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Chroniques du 17 Décembre.

Sommaire.

Antiquité romaine

Les Saturnales.

Le culte de Saturne est attesté à Rome depuis la plus haute antiquité et s’est maintenu assez vivace jusqu’à la fin de l’Empire ; mais il n’est pas possible pour autant de cerner avec précision les contours du personnage divin auquel il s’adressait. Son temple, au sud-ouest du Forum, abritait l’aerarium, sorte de coffre-fort public où étaient conservés, sous la responsabilité des questeurs, les objets de bronze propriété de l’État : plaques portant le texte des lois, enseignes militaires, monnaies. Mais aucun document ne nous explique cette localisation.

Ce qui nous est le mieux connu, c’est la fête des saturnales, sorte de carnaval où les hiérarchies sociales et les conventions morales étaient bouleversées : les maîtres s’y mettaient au service de leurs esclaves, et la licence la plus débridée s’y donnait libre cours. À la date du 17 décembre, les saturnales se situaient à égale distance des fêtes de deux grandes divinités agraires, Consualia et Ops. Normal, le 13 c’est la fête des semailels : et Saturne vient de " sata " les "semences".

À l’origine, la fête proprement dite ne dure qu’un jour, le 17 décembre, anniversaire du temple de Saturne : est-ce, comme on l’a dit, une fête du génie caché des profondeurs, incarnation de la force qui envoie d’en bas prospérité aux semailles ?

La fête reçoit son organisation définitive en ~ 217 (année de réorganisation religieuse à la suite des désastres d’Hannibal ; époque où se répand le mythe de Saturne, lié ou non à Janus, roi primitif du Latium en un temps de paix, de prospérité, l’âge d’or : la fête sera à l’image de ce règne). Elle comprend un sacrifice, un lectisterne, un festin, des réjouissances populaires ; elle se prolonge jusqu’aux Opalia  et se confond avec elles. César augmentera la fête de deux jours, Caligula également ; les Saturnalia  dureront du 17 au 23 décembre, se terminant avec les Larentalia , fête des dieux Lares (attachés à chaque foyer).

Seuls le 17, le 19, le 21 (Diualia , au solstice d’hiver, fête de Diua Angerona, qui permet le franchissement des passages étroits) et le 23 sont proprement festi , réservés aux dieux, les autres sont simplement feriati , chômés et occasion de réjouissance. La foule se répand dans les rues aux cris rituels de Io ; Saturnalia ; Bona Saturnalia ;  Il est d’usage d’échanger invitations et petits cadeaux (à l’origine, ce sont des objets rituels : chandelles de cire, que l’on allumait le soir tombé, et poupées d’argile, ces dernières représentant sans doute d’abord un sacrifice humain simulé). Les hostilités doivent cesser, la justice est en vacance, les prisonniers sont amnistiés, les écoles ferment.

Comme sous l’âge d’or où tous les hommes étaient égaux, les saturnales sont censées abolir la distance qui existe entre hommes libres et esclaves : les hommes libres s’abstiennent de porter leur toge, tous, libres et esclaves, portent sur la tête le pileus , bonnet de l’affranchi, symbole de liberté ; dans la maison, les maîtres offrent aux esclaves des dapes  (repas rituels : viande rôtie et vin) avant de manger eux-mêmes, à moins de partager fraternellement avec leurs serviteurs un festin ; les esclaves, naturellement, ne travaillent pas : ils ont licence, ce qui leur est habituellement interdit, de boire du vin jusqu’à l’ivresse et de s’adonner aux jeux de hasard (ils jouent en général des noix), on leur concède une relative liberté de parole. Il est vrai que durant ces jours les riches s’éclipsent volontiers à la campagne pour s’épargner tumulte et humiliation.

Les saturnales sont à l’origine des fêtes et usages de Noël et de fin d’année. Chez les poètes, Saturne est assimilé à un des anciens rois du Latium dont le règne représente la période de l’âge d’or. Il finit par donner son nom à l’Italie, dite "terre de Saturne", pour évoquer sa fécondité naturelle.

17 décembre.

L’avent.

C’est un temps qui est réservé, dans la liturgie des Églises chrétiennes d’Occident, à la préparation de Noël. Il commence le dimanche le plus proche du 30 novembre et se célèbre avec plus de solennité à partir du 17 décembre.

L’avent apparaît à Rome au VIe siècle, bien que l’on trouve, en Espagne et en Gaule, dès la fin du IVe siècle, des éléments d’une sorte de carême précédant les baptêmes qu’on y célébrait lors de l’Épiphanie. Le terme adventus  qui désigne, dans le vocabulaire de la cour, l’avènement d’un empereur, suggère aux chrétiens la manifestation du Royaume spirituel du Christ, à la fin des temps, déjà inauguré par la naissance de Jésus à Bethléem.

Pendant l’avent, l’Église ranime son espérance dans le retour glorieux de son Seigneur, au dernier jour, en faisant mémoire des préparations de la venue du Messie ; ainsi s’explique, au cours de cette période, l’évocation des figures d’Isaïe, de Jean-Baptiste et de Marie, en tant que modèles de l’attente joyeuse et vigilante. Les liturgies orientales n’ont pas d’avent à proprement parler, mais elles recourent, les dimanches qui précèdent Noël, à de semblables évocations.

1903

Les frères Orville réussissent quelques " sauts de puce ", mais quelles promesses implicites.

Le 17 décembre 1903, les frères Orville, sur la plage de Kill Devill, à bord du Wright Flyer, réalise trois " vols " si l’on peut dire : 40 m., 65 m. et 284 m. , à plus de 60 cms de hauteur et à une vitesse de 18 à 19 Kms/h.

J’en ai parlé dans les Chroniques du 19 août (1871) à l’occasion de la naissance de Wilbur, frère de Whright.

1941

Naissance d’un amateur d’Art et d’Histoire. Salut Cam.

1942

Une protestation officielle et générale des Alliés contre la Shoah, la catastrophe, l’holocauste, en Allemagne nazie. Solennelle et très insistante, elle dénonçait le génocide en cours en Allemagne et promettait un châtiment exemplaire aux auteurs et aux exécutants. Mais ils s’en remirent en général à l’issue militaire du conflit, sans chercher à entreprendre dans l’immédiat tout ce qui pouvait sauver des vies juives. Au contraire, chez bien des alliés, russes, polonais, français, l’on continua à les mépriser, à les trahir, à les dénoncer aux allemands.

Shoah est le terme hébreu désignant l'extermination des Juifs par les nazis lors de la Seconde Guerre mondiale. La Shoah fut la conséquence d'une décision prise par les dignitaires nazis en février 1942 lors de la conférence de Wannsee : l'extermination définitive des juifs d'Europe. Cette "solution finale" fut dotée de moyens techniques et financiers et reçut l'aide des gouvernements et des structures de collaboration et d'occupation, en France ou en Pologne, par exemple.

Le système concentrationnaire que les nazis mettaient systématiquement en place dans les territoires qu'ils rattachaient directement au IIIe Reich fut l'instrument de la Shoah : six camps de concentration furent dotés de chambres à gaz, dont l'efficacité avait été testée dans un premier temps à Treblinka. Aux gaz d'échappement des camions, les savants nazis substituèrent le Zyklon B qui permettait d'éliminer en vingt à trente minutes, cent à deux cents victimes.

Ces camps furent des camps d'extermination : Auschwitz, Majdanek furent les plus tristement célèbres. Les rafles dans toute l'Europe nazie y compris en France et en Belgique (rafle du Vel' d'Hiv' en France, en juillet 1942), alimentaient ces camps où les juifs arrivaient par wagons plombés et scellés car le secret devait entourer cette opération Nacht und Nebel, "Nuit et Brouillard" (*). Après le tri initial entre ceux qui étaient aptes au travail et les autres (enfants, malades, vieillards immédiatement envoyés à la chambre à gaz), l'extermination passait par toutes les méthodes que le raffinement sadique des SS, leur curiosité prétendument scientifique et les nécessités de l'industrie allemande permettaient d'imaginer.

La Shoah élimina les trois quarts des juifs d'Europe soit près de 6 millions de personnes. Cette gigantesque opération fit appel, au-delà des nazis, à des aides ou à des silences chez les populations occupées : l'État français lui prêta son concours (voir Vichy, gouvernement de), comme une partie importante de la population polonaise. L'ampleur de ces aides et de ces silences coupables fait, aujourd'hui encore, l'objet de débats et de recherches.

En face, il y eut ceux qui, au péril de leur vie, sauvèrent parfois par centaines les juifs de la déportation.

(*) " Nacht und Nebel " est un film très prenant d’Alain Resnaix. Un documentaire accusateur sur les camps de concentration, réalisé en 1955. Les textes ont été écrits par des écrivains et poètes, déportés, parfois morts, rassemblés et arrangés par Jean Cayrol, ancien déporté, lui aussi et dits avec émotion et sobriété par Michel Bouquet.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 30/12/98, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !