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Chroniques du 24 Octobre.

Sommaire

51 (p.c.n.)

Naissance de l’empereur Domitien, dernier des Claudo-Juliens.

Né le 24 octobre 51, Titus Flavius Domitianus, fils de Vespasien et frère de Titus, accède à l’Empire en 81. Son règne commence bien : il développe l’agriculture italienne (loi sur les terres abandonnées dès 82, édit protégeant la viticulture) ; il active de nombreuses constructions (vaste demeure sur le Palatin, temple de Jupiter Capitolin, Forum dit de Vespasien, arc de Titus, nombreuses routes) ; il légifère (tables de Salpensa et de Malaca) ; il s’attache en particulier à Jupiter et à Minerve, et s’appuie sur l’armée, dont il augmente la solde.

Certes compétent, il est aussi aigri car Vespasien et Titus l’ont écarté du pouvoir ; il est de plus violent et autoritaire : il se fait appeler " seigneur et dieu ", " empereur très saint " et même " Jupiter ". La seconde partie du règne tourne à la tyrannie. Domitien persécute les philosophes, les astrologues, les juifs, les chrétiens (son cousin Clemens) et surtout les sénateurs : certains, accusés de lèse-majesté, sont contraints au suicide ; d’autres complotent (Saturninus en 89). L’empereur s’appuie alors sur les chevaliers, qu’il met au-dessus des affranchis à la tête des grands services de l’État.

Cette époque est aussi marquée par des guerres. Agricola poursuit la conquête de la Bretagne, Frontin bouscule les Chattes (83), et l’Empire s’agrandit de l’angle Rhin-Danube, les Champs Décumates. En Afrique, les Nasamons sont battus. Mais le roi des Daces, Décébale, vainc le légat de Mésie, Oppius Sabinus (85), puis le préfet du prétoire, Cornelius Fuscus. Malgré la victoire de Tettius Julianus aux Portes de Fer (89), Domitien préfère traiter. L’armée est humiliée, les sénateurs ont peur : ce contexte facilite le complot de Domitia Longina, l’impératrice, et de Petronius Secundus, le préfet du prétoire : Domitien est poignardé le 18 septembre 96.

Nerva lui succède. J’en ai déjà parlé à cette date. Lisez donc la Chronique du 18 Septembre (96).

947

L’empereur Othon reconnaît le nouveau Monastère bénédictin d’Einsiedeln. Il lui attribue l’immunité impériale, le dote de nombreuses terres et confère aux Abbés la dignité de Princes d’Empire.

J’en ai parlé le 14 Septembre, à l’occasion du fameux pèlerinage annuel. Reportez-vous donc à cette Chronique.

1415

Par la victoire d’Azincourt, le roi Henri V d’Angleterre bénéficie grandement de ses succès dans la Guerre de Cent Ans. Très tôt mêlé aux affaires du royaume et sans doute l’un des responsables de la politique continentale plus vigoureuse adoptée par son père vers la fin de sa vie, Henri V demeure surtout le grand vainqueur anglais de la guerre de Cent Ans.

Il est roi à 26 ans, en 1413. Deux ans plus tard, il décide de tirer parti de la querelle des Armagnacs et des Bourguignons ainsi que de l’affaiblissement du pouvoir royal en France sous le règne de Charles VI, victime d’accès de démence intermittents.

Le 24 octobre 1415, il remporte la victoire d’Azincourt, qu’il doit à une brillante stratégie et à l’emploi d’armes modernes, dont les premiers canons. Le succès décisif est cependant assuré par l’alliance avec les Bourguignons au lendemain de l’assassinat de Jean sans Peur (1419). Henri V peut alors obtenir de Charles VI et d’Isabeau de Bavière la signature du traité de Troyes (21 mai 1420) qui lui permet d’épouser Catherine de France leur fille, lui confie personnellement la régence du royaume de France et assure à sa lignée la succession au trône.

En 1421-1422, les Armagnacs, favorables au dauphin Charles, sont incapables de s’opposer à l’exécution du traité. On comprend aisément la popularité du roi en Angleterre, où il satisfait les nostalgies des grands vassaux, les intérêts des négociants liés économiquement avec les Pays-Bas bourguignons, le sentiment national et antifrançais. Le Parlement lui accorde volontiers les subsides indispensables et ne semble pas lui avoir fait grief d’un autoritarisme affirmé. Henri V se targue d’être un justicier et un défenseur de la foi catholique et réprime cruellement le lollardisme après avoir écrasé en 1415, puis à nouveau en 1417, la folle rébellion de sir John Oldcastle exécuté en 1417. Ce John Oldcastle est sans doute le Falstaff de la tragédie de Shakespeare, Henri IV , dans laquelle le futur Henri V mène joyeuse vie au milieu d’une escorte de compagnons, Pistol, Poins, Randolph...

La mort prématurée du roi, survenue en France, lui vaut d’avoir laissé un souvenir éclatant et de passer pour le plus brillant des Lancastre.

1648

Signature des Traités de Westphalie, à Munster et à Osnabrück. C’est la fin de la Guerre de Trente Ans.

1940

Rencontre entre Hitler et Pétain, c’est l’entrevue de Montoire.

Le Maréchal de France dominé par Hitler, décide de " collaborer " .L'entrevue de Montoire (près de Tours) fut en fait double. Le 22 octobre, en route pour l'Espagne où il voulait obtenir l'alliance de Franco, Hitler rencontra d'abord Pierre Laval, chef du gouvernement de Vichy. Il refusa d'accorder à la France une paix séparée. De retour d'Espagne où il avait essuyé un échec, Hitler rencontra Pétain. Celui-ci lui promit la collaboration pleine et entière de la France, en échange de concessions dérisoires. La poignée de mains entre Hitler et Pétain, photographiée et filmée, diffusée ensuite dans le monde entier, marquait pour le Royaume-Uni la rupture définitive avec Vichy. Le 30 octobre, Pétain affirma sa pleine et entière responsabilité dans le choix de la collaboration, s'en remettant au jugement de l'Histoire.

1964

Indépendance de la Zambie.

Officiellement république de Zambie, pays de l'Afrique subtropicale, enclavé entre la République démocratique du Congo, au nord-ouest, la Tanzanie, au nord-est, le Malawi, à l'est, le Mozambique, au sud-ouest, le Zimbabwe, le Botswana et la bande de Caprivi appartenant à la Namibie, au sud, et l'Angola, à l'ouest.

Le pays couvre une superficie de 752614 km² et sa capitale est Lusaka. Ancienne colonie britannique de Rhodésie-du-Nord, le pays prit le nom de Zambie en accédant à l'indépendance ( 24 octobre 1964). Malgré d'importantes ressources minières (le cuivre notamment), la Zambie est devenue l'un des pays les plus pauvres du monde.

1969

Mort de l’écrivain américain Jacques Kerouac, précurseur de la Beat Generation.

Né à Lowell, dans le Massachusetts, il utilisa l'expression "Beat Generation" pour désigner le groupe des écrivains américains qui rejetaient certaines valeurs prônées par la société de l'époque dont il faisait partie, ainsi que le célèbre poète Allen Ginsberg. Leurs écrits se voulaient non conventionnels, proches de la réalité de la langue parlée et de la pensée, et de leur mode de vie alternatif. Ils puisaient dans l’alcool et la drogue une partie de leur inspiration. Leur utilisation des hallucinogènes repose d’avantage sur la mystique que sur l’attrait. Leur foi en l’hallucination est inspirée par les religions orientales où certains texte védiques furent émis sous l’influence de produits hallucinogènes.

Après avoir écrit plus de dix ouvrages tirés de ses pérégrinations entre New York, San Francisco et Mexico, Kerouac devint célèbre grâce à son livre intitulé " Sur la route " (1957), récit quasi autobiographique, rédigé de manière spontanée sans tenir compte de la structure romanesque traditionnelle, et qui devint un symbole de la vie beatnik.

Plus traditionnel, " les Clochards célestes " (1958), traite du bouddhisme zen envisagé comme voie de réalisation personnelle. Faisant suite à " Sur la route ", " Big Sur " (1962) retrace la retraite californienne du roi des Beatniks, qui essaie, malgré des signes évidents de déclin physique et mental, de mettre de l'ordre dans son existence. Kerouac est également auteur de poésies regroupées sous le titre " Mexico City Blues " (1959) mais aussi de récits de voyages : " le Voyageur solitaire " (1960).

Profondément catholique malgré son anticonformisme, obsédé par ses racines et par le souvenir, Kerouac rejettera peu avant sa mort prématurée la contre-culture américaine des années 1960, pourtant née, en partie, de ses écrits.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 26/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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