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Chroniques du 18 Mars.

Sommaire :

1212

La naissance d’une future sainte, Claire Offreduccio, à Assise.

En réalité, Claire naquit en décembre 1193 à Assise, de la noble famille des Offreduccio. Mais c’est le 18 mars 1212, dimanche des Rameaux, qu’à Sainte-Marie-des-Anges, elle fit vœu de chasteté et de pauvreté entre les mains de François, converti depuis quatre ans. Il la confia à des moniales de saint Benoît, la mettant ainsi à l’abri des poursuites de sa famille. Quelques années plus tard, il l’installa, avec sa sœur Agnès et quelques compagnes, à Saint-Damien.

C’est dans le jardin de ce pauvre monastère que François composa son admirable " Cantique des créatures ". Après la mort du saint, Claire apparut comme la dépositaire de son esprit. Elle rédigea la règle de son ordre que le pape Innocent IV approuva à Assise (où il vint visiter Claire à 2 reprises) peu avant sa mort, le 11 août 1253 (jour de sa fête).

1339

La mort de Jean de Steinbach, maître d’œuvre, comme son père Erwin, de la cathédrale de Strasbourg. A la mort d’Erwin, Jean continuera son œuvre, et terminera l’une des plus belles cathédrales de France.

Erwin est décédé le 15 janvier 1318. J’en ai parlé à cette date. Merci de vous y référer.

1871

Journée d’insurrection ouvrière à Paris, qui amène à la constitution de la Commune.

La Commune de Paris de 1871 est un événement singulier. Par certains aspects, elle se rattache aux révolutions du XIXe siècle : 1830, 1848. Par d’autres, au contraire, elle annonce les grandes révolutions victorieuses du XXe siècle, qui d’ailleurs s’en réclament explicitement. Marx, opposé tout d’abord à une révolte armée des ouvriers de Paris, se rallia, après la journée du 18 mars, à la Commune.

Dans " La Guerre civile en France ", il tira les premières conclusions de ce mouvement insurrectionnel de type nouveau : " C’était la première révolution dans laquelle la classe ouvrière était ouvertement reconnue comme la seule qui fût encore capable d’initiative sociale, même par la grande masse de la classe moyenne de Paris, boutiquiers, commerçants, négociants – les riches capitalistes étant seuls exceptés. [...] La grande mesure sociale de la Commune, ce furent sa propre existence et son action. Ses mesures particulières ne pouvaient qu’indiquer la tendance d’un gouvernement du peuple par le peuple. "

Lénine, parlant des événements de 1917 en Russie, rapprochait les soviets de l’organisation de la Commune de Paris : la source du pouvoir n’est plus dans des lois préparées par un Parlement, " mais dans l’initiative venant d’en bas ", des masses populaires. La police et l’armée sont remplacées par l’armement direct du peuple tout entier. Les fonctionnaires sont également remplacés par le pouvoir du peuple, ou placés sous son contrôle et révocables par lui.

À la suite de Marx et de Lénine, Mao Zedong et Fidel Castro se sont ralliés à ces analyses de la Commune et en ont tiré les principes de leur action révolutionnaire. Mais on appela souvent " gouvernement du peuple " la dictature d’un parti. Et l’on vit une nouvelle bureaucratie, émanant d’un parti et non du peuple, remplacer, au nom du centralisme démocratique, l’ancien pouvoir bourgeois. Cependant, la Commune de Paris a apporté au mouvement ouvrier, en même temps qu’une expérience historique concrète, la valeur explosive du mythe.

Je ne vais pas reprendre tous les événements de cette insurrection, j’en ai parlé à plusieurs reprises, mais relater en quelques mots les principaux faits qui l’expliquent.

La France de Napoléon III, le second Empire a été vaincu par les Prussiens. Le 29 janvier, Paris a capitulé et est investi par les Prussiens. L’Assemblé Nationale, élue le 8 février, dominée par les Royalistes, se réunit le 12 à Bordeaux et le 17 instaure le gouvernement provisoire (d’union nationale, mais de droite) dirigé par Adolphe Thiers.

Le cabinet Thiers ratifie le 26 les accords de paix de Versailles qui met fin à la guerre Franco – Prussienne, mais qui sont fort défavorables aux français.

Le 1er mars est proclamée la déchéance du gouvernement impérial. Le peuple de paris est mécontent surtout que la dette de guerre, la famine, la fermeture des outils de production pénalisent principalement le monde ouvrier et la petite bourgeoisie.

La garde civique se fédère et refuse le diktat de Thiers et de la Prusse. Paris veut instaurer une république démocratique et sociale. Et le 18 mars, la ville se soulève contre Thiers.

La Commune de Paris sera proclamée le 28 mars. Elle se bat pour obtenir son autonomie, comme celle de toutes les communes de France. Mais toutes seront réprimées de façon féroce.

Rien qu’à Paris, de 30 à 40000 communards seront fusillés et leurs familles déportées ou dispersées. La Nouvelle-Calédonie sera pour la plupart le lieu de leur bagne. Beaucoup de poètes fuiront la patrie pour s’exiler à Londres ou à Bruxelles.

1888

La naissance d’un écrivain, que je n’apprécie guère, certes, mais qui n’en demeure pas moins brillant. Il s’agit de Paul Morand, connu et tenu à l’écart dès la Libération, pour ses convictions politiques pro-allemandes.

Il est né à Paris d'un père artiste peintre ; il prépara le baccalauréat avec l'aide de Jean Giraudoux, qui restera son ami. Pendant ses études de droit et de sciences politiques, il voyagea régulièrement, puis commença une carrière de diplomate, devint vice-consul et attaché d'ambassade.

Mobilisé en 1914, il fut envoyé à l'ambassade de Londres, mais fréquenta assidûment les salons parisiens, où il se lia avec Marcel Proust et avec la princesse Soutzo, qu'il épousera plus tard. Nommé à Rome, puis à Paris, aux services culturels, il fréquenta Cocteau, Milhaud et fit ses débuts littéraires. En congé à partir de 1925, il écrivit et voyagea. Il reprit ses fonctions en 1938, et approuva les accords de Munich.

Après un passage par Vichy, en 1940, il revint à Paris, puis représenta la France à Bucarest en 1943, à Berne en 1944. Il fut révoqué sans pension à la Libération, mais réintégré en 1955 dans le corps des ambassadeurs. En 1968, il fut élu à l'Académie française. Son œuvre est abondante et diverse. Des poèmes (" Lampes à arc " en 1919 ; " Feuilles de température " en 1920) et des romans peignent le Paris cosmopolite et moderne des années 1920. Il a groupé sous le titre " Chroniques du vingtième siècle " des études sur le génie de chaque continent. " Les Nouvelles des yeux " (1921) et " les Nouvelles du cœur " (1927) révèlent un talent analytique et satirique. " L'Homme pressé " (1941), " Hécate et ses chiens " (1954), " la Folle amoureuse " (1954), " Nouvelles d'une vie " (1965) surprennent autant par la modernité du style que par la profondeur de l'exploration de l'inconscient.

1903

La naissance du futur Comte Ciano, haut dignitaire fasciste, gendre de Mussolini.

Ses écrits restent les documents les plus parlants pour lire la véritable histoire du fascisme et de la seconde guerre mondiale. Il a été fusillé en 1944, le 11 janvier, par la république fasciste de Salo. Référez-vous à cet article.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 05/04/99, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !