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Chroniques du 12 Septembre.

Sommaire

1919

La " chance de la vie d’Adolf Hitler, cet obscur caporal qui fera trembler le monde.

A la fin de la guerre 14 – 18, le caporal Adolf Hitler, engagé volontaire, deux fois blessé, décoré de la Croix de fer de première classe, sort de l’hôpital de Pasewalk en Poméranie à la fin de novembre 1918 pour regagner Munich.

Il a appris la défaite allemande, l’armistice, la proclamation de la République. Il trouve à Munich le régime " rouge " de Kurt Eisner, qui sera assassiné en février 1919, mais la révolution bavaroise n’est jugulée qu’en mai.

La Reichswehr, qui a repris en main la situation, attache la plus grande importance à un redressement anticommuniste et " national " des esprits, notamment chez les démobilisés.

Hitler, qui va rester militaire jusqu’en mars 1920, a attiré l’attention d’officiers qui font de lui un " homme de confiance " chargé d’éducation, de propagande et d’information. Et c’est là, sans conteste, la chance de sa vie.

Le 12 septembre 1919, sur l’ordre de ses supérieurs, il prend contact dans une brasserie de Munich avec un assez dérisoire Parti ouvrier allemand, comptant quelques douzaines de membres. Il devient le tribun, le propagandiste, le réorganisateur et le chef autocrate, le Führer  de ce qui, à partir de février 1920, s’appelle le Parti national-socialiste des travailleurs allemands et compte près de cinquante-six mille membres à la veille des graves événements de novembre 1923.

À Munich, une tentative de putsch, mal conçue, mal exécutée (8 et 9 nov. 1923), aboutit à l’interdiction du parti et à l’arrestation de son Führer, condamné à cinq ans de prison (dont il n’accomplit que treize mois) dans la forteresse de Landsberg.

Cette captivité, très confortable, vient à point pour lui permettre d’écrire enfin ce qu’il avait dans la tête ; le premier tome de Mein Kampf  paraît en 1925, le second fin 1926.

De plus, la leçon du putsch manqué a porté : le chemin du pouvoir, pour le parti qu’il s’agit de reconstruire, comme pour son Führer, n’est pas dans l’insurrection mais dans la conquête du suffrage universel (107 sièges aux élections de 1930, 230 à celles de juillet 1932), en même temps que dans l’habileté manœuvrière d’un lecteur très doué du Prince  de Machiavel.

La machine à broyer l’humanité s’est mise en marche. Des années de fer et de sang s’annoncent pour l’Europe.

1936

Le général Franco devient chef du gouvernement espagnol. Une ère de 38 ans de dictature s’ouvre pour le plus grand désespoir de tous les démocrates.

Vous pouvez relire à ce sujet la chronique du 19 Juillet 1936 qui explique en détail la situation.

1940

Découverte fortuite à Lascaux de grottes préhistoriques d’une grande valeur.

Lascaux est un petit hameau près du village de Montignac-sur-Vézère, en Dordogne. Les parois et le plafond de la grotte offrent des chefs-d'œuvres de l'art paléolithique, parmi les plus importants jamais découverts. La grotte se forma au Tertiaire par l'action de l'eau s'infiltrant dans les fissures de la roche calcaire. Elle est composée de deux grandes salles, la Rotonde et l'Abside, et de galeries plus ou moins larges, ornées d'environ 1.500 gravures et 600 dessins, peints en jaune, rouge et noir.

Les peintures et gravures représentent de nombreux animaux, principalement des taureaux, des chevaux, des cerfs, des bouquetins, mais aussi des félins, un renne, un ours, un rhinocéros et un animal fantastique!; tous sont accompagnés de points et de motifs géométriques dont la signification est inconnue.

Dans une des salles, des cerfs et des chevaux de taille relativement modeste sont peints à côté de taureaux immenses, l'un d'eux mesurant plus de 5 m de long. La taille de ces peintures suppose l'emploi d'échelles et d'échafaudages dont l'existence est avérée par la découverte de nombreux trous qui devaient servir d'ancrages aux poteaux de ces échafaudages.

Une des plus célèbres représentations de Lascaux est la "scène du puits" : un chasseur est incliné en arrière chargé par un bison qu'il semble avoir blessé et qui perd ses entrailles. Un autre groupe fameux est celui qui représente une série de têtes de cerfs semblant dépasser des flots d'une rivière.

Des morceaux de charbon de bois, des torches, des pointes de lance et des outils de graveur, en silex et en os, ont été découverts sur le sol de la grotte. La datation par le carbone 14 de débris organiques tels que le charbon situe la réalisation des peintures vers la fin du Solutréen et le début du Magdalénien, c'est-à-dire 15.000 av. J.-C. La grotte aurait été fréquentée jusqu'à 9.000 av. J.-C.

Les peintures étaient dans un excellent état de conservation lorsque la grotte fut découverte le 12 septembre 1940 par deux jeunes Montignacois. L'humidité et la température constantes constituèrent un environnement favorable à la conservation des pigments pendant des milliers d'années. La grotte fut classée monument historique et ouverte au public en 1948, mais les peintures commencèrent à se détériorer, les couleurs à s'affaiblir et une moisissure verte à croître sur les pigments.

La grotte fut définitivement fermée au public en 1963 et son environnement reste étroitement contrôlé.

Elle fut méticuleusement reproduite, dans la mesure du possible, en utilisant les mêmes pigments et les mêmes méthodes de mélange et d'application que ceux qui semblent avoir été employés par les artistes originaux. Lascaux II, comme est appelée cette reconstitution, fut ouverte en 1985.

1960

Walter Ulbricht prend la tête de la République démocratique allemande (l’Allemagne de l’Est).

Né en 1.893, à Leipzig dans une famille de condition modeste, Ulbricht est d’abord apprenti, puis ouvrier ébéniste. Tôt, il s’affilie à une association de jeunesse socialiste, et entre au S.P.D. (Parti social-démocrate) à 19 ans. Au sein de ce parti, il se lie au courant spartakiste, puis participe en décembre 1918 avec celui-ci à la création du K.P.D. (Parti communiste allemand). Membre du bureau du parti, il doit quitter l’Allemagne lorsque les spartakistes sont poursuivis par la police et doit vivre quelque temps à Prague.

De retour en 1.928, il est élu député au Reichstag . Bien que parlementaire, il est condamné en 1.931 à deux ans de prison pour ses activités politiques. Après la victoire de Hitler, il se réfugie à Prague et à Paris. Commissaire politique pendant la guerre d’Espagne, il montre sa fidélité à Staline en faisant la chasse aux trotskistes au sein des Brigades internationales.

A Moscou en 1938, il participe à la direction du Parti communiste, qui regroupe les militants allemands exilés en U.R.S.S. Pendant la guerre, il crée le mouvement de l’Allemagne libre et fait du recrutement parmi les prisonniers. Il constitue ainsi un noyau de cadres qui reviendra en Allemagne avec l’Armée rouge.

Il rentre le 29 avril 1945 dans son pays avec l’armée du général Joukov et reconstitue le Parti communiste ; celui-ci absorbe, en 1946, dans la zone soviétique d’occupation, le Parti social-démocrate, donnant ainsi naissance au Parti d’unité socialiste (S.E.D.). Architecte du nouvel État proclamé en 1949 en zone soviétique d’occupation, la République démocratique allemande, il veut en faire un modèle de socialisme.

Le 12 Septembre 1.960, à la mort du président Wilhelm Pieck, il est élu président du Conseil d’État, organisme qui exerce collégialement les fonctions de chef d’État. Le pays est encore très fragile, d’autant plus que bon nombre d’intellectuels et de techniciens se réfugient en République fédérale en passant par Berlin-Ouest. Pour mettre fin à cette hémorragie, Ulbricht prend une décision qui fait scandale : le 13 août 1961, il fait dresser un mur entre les deux secteurs de Berlin.

Il se flatte alors d’avoir permis, grâce à cette mesure notamment, l’essor économique de la R.D.A ; puissamment soutenu par l’aide soviétique, ce pays se présente, malgré l’importance du nombre de ses ressortissants réfugiés en Allemagne occidentale, comme en passe d’être le plus développé des États socialistes.

L’homme qui a, sitôt la guerre, mis au pas toutes les organisations non communistes en zone soviétique, qui a contré toute forme de "révisionnisme" en son pays, qui a réprimé une émeute ouvrière en juin 1953, enfin, qui a empêché la libre circulation entre les deux parties de Berlin ne s’est jamais soucié (au contraire) de sa réputation de dureté et d’intransigeance.

Il faisait la leçon à ses collègues, y compris les Soviétiques, parce qu’Allemand il pensait comprendre mieux que quiconque le marxisme et aussi parce qu’il était le seul des chefs communistes encore en activité à avoir connu Lénine. Maître d’un État dont les réalisations impressionnaient les autres gouvernements socialistes, il déniait à qui que ce soit le droit de parler des problèmes allemands sans le consulter et de prendre contact avec Bonn sans qu’il y consente. Il fut de ceux qui insistèrent le plus vigoureusement pour l’intervention militaire de 1968 en Tchécoslovaquie. Resté stalinien bien qu’il eût désavoué certaines des "erreurs" de Staline, il avait horreur du libéralisme, qui selon lui mettait en péril le camp socialiste.

Néanmoins, son obstination finit par gêner les Soviétiques, qui étaient décidés à "normaliser" les relations des pays socialistes avec la République fédérale ; aussi manœuvrèrent-ils pour l’éloigner du pouvoir en sauvant les apparences.

En 1971, Walter Ulbricht, gardien de l’orthodoxie communiste et défenseur de l’intérêt national est-allemand, cédait, en raison de son âge et de son état de santé, à Erich Honecker la direction du parti. Il a toutefois conservé jusqu’à sa mort, en août 1973, le titre de membre du bureau politique et les fonctions désormais plutôt honorifiques de président du Conseil d’État.

1990

L’unité allemande est assurée par le Traité du 12 Septembre 1.990.

Les bouleversements intervenus en R.D.A. à la fin de l’année 1989 créaient une dynamique favorable à l’unité allemande. Dès le 28 novembre, le chancelier Helmut Kohl propose dans ses " dix points " une coopération étroite entre les deux États destinée à aboutir à une confédération, puis à une fédération allemande. Hans Modrow, chef du gouvernement à Berlin-Est, communiste réformateur plaide pour une " communauté de traités ". À la fin de janvier 90, il accepte, avec Gorbatchev, le principe de l’unité allemande, mais dans la neutralité.

Le 7 février, Helmut Kohl se prononce pour une union monétaire, économique et sociale ; les négociations ne commencent véritablement qu’après l’installation du gouvernement de Maizière à la mi-avril. Tout va ensuite très vite. Le traité est signé le 18 mai et entre en vigueur le 1er juillet. La R.D.A. perd sa monnaie au profit du deutsche Mark, sa politique économique et sociale passe sous le contrôle de Bonn. Par décision politique du chancelier, les habitants de R.D.A. obtiennent un taux de change très favorable.

La R.D.A. renonce officiellement au socialisme pour se convertir à l’" ordre libéral, démocratique, fédéral et social ". Un fonds spécial de 115 milliards de deutsche Mark, financé par l’État fédéral, les Länder et l’emprunt, est créé pour faciliter l’intégration de la R.D.A. à la République fédérale. Une société fiduciaire est mise en place pour assainir et privatiser l’énorme secteur des entreprises publiques, vétustes, peu rentables et polluantes. Son œuvre sera achevée en 1994.

Négocié en juillet et août, le traité sur l’unification entre en vigueur le 3 oct. 90. Le président de la République, Richard von Weizsäcker, exalte l’esprit de partage entre Allemands ; le chancelier Kohl remercie les puissances étrangères d’avoir facilité le processus de l’unité, l’Europe et la paix étant les deux missions prioritaires du nouvel État.

Supprimés en 1952, les cinq Länder de la R.D.A., reconstitués en juillet 1990, adhèrent à la Constitution de la République fédérale par le truchement de l’article 23. La R.D.A. disparaît en se fondant dans un ensemble qui l’absorbe. Le traité affirme que Berlin est la capitale de l’Allemagne unie. " La question du siège du Parlement et du gouvernement sera résolue après l’établissement de l’unité allemande. " Le 20 juin 1991, les députés du Bundestag décident, à une courte majorité, de transférer le siège du Bundestag et du gouvernement à Berlin. Le 5 juillet 1991, les membres du Bundesrat se prononcent pour un maintien du Bundesrat à Bonn pendant quelques années.

Le traité proclame le 3 octobre journée de l’unité allemande et fête légale. La Loi fondamentale s’applique désormais à la totalité de l’ancienne R.D.A. et à Berlin-Est. En raison de l’adhésion de la R.D.A., la Loi fondamentale devra subir des amendements ponctuels, indépendamment d’une plus ample révision des textes. La répartition des voix au Bundesrat est modifiée au profit des quatre Länder les plus peuplés, et de nouveaux rapports entre le Bund et les Länder peuvent être envisagés dans un délai de deux ans. Le Bundestag et le gouvernement fédéral sont élargis à des représentants de l’ancienne R.D.A., dans l’attente des élections générales du 2 décembre 1990.

Comme les quatre puissances victorieuses de 1945 conservaient des " droits et responsabilités " vis-à-vis de l’Allemagne dans son ensemble (Berlin, les frontières, la réunification et le traité de paix), l’unité allemande ne pouvait se réaliser sans leur accord.

Le principe d’une négociation entre les deux États allemands et les Quatre, sur les aspects extérieurs de l’unité allemande, est décidé le 13 février 1990 à Ottawa. Outre des réunions d’experts et les nombreuses rencontres bilatérales et multilatérales entre chefs d’État et de gouvernement, les ministres des Affaires étrangères se réunissent à 5 reprises avec la participation des Polonais ; et le 12 septembre à Moscou pour la signature du traité.

Les Soviétiques ne voulaient pas accorder à l’Allemagne unie le droit de déterminer librement ses alliances et frainaient les entretiens. Cette réserve est levée lors d’une rencontre dans le Caucase entre Mikhaïl Gorbatchev et Helmut Kohl. L’Allemagne unie s’engage à apporter une aide substantielle à l’U.R.S.S. qui, de son côté, promet de retirer progressivement ses troupes d’Allemagne de l’Est jusqu’en 1994. Cet engagement sera respecté par la Russie.

Par le traité du 12 septembre, appelé " Traité portant règlement définitif concernant l’Allemagne ", l’Allemagne unie reconnaît que son territoire comprend uniquement Berlin-Ouest et Berlin-Est et les deux anciens États allemands. La ligne Oder-Neisse devient la frontière définitive avec la Pologne – un traité germano-polonais devra la confirmer. La Constitution de l’Allemagne unie ne devra comporter aucune disposition incompatible avec ces principes.

L’Allemagne unie s’engage à poursuivre une politique de paix, elle renonce aux armes ABC (armes atomiques, bactériologiques et chimiques) et réduira ses effectifs militaires à 370000 hommes.

Les Soviétiques retireront leurs troupes avant 1994 ; en attendant, les troupes occidentales auront le droit de rester à Berlin-Ouest, mais sans augmenter leurs effectifs. Aucune arme nucléaire, allemande ou étrangère, ne devra être déployée en Allemagne de l’Est.

Grâce à ces précautions, l’Allemagne unie a le droit de choisir ses alliances, en l’occurrence l’Alliance atlantique. Les Quatre mettent fin à leurs droits et responsabilités relatifs à Berlin, et à l’Allemagne dans son ensemble : " L’Allemagne unie jouira, en conséquence, de la pleine souveraineté sur ses affaires intérieures et extérieures ".

Des traités complémentaires entre l’Allemagne, d’une part, la Pologne et l’U.R.S.S., d’autre part, confirmeront le caractère définitif de la ligne Oder-Neisse et préciseront les nombreux projets de coopération avec ces pays.

1994

Elections provinciales au Québec.

Elles confirment la volonté constante de la ville et de la province de préserver ce qui les distingue du reste du Canada. Québec reste la représentation symbolique à la fois des racines francophones, de la pérennité de l’existence autonome et enfin d’une certaine façon de vivre : l’intégration équilibrée, dans l’évolution contemporaine, des industries de pointe à la qualité de la vie.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 04/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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