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Chroniques du 16 Décembre.

Sommaire.

1324

Cecco d’Ascoli, véritable personnage faustien, abjure ses hérésies.

Francesco Stabili dit Cecco d’Ascoli est né en 1269. Astrologue, philosophe, compilateur scientifique, esprit universel et brouillon, Cecco d’Ascoli, une sorte de docteur Faust. Tourmenté par des desseins sublimes, rongé par le ressentiment, envieux de l’art de Dante, audacieux et insolent, il semble illustrer, par une provocation constante, le caractère inexorable de la destinée, qui le conduira, pour sa part, au bûcher.

Né près d’Ascoli, en Italie, Francesco Stabili s’assure très vite une grande renommée comme astrologue. S’il soutient que la destinée est déterminée par la configuration des astres à la naissance, la prudence l’incite, au début, à reconnaître à Dieu quelque pouvoir de la modifier. Annulant le libre arbitre, il affranchit l’être humain de toute responsabilité et rejoint ainsi la doctrine de l’impeccabilité (l’Homme, fils de Dieu, ne peut pécher), répandue à l’époque.

Sa popularité s’accroît de prédictions confirmées sur le sort de Louis de Bavière, de Castruccio Castrucani et de Charles de Calabre, dont il devient l’astrologue officiel. Une prophétie malencontreuse, annonçant dès la naissance d’une princesse, peut-être la future Jeanne Ire, l’état de débauche dans lequel elle se jettera, lui vaut la disgrâce.

À Bologne, où il développe ses théories, il commente la " Sphoera "  de Sacrabosco, somme des connaissances astronomiques de l’époque, dont il tire un rituel de pratiques magiques et à partir de laquelle il défend l’idée qu’il est possible d’agir par incantation sur certaines constellations.

Son horoscope du Christ, où chaque détail biographique est expliqué par l’influence des astres, inquiète l’inquisiteur de Bologne, qui le contraint à abjurer le 16 décembre 1324. Qu’il ait reporté judicieusement à l’an 2000 l’apparition de l’Antéchrist n’empêchera pas la destruction de ses ouvrages d’astrologie. À l’interdiction qui lui est faite d’enseigner, Cecco répond par une nouvelle diffusion de ses œuvres, à Florence, et par un long poème, " L’Acerba " (1327), où il expose ses idées avec une singulière animosité contre Dante. Il y compile les connaissances du temps avec une volonté de faire œuvre scientifique et un dessein d’universalité qui annonce, avec moins de lumières, Pic de la Mirandole. Son déterminisme absolu fait de la nature un Dieu peu conforme à celui des chrétiens. La haine de l’évêque d’Aversa et du philosophe Dino del Garbo précipitèrent sa perte.

En juillet 1327, l’Inquisition florentine le fit arrêter et brûler comme relaps.

1838

La victoire des Boers (paysans en hollandais) sur les Zoulous en Afrique du Sud.

Le général Boers, Andries Pretorius résiste victorieusement aux anglais qui tentent de mater la révolte des " Boers ", les " voortrekkers ", les nouveaux pionniers, descendants des hollandais qui occupèrent la région au XVII° siècle (1652 pour la fondation du 1er établissement commercial).

Mais il doit aussi lutter contre les Zoulous, les premiers occupants du territoire africains. Il les vaincra dans une bataille sanglante à " Blood River " (Rivière sanglante !).

Cette date est célébrée comme fête nationale par les Africains du Sud.

1902

Saint-Pierre (Martinique), ville des Petites Antilles est chef-lieu de canton du département français de la Martinique, sur la côte occidentale de l'île, dans la mer des Caraïbes, au sud de la montagne Pelée. Spécialisée dans la production de canne à sucre, Saint-Pierre est aussi une station touristique. Fondée en 1635 au sud de la montagne Pelée, Saint-Pierre fut longtemps la ville la plus importante de l'île et la première capitale de la colonie, jusqu'à l'éruption du volcan, le 8 mai 1902, qui la détruisit et fit 28 000 victimes. Sa population en 1990 n’était plus que de 5 000 habitants.

1920

Un tremblement de terre fait plus de 250000 morts au Gansu. Une des provinces les plus pauvres et les plus touchées par des séismes meurtriers dans le Nord de la Chine. En 1932 p.ex. on recense plus de deux cent mille morts.

Le Gansu est un long territoire s'étirant d'est en ouest sur 1 500 kms. Il constitue un ensemble de hauts plateaux et de plaines semi-arides. Il est bordé, sur toute sa limite méridionale, par de hautes montagnes (Qilian Shan, Nanshan, Xiqing Shan), culminant à 5 837 m. On distingue plusieurs régions.

À l'est s'étendent des plateaux couverts de loess (800-1 000 m d'altitude) fertiles et qui donc attire le peuplement, malgré les catastrophes. À leur pied, vers l'ouest, se creuse la plaine du Ningxia qui débouche sur le bassin de Lanzhou. Au-delà de cette limite, le paysage change. Un glacis désertique s'étale au pied des hautes chaînes montagneuses : c'est le couloir du Gansu ou couloir de Hexi (1 000 km), jalonné de prospères oasis. Il se prolonge au nord par des espaces désertiques se rattachant au désert de Gobi.

La province est traversée par le cours supérieur du Huang he. Le climat est continental sec. Il est extrêmement contrasté (hivers rudes, étés torrides). Les précipitations, faibles, vont en s'amenuisant du sud-est (400 mm par an) au nord-ouest. La capitale du Gansu est Lanzhou.

Le Gansu possède d'abondantes ressources minérales : pétrole à Yumen et à Changxing, charbon, minerai de fer, cuivre, nickel, platine, sel, plomb, zinc, or, argent. Les principales ressources agricoles sont l'élevage et les cultures irriguées en terrasses, associant céréales (blé d'hiver, millet, sorgho), coton et tabac. La capitale, Lanzhou, concentre l'essentiel des activités industrielles, parmi lesquelles la pétrochimie, la métallurgie, la mécanique, la cimenterie et l'automobile. Elle constitue un important carrefour ferroviaire et surtout routier en direction de la Chine occidentale, de la Chine centrale (Qinghai, Tibet) et de l'Asie centrale (Kazakhstan).

1921

La mort du compositeur français, Camille Saint-Saëns. Le génial auteur de la " Danse Macabre " et du " Carnaval des Animaux " n’est plus.

Il était né le 9 Octobre 1835. J’en ai parlé dans les Chroniques de ce jour ; Veuillez vous y référer.

1944

La contre-offensive allemande menée par le général Von Rundsdtedt surprend les alliés.

Après une avance rapide en France, les Alliés s’arrêtent le long de la Meuse en Septembre. L’offensive alliée reprend en novembre de part et d’autre des Ardennes ; Aix-la-Chapelle au nord et Metz au sud sont atteints par les Américains, tandis que la Ire armée française parvient sur le Rhin à Mulhouse (20 nov.) et la 2e D.B. à Strasbourg le 23 novembre.

Mais les Allemands se cramponnent aux Vosges dans l’Alsace centrale. Profitant de l’étirement des lignes américaines, ils lancent leur dernière grande contre-attaque à l’ouest dans les Ardennes, le 16 décembre. Le plan de Hitler est grandiose ; l’objectif est le port d’Anvers, de façon à encercler le groupe d’armées anglo-canadien au nord, le dos aux polders de Hollande. Si l’opération réussit, tous les espoirs sont permis, y compris une répétition de l’encerclement de Dunkerque. Au pis, on peut espérer que les Américains auront besoin de plusieurs mois pour reprendre leur souffle.

Le vieux maréchal von Rundstedt, qui dirige l’action, a bien émis quelques objections ; puis, comme les généraux allemands en ont pris l’habitude depuis longtemps, il obéit docilement au Führer. La Wehrmacht attaque le 16 décembre. La surprise est totale, et le mauvais temps interdit à l’aviation alliée de se manifester. Cependant, les blindés allemands ne possèdent que la moitié de la quantité d’essence nécessaire. En soixante heures, les Allemands avancent de 25 km ; le 19 décembre, ils sont à 25 km de Liège. Mais les Américains se sont maintenus, en hérisson, à Bastogne. Mac Auliffe résiste dans le froid et la neige. Il se paye même le luxe de répondre " Nuts " aux émissaires allemands qui lui demandent de se rendre (c’est l’équivalent du M… de Cambronne).

Les Alliés regroupent leurs forces ; une amélioration du temps permet à leur aviation d’intervenir. Le 27 décembre, le siège de Bastogne est levé. Mais Hitler ne veut pas reconnaître son échec. Il s’obstine dans une bataille d’usure où il engage ses dernières réserves stratégiques, au moment où a commencé la grande offensive soviétique d’hiver.

A Bastogne, pèlerinage très fréquenté de soldats de tous les continents (australiens, américains, canadiens, néo-zélandais, européens etc), un monument, le " Mardasson " rappelle cette tragédie.

1989

La révolte populaire de Timisoara, en Roumanie, marque le début de la fin pour le dictateur Ceaucescu – le Génie des Carpates - et son régime de terreur et de corruption.

Le 16 décembre 1989, plusieurs milliers de personnes manifestent à Timišoara, ville proche de la frontière hongroise, en faveur de la minorité hongroise en butte à une brutale politique d’assimilation forcée. Des prises de position contre le régime entraînent alors une répression sauvage. Dans les jours suivants, on parle de massacres en Transylvanie, où vivent deux millions de personnes d’origine hongroise.

Le 21, au cours d’un rassemblement officiel à Bucarest, la foule conspue Nicolae Ceaušescu et celui-ci fait tirer sur les manifestants. L’état d’urgence est proclamé le lendemain, mais l’armée fraternise avec les opposants au régime. Le " Génie des Carpates " est remplacé par un Conseil du front de salut national. Composé de dissidents, de militaires et même d’anciens membres du Parti communiste, ce C.F.S.N. est mené par Ion Iliescu, ancien secrétaire du comité central du P.C.R. limogé en 1971. Le 25, Nicolae et Elena Ceaušescu sont exécutés après un procès expéditif.

Cam.

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Dernière modification le 18/12/98, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !