la Faculté de Droit Dont elles sont issues pour s'installer temporairement dans l'hôtel du 67 boulevard Vauban, avant d'immigrer l'une vers Mons-en-Baroeul, l'autre dans des locaux neufs.

Le développement des Écoles d'ingénieurs va changer la figure de l'îlot principal. Outre d'importants aménagements intérieurs, tels celui de l'amphi de Chimie divisé dans sa hauteur, en 1963-1964, qui permet la création de salles supplémentaires, deux constructions s'élèvent aux angles de la faculté des Sciences : celle de l'I.S.E.N, en 1960, celle de l'I.S.A, en 1967-l968. Si ces deux édifices arrivent encore, non sans mal, à s'intégrer dans le style général des bâtiments, la réalisation dans le jardin intérieur de l'Hôtel académique du laboratoire de magnétisme, en 1975, illustre la prédominance de l'utilitaire à court terme sur une politique concertée dont cette période intermédiaire des années 1955-l970 nous fournit divers exemples. Que dire alors du souci de l'environnement et du cadre de vie ?

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Vers une politique immobilière cohérente et concertée

S'adapter aux temps

Une modification profonde de cette attitude empirique devenait nécessaire. Certes, le manque d'entretien de certains bâtiments rendait urgentes des décisions capitales. La création de la Fédération, en 1973, facilitait l'élaboration d'une politique concertée, y compris sur le plan immobilier ; les fêtes du centenaire, en 1976-1977, marquaient le départ d'une campagne de rénovation des bâtiments du 60 boulevard Vauban. Un service de maintenance fut constitué ; au-delà de l'entretien et de l'aménagement des locaux, sa mission est de prendre en charge la politique immobilière de la Fédération en lien avec les établissements et instances concernés, notamment la Commission immobilière.

Différents aspects de la réalité : démographique, économique, pédagogique... imposèrent une meilleure exploitation des lieux existants et la recherche de nouveaux locaux. Certes, on ne se trouvait plus devant la table rase des années 1875 qui permettait une création pure. Sur le plan des décisions la situation s'était également bien transformée. Au système monolithique et pyramidal où l'I.C.L., propriétaire, décidait et payait, s'est substituée une réelle décentralisation, assortie de l'autonomie. Les établissements fédérés ont l'initiative des projets dont l'exécution reste subordonnée, suivant les cas de figure, à l'accord du propriétaire du terrain (généralement l'Institut Catholique par l'intermédiaire de la Société Civile Immobilière), à l'apport complémentaire de la F.U.P.L.

Le plus élémentaire réalisme impose de partir de ce qui existe et d'en tirer le meilleur parti, toujours au moindre coût, en tenant compte des contraintes nouvelles et du changement des conditions de vie. Au surplus, il faut, si possible, dépasser les besoins immédiats pour faire des prévisions à moyen ou long terme. C'est dire qu'un siècle plus tard, la problématique est toute différente et que l'élan créateur des débuts cède la place à une politique de développement tout aussi dynamique.

Partir du réel

Les événements se chargent d'ailleurs d'imposer leurs contraintes. Le paramètre déterminant dans la nouvelle campagne immobilière entreprise au sein de la Fédération dans les années 70, réside dans l'augmentation des effectifs. Dès 1955, se fait sentir la saturation de locaux conçus pour héberger deux ou trois mille personnes (les Archives de l'Institut Catholique de Lille qui conservent, dans la série H-Constructions, une documentation exhaustive sur le programme immobilier des années 1877-1890, ne gardent aucune trace du nombre précis d'étudiants prévu dans l'élaboration d'un programme où la surface et les volumes semblaient être accordés généreusement ; aussi les témoins parlent volontiers de splendeur et de magnificence, et les adjectifs " vaste ", "immense ", voire "luxueux ", arrivent tout naturellement sur leurs lèvres).

Divers aménagements, en un premier temps, permirent d'y remédier. Ces dix dernières années, le nombre des étudiants a doublé ; il approche aujourd'hui les dix mille, sans compter les stagiaires de la formation permanente ou les auditeurs des cours publics et activités culturelles, ce qui amène à un effectif total d'environ quinze mille personnes fréquentant_ les locaux universitaires chaque semaine. A cette importante évolution quantitative répond une exigence qualitative accrue qui trouve une répercussion au niveau des locaux : aujourd'hui les immeubles sont bien plus que les murs et les planchers, qui apparaissent à première vue ; ils sont bourrés d'équipements, de réseaux, d'installations plus ou moins complexes.

Le besoin croissant et légitime d'affirmation d'identité des établissements pose de sérieux problèmes de place. Souvent issues des cinq Facultés traditionnelles (Droit, puis Sciences économiques, Sciences, Lettres, Médecine, Théologie), les Écoles Supérieures tendent à prendre leur autonomie en s'installant dans des locaux propres, voire dans des immeubles distincts de leur implantation d'origine. Pourtant une volonté de vivre ensemble dans le même quartier permet en premier lieu de bénéficier des équipements communs (Restaurant universitaire, Bibliothèque, Centre Universitaire de Promotion de la Santé : avec ses quatre chaînes, le Restaurant universitaire de la Catho sert prés de 5.000 repas chaque jour, soit quelque 800.000 dans l'année. La Bibliothèque centrale de l'I.C.L. conserve prés de 500.000 volumes ; le C.U.P.S. vient d'ouvrir ses portes, à l'automne de 1986, dans les nouveaux locaux du 42 boulevard Vauban) mais plus encore, le côtoiement de divers modes de pensée contribue à l'enrichissement de tous, dans une multidisciplinarité vécue au quotidien.

Aménager l'ancien

La recherche d'une solution passe en premier lieu par une meilleure utilisation des immeubles existants avant qu'on envisage l'implantation dans de nouveaux locaux. L'Hôtel académique fournit ainsi un bel exemple de gain de place avec l'aménagement des combles en bureaux de chercheurs au cours des années 1985-1986 ; un résultat semblable fut obtenu, en 1977, avec la transformation d'amphis dans le secteur scientifique ; la création de plusieurs niveaux dans la chapelle absidale, en 1985, permit de créer des surfaces neuves dont ont bénéficié la Faculté de Théologie, l'E.S.A.D. ou les Écoles de langues (le signataire de ces lignes aurait mauvaise grâce à ne pas reconnaître que ces travaux ont valu, en outre, au service des Archives centrales de l'I.C.L, une extension appréciable de la superficie de ses magasins). On notera au passage, le souci de respecter le style des lieux, dans cette dernière réalisation.

Pour intéressante qu'elle soit, cette solution reste très limitée, les murs des anciens bâtiments n'étant pas encore extensibles ! La transformation d'immeubles, souvent facilitée par le changement de destination, offre une possibilité de meilleure répartition des surfaces et d'aménagements plus fonctionnels. Ainsi l'Hôtel particulier du 67 boulevard Vauban qui hébergea successivement l'E.M.A.C.A.S. et l'E.D.H.E.C., puis l'École de Journalisme, fit, en 1981, l'objet d'une complète rénovation, au bénéfice de l'I.E.S.E.G., tout comme la maison de la rue Patou occupée par l'École de Formation d'Animateurs Sociaux.

L'amélioration du cadre de vie peut susciter des travaux de restauration dignes d'être soulignés : ainsi le ravalement des façades à la Clinique Saint-Raphaël, rue du Port, ou à la Faculté des Sciences, rue de Toul. Sur le boulevard Vauban, l'aménagement de deux jardins aux extrémités de l'îlot principal a permis, en faisant disparaître deux verrues, de mieux rendre perceptible l'unité architecturale.

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Chercher de nouvelles implantations...

Parallèlement à cette rénovation du patrimoine immobilier de l'Université, une extension de ce même patrimoine s'avère de plus en plus urgente pour répondre aux besoins les plus pressants.

Quand la configuration des lieux le permet, cette extension peut être obtenue par des constructions adjacentes ; ainsi la Faculté de Médecine a pu édifier un nouveau corps de bâtiment en 1980 et un nouvel amphi en 1986, poursuivant une volonté d'agrandissement manifestée dès 1970-l972 par la séparation en deux niveaux de l'ancien amphi Féron-Vrau pour en doubler la superficie utilitaire.

L'acquisition récente d'immeubles anciens situés dans le Quartier Vauban, suivie de leur remise en état, apparaît comme une solution d'avenir. En 1985-1986, l'I.S.E.N, a pu s'installer dans de nouveaux locaux cédés par le Centre Scolaire Saint-Paul, à l'angle de la rue Solférino. Deux ministres ont présidé l'inauguration de cette nouvelle installation, le jour même où le créateur de l'École, Norbert Ségard (1921-l980), donnait son nom à l'ancienne rue François Baès. En cette même année 1986, l'achat de deux maisons de maître, aux 40 et 42 boulevard Vauban, en face du nouvel I.S.E.N., permettait au C.U.P.S. et à l'I.F.A.C. de disposer d'espaces indépendants et mieux adaptés à leur destination.

Signe de la volonté de regroupement des établissements dans ce secteur, cette opération permettait surtout de ne pas laisser passer l'opportunité d'acquérir des terrains construits ou constructibles dans le quartier.

Pourtant ces deux solutions restent souvent insuffisantes pour répondre aux besoins les plus urgents ; il faut alors recourir aux constructions nouvelles. Elles ont été nombreuses ces dernières années. A la suite de l'École d'infirmières et de Puéricultrices ou de l'École de Service Social, l'École de Haute Études Commerciales, d'abord installée dans la Résidence Teilhard de Chardin, a fait édifier de nouveaux locaux dans le quadrilatère de Médecine en 1977 et s'apprête à y effectuer une seconde tranche de travaux. L'Institut de Kinésithérapie - Podologie - Orthopédie s'est établi dans l'enceinte de l'ancien Hôpital Saint-Philibert.

Reste toujours la possibilité d'acquérir, au-delà du secteur, des terrains à bâtir pour construire de nouveaux édifices : c'est la solution retenue pour la création de l'Hôpital Saint-Philibert, lors de son transfert à Lomme en 1976. Il était impensable de trouver un terrain de plus de deux hectares et demi, en pleine ville, pour édifier un complexe hospitalier neuf capable d'accueillir les services agrandis et surtout modernisés de l'ancien Hôpital Saint-Philibert et de la Maternité Sainte-Anne. Une opération identique permettra, à moyen terme, la création d'un nouvel Hôpital Saint-Vincent, au sud de Lille, sur un terrain de plus de deux hectares. Des délocalisations plus importantes sont parfois réalisées. En quittant Roubaix pour s'installer à Villeneuve-d'Ascq, l'ancien Institut Technique Roubaisien est devenu l'École Supérieure des Techniques Industrielles et des Textiles.

...en raison des contraintes et changements

Souvent tributaire de la nécessité, la politique immobilière l'est aussi du changement, en particulier à cause des contraintes imposées par les événements ou les règlements. Ainsi le premier choc pétrolier, en 1974, a entraîné l'isolation des toitures de la majeure partie des immeubles anciens, voire, la pose de faux plafonds dans des locaux où l'architecture du XIXe siècle avait dispensé le volume avec générosité.

A côté de ces mesures destinées à favoriser les économie d'énergie, dans un ensemble où les frais de chauffage comptent pour 15 % des charges de maintenance, des normes de sécurité impératives imposent d'onéreuses transformations qu'accompagne parfois une restauration importante, voire totale, de bâtiments anciens, comme ce fut le cas à la Résidence Saint-Michel, en 1985. Mais le plus souvent, le simple souci d'hygiène ou de confort appelle des rénovations comme celle qui, depuis 1980, s'efforce de donner un visage plus accueillant à l'Hôtel académique.

Le renouvellement de la pédagogie, donnée primordiale dans un établissement universitaire, influe directement sur la conception des locaux ; on pense tout naturellement à l'aménagement des laboratoires du secteur scientifique ou des Écoles de langues, sans prendre en compte les équipements de sonorisation, de projection ou de vidéo, fixes ou mobiles, qui nécessitent des installations spécialisées.

L'informatique, indispensable auxiliaire de la recherche, prend une part grandissante dans l'enseignement ; des centres informatiques performants, installés dans des locaux adaptés et reliés à des ordinateurs intérieurs ou à des banques de données extérieures, fonctionnent dans les secteurs scientifique ou économique, mais aussi à l'École de Professeurs... De même, la bureautique envahit les secrétariats, où les claviers de la dactylo cèdent le pas aux écrans et aux imprimantes. Ainsi, de nouveaux types de locaux s'avèrent nécessaires dont la variété s'étend des serres du jardin botanique à la nouvelle salle des sports Norbert Ségard, réalisée en 1978, en collaboration avec le Centre Scolaire Saint-Paul.

Aussi importante que la modification de la pédagogie, et peut-être moins perceptible tant elle imprègne notre vie quotidienne, galle des modes de vie entraîne des changements profonds dont les bâtiments sont amenés à subir les répercussions. Loin d'être résolu de façon satisfaisante (mais peut-il l'être dans un secteur aussi urbanisé que le quartier Vauban ?), le problème du parking des véhicules reste une préoccupation majeure. Bien que des centaines de places aient été dégagées au cours des dernières années, se garer dans ce secteur relève parfois de l'exploit, alors que le stationnement des voitures était encore relativement aisé, boulevard Vauban, il y a vingt ans !

Autre signe des temps : si la première ligne de téléphone, installée à la Catho en 1923, a suffi, durant près de quarante ans, à répondre aux besoins, l'ensemble universitaire comporte aujourd'hui plus de 1.500 postes dont les 3/4 sont branchés sur des installations interconnectées : à eux seuls, ces chiffres font prendre conscience du changement provoqué dans notre univers par le développement de la communication. Dans le même ordre d'idées, un studio de radio, mieux vaudrait dire une "maison de la radio", a été aménagé au sein de l'ensemble scientifique ; une radio-libre, Radio Cité Vauban, gérée par des élèves-ingénieurs, émet dans le rayon de la métropole lilloise, sur une fréquence de 91,3 MHz à raison de 120 heures par semaine.

L'attention portée à l'environnement constitue aujourd'hui une dimension importante de la politique immobilière.

Établie sur une superficie d'environ six hectares dans le quartier Vauban, la Catho se trouve souvent placée devant des choix délicats pour maintenir un équilibre entre les surfaces construites et les espaces verts. L'indispensable multiplication des parkings s'est faite au détriment des pelouses, bien qu'on ait essayé de respecter les arbres. Mais la nécessité entraîne parfois une modification des points de vue...

L'utilisation de nouveaux matériaux, comme l'aluminium ou les matières plastiques dans les menuiseries, l'inox et les ardoises artificielles dans les couvertures, demande une attention particulière pour concilier, dans les efforts de rénovation, les découvertes récentes et le caractère des lieux.

On retrouve, en fait, la préoccupation des bâtisseurs de 1880 qui surent allier la tradition, incarnée par le style gothique, et la modernité, avec l'emploi du béton armé, l'utilisation de charpentes métalliques et de voûtes de briques, pour séparer les étages, ce qui permit de faire l'économie des contreforts saillants, dont certains nostalgiques du passé auraient voulu "orner" les façades.

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Perspectives

'L'augmentation des effectifs a contraint l'Université Catholique de Lille à définir une politique immobilière concertée. La transformation de la société et de l'enseignement impose de prévoir l'avenir. Face au manque de place et à la limitation des moyens, une utilisation plus intensive des locaux doit être envisagée ; l'année universitaire s'allonge, des cours sont donnés le soir et le samedi. Parallèlement à cette extension dans le temps, celle des espaces reste indispensable.

Une plus grande mobilité devient ainsi nécessaire, plusieurs fondations récentes n'ont pu avoir lieu qu'à la suite de délocalisations : ouverture du Foyer international de Jeunes Filles, rue de la Bassée, et de la Maison médicale Saint-Camille, rue Saint Jean-Baptiste de la Salle, suite au départ, pour Lomme, de l'Hôpital Saint-Philibert ; un Foyer sacerdotal à l'intention des prêtres enseignant à l'Université s'est installé dans les locaux de l'ancienne Maternité Sainte-Anne ; la construction du nouvel Hôpital Saint-Vincent rendra disponible pour un autre usage les 4.800 m2 de la Clinique Saint-Raphaël. Des utilisations multiples peuvent être envisagées ; l'église universitaire, qui accueille toujours les grandes célébrations liturgiques ou para-liturgiques, sert également de salle d'examens, tandis que trois chapelles de dimensions plus modestes, répondent aux besoins quotidiens du culte. Le monde de demain oblige à "s'adapter à l'adaptabilité", ou plus modestement au changement : les grands immeubles tendent à être en situation de remembrement permanent; certaines salles de cours sont successivement devenues en dix ans, salle vidéo, puis salle d'ordinateurs, avant d'être finalement transformées en bureau par suite de réorganisation interne d'un établissement.

Le coût de la construction ou de la rénovation, les contraintes de rentabilité, les allures de "bourse immobilière" qui prévalent de plus en plus dans les discussions obligent à une concertation des différents éléments de l'ensemble universitaire pour une politique immobilière globale : l'aide de la Fédération aux réalisations particulières est d'ailleurs subordonnée à cette clause, car il ne suffit pas de , gérer le présent ou l'avenir à court terme ; une politique responsable s'efforce de préparer l'Université de demain.

Le projet est ambitieux : il faut, en premier lieu, augmenter notablement, doubler dans certains cas, les surfaces pour atteindre les normes officielles. Une telle extension suppose un effort de prospective et un financement approprié : la campagne de souscription 1986-1987 insiste sur cet aspect des besoins urgents de l'Université qui doit acquérir encore, soit de nouveaux terrains, soit d'anciens immeubles, dans le quartier Vauban.

Les prévisions à plus long terme, à partir des prospections de courbes d'effectifs, imposent de n'écarter aucune des hypothèses qui auraient chance de résoudre le problème grave du manque d'espace. Il est certain, pour se limiter à un seul exemple, que de très importants investissements sont à envisager pour doter le quartier des infrastructures indispensables à un "campus universitaire" implanté en milieu urbain. L'imagination et l'esprit d'entreprise seront demain, comme hier, aussi nécessaires que les moyens financiers.

Les responsables de la politique immobilière de l'Université Catholique de Lille sont aujourd'hui affrontés à des problèmes qui les apparentent aux aventuriers qui, voici un siècle, ont réussi à faire sortir de terre, en quinze ans, un gigantesque ensemble dont il était audacieux d'imaginer l'aussi rapide réalisation. Puissent-ils, avec le même enthousiasme et la même foi, se montrer, dans des conditions bien différentes mais certes pas plus aisées, les fidèles continuateurs de leur oeuvre !

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Dernière mise à jour le 19/11/98