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Chroniques du 04 Octobre

Sommaire

Antiquité

Fête de Proserpine.

À Rome, le mythe grec de Coré (Perséphone), fille de Déméter, ravie et épousée par Hadès, séjournant six mois avec son époux aux Enfers, six mois avec sa mère sur terre, semble avoir introduit Perséphone par deux voies convergentes.

Tantôt, elle apparaît comme épouse de Dis Pater (Pluton, Hadès) et reine des Enfers — peut-être par l’intermédiaire de l’Étrurie où, à partir du IVe siècle a.c.n., on la représente souvent dans ce rôle sur les peintures tombales. Proserpine paraît une déformation étrusque du nom grec Perséphone —, comme dans les jeux Séculaires (Terentini ou Tarentini) décidés en 249 a.c.n. : trois nuits consécutives lui sont consacrées, que marquent des sacrifices de victimes noires à Dis et à Proserpine ; ces jeux sont répétés tous les cent ou cent dix ans. Avec Dis, elle tend à se substituer à Cérès lors des cérémonies d’ouverture du mundus  qui laissent venir les mânes sur terre (5 oct., 8 nov., 25 août).

Tantôt, elle apparaît comme fille de Cérès, le 4 octobre, lors du jeûne de Cérès (à la recherche de sa fille) ; du 12 au 19 avril, lors des jeux scéniques de Cérès et des Cerialia  ; au début de juillet, lors du sacrum anniversarium Cereris , mystères féminins qui rappellent la douleur de Déméter et sa joie de retrouver sa fille : les matrones qui les célèbrent doivent rester chastes neuf jours, s’abstenir de pain et de vin, ne jamais prononcer les mots "fille" ou "père" ; l’influence de la Campanie (à Rome, le culte est desservi par des prêtresses campaniennes) et de la Sicile comme intermédiaires des rites éleusiniens s’y marque clairement.

1669

Mort à Amsterdam du peintre et graveur Rembrandt Harmenszoon Van Rijn, dit Rembrandt. Il est enterré dans une tombe inconnue de la Westerkerk.

Vous pouvez lire la Chronique du 15 Juillet (1606), anniversaire de sa naissance.

1795

Abrogation de la loi dite " des suspects " !

Cette loi avait été votée le 12 août 1793, en pleine Terreur dont elle devient le meilleur instrument. Elle voit son champ d’application, déjà fort vaste, singulièrement élargi par le décret du 17 septembre. Elle permet l’arrestation immédiate, sans motif comme sans preuve, de tous ceux qui "n’ont pas constamment manifesté leur attachement à la Révolution" ou de ceux qui "n’ayant rien fait contre la Liberté, n’ont rien fait pour elle".

Elle est à l’origine de cette période nommée " la Terreur ". D’abord dirigée contre les nobles, les prêtres, les émigrés, les possédants, elle finit par englober dans la catégorie des suspects tous ceux qui, par leurs manières, leurs propos, leurs façons de penser ou de s’habiller, ne donnent pas l’exemple quotidien d’un enthousiasme militant pour l’idéal révolutionnaire.

Sont suspects non seulement les riches ou les anciens notables, mais les tièdes, les égoïstes, les peureux, les indifférents, les insouciants, et, finalement, les révolutionnaires eux-mêmes, qui finissent par tomber à leur tour sous le coup de cette loi à double tranchant qu’ils ont faite pour se débarrasser de leurs ennemis.

Ainsi s’écrie Carrier, à la Convention : "Tout le monde est coupable, jusqu’à la sonnette du président ! ".

La loi des suspects, après avoir rempli les prisons, est adoucie dans son application après le 9-Thermidor, puis abrogée le 4 octobre 1795.

1830

Proclamation par le gouvernement provisoire issu de la Révolution de Septembre [voir à cet effet la Chronique du 27 Septembre (1830)] de l’Indépendance de la Belgique.

Créée lors du " Congrès de Vienne ", l’amalgame Belgique – Hollande ne manquait pas d’espoir de réussite.

Mais le manque de souplese du roi de Hollande, Guillaume d’Orange, bouscula vite ces aspects favorables.

Après la formation d’une première coalition d’opposants en 1828, l’annonce d’une révolution en France, en juillet 1830, cristallisa les oppositions. La révolte belge débuta le 25 août 1830.

Le 27 septembre, les troupes hollandaises furent chassées de Bruxelles, et le 4 octobre, un gouvernement provisoire, composé de catholiques et de libéraux, proclama l’indépendance de la Belgique. Les grandes puissances, l’Autriche, la France, la Grande-Bretagne, la Prusse et la Russie reconnurent l’indépendance de la Belgique, malgré l’opposition de la Hollande à la conférence de Londres, le 4 novembre 1830.

Les Belges élaborèrent une Constitution, et Léopold Ier de Saxe-Cobourg-Gotha fut choisi comme souverain. Le 21 juillet 1831, il prêta serment sur la Constitution qui avait été instituée en février de la même année. En outre, l’élaboration d’un protocole, le 20 janvier 1831, considéra la Belgique comme un "!État indépendant et perpétuellement neutre!".

Cependant, les Hollandais attaquèrent le jeune royaume lors de la campagne des Dix Jours, en août 1831, mais durent se retirer après l’intervention de l’armée française. La lutte se poursuivit encore sept ans jusqu’à la signature d’un traité définitif à Londres, le 19 avril 1839 (voir la Chronique du 19 Avril 1839).

La Belgique y gagnait une partie du Luxembourg mais perdait une partie du Limbourg attribuée aux Pays-bas. Prince allemand et anglais par ses origines familiales, Léopold Ier fut un monarque attentif, à l’écoute de ses ministres. Son habileté politique lui permit d’avoir une autorité considérable dans son pays. Son mariage avec la fille du Roi de France était habile ; Il obtenait ainsi l’appui d’une des plus grandes puissances de l’europe d’alors.

1895

Naissance à Piqua dans une petite ville du Kansas de Buster Keaton acteur et réalisateur américain, dont l'impassibilité, le nœud papillon mou et le remarquable sens du rythme firent l'un des comiques les plus populaires et les plus inventifs du cinéma muet.

Fils d'artistes de music-hall, Joseph Francis Keaton dit Buster Keaton fut tôt formé au spectacle, en sa qualité de membre de la troupe familiale des Trois Keaton. Il fut d'abord simple acteur dans les films de Fatty Arbuckle, lui-même acteur comique et réalisateur confirmé.

Mais à partir de 1920, Keaton fut coproducteur et coréalisateur des films dans lesquels il joua. C'est dans les courts métrages faits avec Joseph Schenk qu'il s'imposa réellement (" la Maison démontable ", " One Week ", 1920 ; " Frigo déménageur ", " Cops ", 1922).

Son premier long métrage, " les Trois Âges " (The Three Ages, 1923), d'une extraordinaire drôlerie, est une parodie d' " Intolérance " de Griffith. " Le Mécano de la Général " (The General, 1927), " Cadet d'eau douce " (Steamboat Bill, Jr., 1928) et " le Caméraman " (1928) marquent le spectateur par la perfection de l'image, l'intelligence du gag et confirment encore son talent.

Après l'Opérateur, Keaton, sous contrat avec la MGM, perdit progressivement le contrôle de ses films. Toutefois, on sent encore son style dans ceux qu'il a tournés avec Edward Sedgwick (" le Figurant ", " Spite Marriage ", 1929) ; " le Metteur en scène ", " Free and Easy ", 1930 ; " le Plombier amoureux ", Passionate Plumber, 1932, etc.).

Avec l'avènement du cinéma parlant, Keaton se fit de plus en plus rare. Parmi ses derniers films, on peut citer " Buster millionnaire " (Sidewalks of New York, 1931) de Jules White, " Boulevard du Crépuscule " (Sunset Blvd, 1950) de Billy Wilder et " Un monde fou, fou, fou, fou " (It's a Mad, Mad, Mad, Mad World, 1963) de Stanley Kramer.

Il meurt en 1966.

" Du mécanique, plaqué sur du vivant " : cette célèbre définition du rire par le philosophe Bergson, qui pourrait mieux l’illustrer que Buster Keaton, " l’homme qui ne riait jamais " ?

Le " mécanique " fonde tous les gags de Keaton qui demeure, pour cette raison, le comique de cinéma par excellence, celui qui identifie les lois du rire à celles du " cinématographe " – au sens strict : l’art d’enregistrer le mouvement.

Mais le vivant ? Derrière le masque impassible, où subsiste-t-il, sinon sous les espèces du " sauve qui peut " ? Keaton n’avait ni la mimique, ni la tarte à la crème, ni la larme à l’œil faciles : mais, face aux calamités du monde, victime triomphante ou témoin indifférent – tel ce cameraman qui s’arrête un instant de filmer une rixe pour armer d’un couteau l’un des belligérants –, il représente l’homme et son idée fixe : subsister.

1957

1er satellite artificiel autour de la Terre. C’est Spoutnik-1, lancé par les Soviétiques.

Lors de l’exposition universelle de Bruxelles, en 1.958, les millions de visiteurs se presseront au pavillon soviétique pour admirer cette curiosité scientifique qui relançait l’exploration de l’espace.

L’exploration de l'espace est la science et la technique de la navigation dans l’espace. On l’appelle également astronautique qui désigne à la fois les vols habités et les voyages entrepris par des sondes spatiales automatisées.

Elle est interdisciplinaire, mettant à contribution différents domaines telles la physique, l’astronomie, les mathématiques, la chimie, la biologie, la médecine, l’électronique et la météorologie. Grâce aux sondes envoyées dans l’espace, on a pu rassembler de nouvelles données sur la nature et l’origine du Système solaire et de l’Univers.

Les satellites placés en orbite autour de la Terre ont fait progresser les télécommunications, la prévision météorologique, l’assistance à la navigation. Ils ont permis l’analyse précise de la surface terrestre, pour des applications civiles et militaires.

L’ère spatiale a véritablement commencé en octobre 1957 avec le lancement par l’URSS de Spoutnik 1 et celui d’Explorer 1 par les États-Unis en janvier 1958. En octobre 1958, la NASA (Agence nationale de l’aéronautique et de l’espace) fut fondée aux États-Unis.

Au cours des deux décennies suivantes, plus de 1 600 engins spatiaux de tous types ont été lancés, la plupart se limitant à une exploration de l’orbite terrestre. Puis, de juillet 1969 à décembre 1972, douze hommes marchèrent sur la Lune.

Actuellement, plusieurs milliers d’objets sont en orbite autour de la Terre, la plupart gravitant à des altitudes assez faibles (400 à 1 600 km) ; il s’agit principalement de restes d’étages de fusées, de satellites hors d’usage, ainsi que d’une multitude de débris résultant d’explosions, les plus petits (quelques centimètres) pouvant se révéler les plus dangereux pour un véhicule spatial habité (les plus grands sont plus aisément repérables). Le nombre d’engins encore opérationnels peut être actuellement estimé à environ 300.

1958

Création de la Communauté Française, dans le Cadre de la Constitution de la IV° République.

Instituée par la France et par la plupart des territoires de son ancien empire colonial dans le cadre de la Constitution de la Ve République du 4 octobre 1958, la Communauté française est destinée à remplacer l’Union française.

Dès son retour au pouvoir, le 1er juin 1958, le général de Gaulle est conscient de la nécessité de modifier profondément les rapports que la métropole entretient avec les peuples qui dépendent encore d’elle, afin de donner satisfaction aux revendications de liberté, d’égalité et d’autonomie auxquelles ils aspirent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

La nouvelle organisation est incluse dans l’avant-projet gouvernemental de Constitution qui est présenté à l’avis d’un comité consultatif où figurent plusieurs responsables politiques africains et malgache (Senghor, Lamine-Gueye, Lisette, Tsiranana).

Les discussions portent essentiellement sur la nature des liens qui uniront la France et ses ex-colonies : fédération ou confédération ! Un compromis, le terme de " Communauté " est accepté par le général de Gaulle.

Pour la France métropolitaine et l’Algérie, il s’agit d’accepter ou de refuser le projet de Constitution, tandis que pour les autres territoires d’outre-mer, le choix est entre l’adhésion à la Communauté et la sécession. Les deux territoires sous mandat (Cameroun et Togo), au statut international particulier, ne participent pas à la consultation.

A Brazzaville (24 août), le général de Gaulle précise qu’un territoire entré dans la Communauté pourra ultérieurement, s’il en exprime le désir, négocier son indépendance avec la France, concession qui entraîne le ralliement des dirigeants africains et le succès massif du "oui" au référendum, à l’exception de la Guinée de Sékou Touré, qui fait sécession et proclame son indépendance.

À la fin de l’année 1958, la Communauté est donc composée, d’une part, de la République française qui comprend la France métropolitaine, quatre départements d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion), six territoires d’outre-mer (Côte française des Somalis, Comores, Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, îles Wallis et Futuna, Saint-Pierre-et-Miquelon) et, provisoirement, l’Algérie ; et, d’autre part, de douze États autonomes gérant librement et démocratiquement leurs propres affaires : le Sénégal, la Mauritanie, le Soudan (futur Mali), le Niger, la Côte-d’Ivoire, la République voltaïque, le Dahomey (futur Bénin), le Gabon, le Congo, la République centrafricaine (ex-Oubangui-Chari), le Tchad et Madagascar, ce qui consacre la disparition des deux fédérations d’Afrique-Occidentale française (A.-O.F.) et d’Afrique-Équatoriale française (A.-É.F.).

Successivement, les autres États demandent et obtiennent leur indépendance dans le courant de 1960 et signent avec la France des accords bilatéraux, au sein ou en dehors d’une Communauté qui n’a plus d’existence réelle.

On est ainsi passé d’une Communauté institutionnelle à une association contractuelle dont les termes se modifieront au fil des ans, dans le sens d’une plus grande autonomie par rapport à l’ancienne métropole.

Cam.

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Dernière modification le 26/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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