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Chroniques du 22 février.

Sommaire :

1300

Le Pape Boniface VIII publie la Bulle " Antiquorum " qui crée " l’Année Sainte ".

L’afflux extraordinaire de pèlerins pour célébrer la fin d’un siècle poussa le Pape à leur accorder des indulgences s’ils priaient dans deux basiliques consacrées aux saints Apôtres.

J’en ai parlé le 27 Janvier (1349), référez-vous en à cette Chronique.

1788

La naissance, à Dantzig, du penseur et philosophe allemand, pessimiste et misogyne, Arthur Schopenhauer.

Marqué très jeune par le malheur (la mort de son père et ses disputes avec sa mère insupportable), il voyage, réfléchit, étudie le bouddhisme et l’hindouisme.

C’est dans son ouvrage capital, " le Monde comme volonté et représentation " (1819) qu’il exposa les principaux éléments éthiques et métaphysiques de sa philosophie athéiste et pessimiste. Il y distingue un " vouloir-vivre " commun à tous les vivants, et qui est source de souffrance. Il considère l’œuvre d’art comme la suspension de cette souffrance. Connu pour son attitude hostile envers les femmes, Schopenhauer appliqua par la suite ses observations à une réflexion sur les principes qui régissent l'activité sexuelle de l'être humain, affirmant que ce ne sont pas les émotions de l'attachement sentimental qui poussent les individus les uns vers les autres, mais les impulsions irrationnelles de la volonté.

Il influencera fortement les philosophes et artistes du XX° siècle, Nietzsche, Wagner …

1848

L’interdiction d’un banquet d’électeurs républicains provoque des émeutes, prémices d’une Révolution.

Depuis la Révolution de 1830 qui a mis sur le trône de France Louis-Philippe 1er, fils du Duc d’Orléans, la France connaît plusieurs crises, sociales, économiques et même ouvrières.

Mais l’opposition est muselée et le système électoral censitaire ne permet pas aux revendicateurs d’entrer dans le système parlementaire. Ne pouvaient voter que les citoyens payant un impôt (le Cens) de 500 F. A 1000F. de Cens, il n’y avaient en France que 90000 électeurs et 15000 éligibles sur près de 30 millions de français).

La censure et l’interdiction des réunions électorales pousse les opposants à adopter un système original en France : des banquets où sont bien sûr conviés les partenaires politiques. Plusieurs dizaines de banquets sont ainsi tenus à Paris et en provinces. Mais le Ministère se raidit et ne veut pas entendre parler du suffrage universel. La dynastie blâme les " banquettistes " et " leurs passions aveugles ". Les banquets sont interdits. Si les opposants dynastiques se soumettent, de même que les Libéraux, les Radicaux (Lamartine, Ledru-Rollin …) organisent une manifestation de protestation. 50 députés (sur 250) déposent une motion de défiance et même de mise en accusation des ministres du gouvernement.

Les ouvriers s’agitent et se heurtent aux Gardes Nationaux. Des barricades s’élèvent. Des agitateurs affluent de la grande périphérie. Le calme revient, mais le silence est lourd de menaces ; demain, ce sera la Révolution.

1932

La naissance d’un "présidentiable" après deux autres, Edward Moore Kennedy, frère de John et de Robert.

Les deux frères cadets du président Kennedy jouent, dans l’histoire des États-Unis, un rôle de premier plan. Robert Francis Kennedy est né le 20 novembre 1925. En 1960, John Kennedy décide de se présenter à l’élection présidentielle. Robert, déjà célèbre comme sénateur, organise la campagne ; le succès de son frère est un peu le sien. Les deux hommes ont besoin l’un de l’autre : John installe Robert au département de la Justice (attorney general ), où il pourra imposer aux conservateurs du Sud la déségrégation raciale.

Après l’assassinat de son frère (1963), il devient le candidat le plus sérieux à la Maison Blanche. Mais le 6 juin 1968, peu après minuit, à l’hôtel Ambassador de Los Angeles, où l’attendent ses partisans, il est atteint de plusieurs balles de revolver, tirées par Sirhan B. Sirhan, un immigré d’origine palestinienne, qui lui reproche ses sympathies pour Israël. La mort de Robert Kennedy, dans des circonstances analogues à celles de son frère, fait de lui un martyr de la cause libérale aux États-Unis.

Edward Moore Kennedy est né le 22 février 1932 à Brookline dans le Massachusetts, c’est le plus jeune des garçons de la famille Kennedy. C’est aussi celui sur lequel les jugements les plus contradictoires ont été prononcés. Sa carrière politique est facilitée par ses relations familiales, mais également par ses talents ; Joseph Kennedy, son père, disait de lui qu’il était " le meilleur politicien " du clan.

Diplômé de Harvard, il mène des études de droit à La Haye et à l’université de Virginie. En 1962, il conquiert le siège de sénateur du Massachusetts que son frère, John, avait occupé. Son activité sénatoriale reste discrète, d’autant plus qu’en 1964 il est victime d’un accident d’avion qui le confine sur un lit d’hôpital pendant plusieurs mois.

On parle de plus en plus de lui après l’assassinat de Robert Kennedy. John n’avait-il pas déclaré un jour : " Je suis entré dans la politique parce que Joe est mort. S’il m’arrive quelque chose, Bob prendra la place. S’il arrive quelque chose à Bob, Ted prendra le flambeau " !

De fait, celui-ci joue les premiers rôles au Sénat et se pose en sérieux prétendant à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle. Mais une tragédie vient assombrir l’avenir du dernier Kennedy : le 19 juillet 1969, l’une de ses secrétaires, Mary Jo Kopechne, se noie, après une soirée passée avec des amis et Edward Kennedy, au large de la petite île de Chappaquiddick (Massachusetts), et Edward, qui était aux commandes, n’a rien fait pour tenter de la repêcher. Sa carrière politique est sur le point de tourner à la catastrophe : il fait, grâce à une allocution télévisée dans laquelle il admet ses torts, un étonnant rétablissement.

Réélu au Sénat en 1970, il ne sera pas candidat à la présidence de 1972. Pourtant, Edward Kennedy n’en demeure pas moins un sénateur sérieux, dont les votes et les initiatives le classent parmi les libéraux. Il appuie les projets de loi qui visent à assurer les droits civiques aux Noirs, à combattre la pauvreté, à contrôler la vente des armes, à étendre le bénéfice de la sécurité sociale. Peu à peu, la personnalité se dessine, et Edward Kennedy, candidat à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle de 1980, recueille assez de voix aux primaires pour inquiéter Jimmy Carter, qui se représente. Il demeure, au Sénat, une figure de proue du Parti démocrate.

1935

La naissance en Pannonie (ex-Yougoslavie), d’un écrivain original, Danilo Kis. Cet écrivain serbe, dans des récits largement autobiographiques, se consacra notamment à relater, pour en transmettre la mémoire, l’extermination des Juifs d’Europe centrale.

Né à Subotica en 1935, Danilo Kis est aussi connu pour ses admirables traductions de poètes français comme Baudelaire, Verlaine et Queneau.

Quoiqu’à l’écoute des recherches littéraires les plus avant-gardistes entreprises en Europe, Danilo Kis sut, dans ses romans, témoigner d’une conception très personnelle de l’écriture. Trouvant souvent son inspiration dans l’histoire, enracinant son écriture dans une évocation précise du réel, il traite fréquemment des camps et de la condition des Juifs de la plaine du Danube pendant la période de la domination hitlérienne, puis sous le joug des communistes et celui du stalinisme : " le Jardin, la cendre " en 1965 ; " Chagrins précoces " en 1970 ; " le Sablier " en 1971 et " Un tombeau pour Boris Davidovitch " en 1976, dirigé contre l’imposture meurtrière des dictatures. Il est mort en 1989.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 05/03/99, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !