Mois de Juillet / sommaire des chroniques / sommaire de Camilist

Chroniques du 4 Juillet.

1900.

Paris, naissance du poète surréaliste français Robert Desnos (" Les Yeux d’Elsa " chanté par Jean Ferrat, " Que serais-je sans toi ? " …)

Comme j’en ai parlé le 8 Juin (anniversaire de sa mort le 8 Juin 1945), reportez-vous aux chroniques de ce 8 Juin.

1902.

Déclaration du président Roossevelt, selon laquelle l’insurrection des " Philippines " est officiellement terminée.

À la fin d’août 1896, ses plans ayant été découverts par les Espagnols, Bonifacio lança l’appel à l’insurrection générale pour renverser, comme à Cuba, la domination coloniale.

La révolution gagna rapidement plusieurs provinces, et l’exécution de Rizal par les Espagnols à Manille (30 déc. 1896) ne fit qu’enflammer encore les esprits.

Si l’insurrection faisait des progrès, des rivalités divisaient déjà ses rangs. Un dirigeant de Cavite, Emilio Aguinaldo, fit arrêter et exécuter Bonifacio (10 mai 1897), et installa un gouvernement révolutionnaire à Biaknabato.

Cependant, les Espagnols, par une stratégie plus subtile, obtenaient des succès dans la pacification. Ils offrirent aux insurgés, s’ils cessaient la lutte et remettaient leurs armes, une forte indemnité et une amnistie.

Aguinaldo accepta (15 déc. 1897) et se retira avec ses cadres à Hong Kong. La paix sembla revenir. Mais les Espagnols ne tinrent pas leurs promesses, et l’agitation reprit dès avril 1898.

C’est à ce moment que les États-Unis déclarèrent la guerre à l’Espagne à propos de Cuba.

Le 1er mai, l’escadre américaine détruisit la flotte espagnole dans la baie de Manille. Aguinaldo ordonna alors aux Philippins de reprendre la lutte contre le pouvoir colonial, et il constitua un gouvernement philippin.

Le 12 juin 1898, il proclama l’indépendance des Philippines " sous la protection de la puissante et généreuse nation nord-américaine ". Les insurgés s’étaient rendus maîtres de la plus grande partie de Luçon et assiégeaient Manille, ce qui permit aux Américains de débarquer à proximité de la capitale, puis, le 13 août 1898, de s’en emparer sans le concours des Philippins.

Madrid demanda la paix. Après deux mois de négociations, les États-Unis conclurent avec l’Espagne le traité de Paris (10 déc. 1898) et se firent céder les Philippines moyennant 20 millions de dollars.

Proche de la Chine, l’archipel était pour les États-Unis d’une grande importance stratégique et économique, et ceux-ci n’avaient pas l’intention d’en reconnaître l’indépendance.

Or Aguinaldo avait convoqué à Malolos un congrès national qui avait ratifié la proclamation de l’indépendance (29 sept. 1898), nationalisé les terres de l’Église et préparé une constitution républicaine, qui fut promulguée le 21 janvier 1899.

Le gouvernement républicain contrôlait la majeure partie des îles.

Cependant, le Sénat américain ayant ratifié, à une voix de majorité, le traité de Paris (6 févr. 1899), le président McKinley ordonna à l’armée américaine de liquider la république de Malolos.

Après avoir dû abandonner sa capitale, Aguinaldo continua la guérilla.

Washington dut envoyer près de 150.000 soldats et conseillers techniques aux Philippines pour y réaliser, par des méthodes nazies une " pacification " qui dura des années.

Plus de 200.000 Philippins périrent du fait des seules opérations.

Aguinaldo et son second, A. Mabini, furent capturés en mars 1901et " suicidés " en cellule.

Un gouverneur civil américain put être nommé en juillet 1901.

Mais, bien que le président Theodore Roosevelt eût déclaré, le 4 juillet 1902, l’" insurrection " philippine officiellement terminée, la lutte se poursuivit encore, sporadiquement, jusqu’en 1908.

Mindanao ne sera même considérée comme soumise qu’à la fin de 1913.

Bel exemple de la démocratie à l’Américaine, que doivent méditer les peuples qui ont sollicité son aide durant les dernières décennies.

1884.

13 ans après son arrivée à New-York, Bartholdi offre au nom de la France la Statue de la Liberté aux Etats-Unis.

Pour en connaître davantage relisez la Chronique du 21 Juin (1871) qui retrace l’arrivée de Bartholdi dans la baie de new-York et sa " vision fulgurante " de l’œuvre qui plus de 125 ans plus tard reste encore un des monuments les plus visités au monde.

1776.

Déclaration d’Indépendance des 13 colonies anglaises fédérées.

C’est Thomas Jefferson qui en est l’auteur.

La date devient la date officielle de l’"Independence day" donc de le Fête Nationale.

Les E.U. sont nés.

371.

On ne connaît ni sa date de naissance ni sa mort, mais la date de son intronisation épiscopale est restée dans les Chroniques.

Le 4 Juillet, Martin, qui deviendra Saint-Martin, un des saints les plus populaires de l’Occident (avec St-georges) est nommé Evêque de Tours.

Peut-être au hasard d’une garnison de son père, qui était tribun militaire, Martin naît à Sabaria, en Pannonie (Szombathely, en Hongrie) vers 316.

Il passe sa jeunesse à Pavie, en Italie. Déjà, il pense à devenir moine, mais, étant fils de soldat, il doit servir dans la garde impériale à cheval.

Cela ne l’empêche pas de pratiquer la vertu : c’est ainsi qu’à Amiens il donne à un pauvre la moitié de son manteau.

Pas n’importe quel manteau ! Un manteau militaire : ce qui n’est pas un mince mérite, car chaque officier est responsable de la moitié de son équipement et en cas de perte il doit payer la contrevaleur plus une amende grave et des jours d’arrêt ! En en donnant une moitié, il donne la sienne et garde celle qui appartient à l’état.

Libéré de ses obligations militaires, il reçoit le baptême et va se mettre sous la direction de l’évêque de Poitiers, Hilaire.

Mais, en 356, celui-ci est exilé par les hérétiques ariens au pouvoir, et le disciple quitte la Gaule.

Il va jusqu’en Pannonie (Hongrie), où il convertit sa mère, puis revient par l’Illyricum (Yougoslavie), où il lutte contre l’arianisme, ce qui lui vaut d’être battu de verges.

Il essaie de mener la vie monastique près de Milan, d’où l’évêque arien le chasse. Il se réfugie dans un îlot de la côte ligure. Apprenant qu’Hilaire est rentré d’exil, il regagne Poitiers et fonde, à Ligugé, un monastère, le premier de Gaule.

La résurrection d’un catéchumène attire l’attention sur Martin, qui devient célèbre dans toute la région.

Hilaire étant mort en 367, et Tours quelques années plus tard se trouvant sans évêque, on convoque Martin sous le prétexte d’assister un malade.

Contre son gré et contre l’avis de certains assistants, qui trouvent que ce moine a l’air trop misérable, Martin est ordonné évêque le 4 juillet 371.

Évêque, Martin veut vivre en moine ; il fonde en face de sa ville épiscopale, de l’autre côté de la Loire, le monastère de Marmoutier.

Avec ses moines et ses disciples, Martin entreprend d’évangéliser les campagnes, encore païennes, bien au-delà de son diocèse puisqu’on le trouve à Autun, à Paris, et plus loin encore.

Sa méthode est simple : arrivant dans un village, il réunit le peuple, prêche, persuade, démolit le temple et abat les arbres sacrés. Cela ne va pas toujours sans difficultés : un jour, il se laisse attacher à la place où doit tomber un arbre sacré, qu’il détourne d’un signe de croix.

Délibérément, Martin reste humble et digne avec les puissants. À la table de l’empereur, il présente la coupe d’abord à un prêtre, par vénération du sacerdoce.

Quand il apprend que l’empereur veut exécuter les partisans de l’hérétique Priscillien, il accepte de communier avec eux pour les sauver.

On lui reproche de s’être compromis avec des hérétiques, acte de charité qui lui est bien plus pénible que le baiser au lépreux à la porte de Paris.

À la fin de sa vie, Martin est attaqué et blâmé par des évêques et des prêtres, qui lui reprochent la simplicité de sa vie, sa bonté pour les égarés, son passé de militaire ; cela le pousse à éviter plus que jamais les assemblées, à son goût trop solennelles, trop tumultueuses et vaines.

Un conflit entre clercs l’amène à Candes, au confluent de la Vienne et de la Loire.

Il y meurt en 397. Son corps, que se disputent Tourangeaux et Poitevins, est ramené à Tours et enseveli le 11 novembre, jour qui est retenu pour sa fête.

Un de ses disciples, Sulpice Sévère, écrit sa vie, et le succès de l’ouvrage vaut à saint Martin une popularité inégalable. Il est le premier qui ait été honoré comme saint sans avoir subi le martyre. Aux temps mérovingiens, la basilique de Tours devient le premier centre de pèlerinage de la Gaule. D’innombrables églises le reçoivent comme saint patron ; plus de cinq cents villages de France portent son nom.

Cam.

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Dernière modification le 26/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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